Guilde Poetic Loosers - royaume Medivh
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 Le retour des Gnomes

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Radichou
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Radichou


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MessageSujet: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptyVen 11 Sep - 1:03

Le titre est à (re) définir, mais pour l'instant, je suis assez inspiré, grâce à Kiwï et sa créativité contagieuse (comme dit Jack, "en ce printemps des poètes, la muse m'habite !") !

Une nouvelle histoire en plusieurs épisodes... Qui sait, ça tiendra peut-être la route cette fois... Je poste ça céans pour la partager avec vous !








Le cafard claudiqua dans la pénombre de la pièce sans vie. Jacky le cafard se trottait dans la pénombre de la pièce sans vie.

Ses multiples pattes cliquetaient sur le plancher poussiéreux, et il se dirigeait vers la parodie mécanique d'un écureuil. Les yeux verts de l'automate luisaient d’une faible luminescence intermittente, lents battements irréguliers venus d'un cœur verdâtre et ensommeillé,
réminiscence d’une énergie aujourd’hui oubliée. Le cafard fut troublé par ces phosphorescences perturbantes.
Les clignements qui avaient troublé sa quiétude se faisaient plus réguliers, et un peu plus lumineux. Un bruit de mécanisme se déclencha à l'intérieur du corps métallique, un tic-tac enfermé résonnant dans la pièce inoccupée. Impossible ! Les horlogeries de la pièce étaient éteintes depuis longtemps ! Non, ce n’était pas l'horloge murale cette fois.
Jacky le cafard l’avait vu s’éteindre pour de bon, l’aiguille du temps s’immobilisant définitivement dans un dernier tac, annonçant des vacances inespérées pour l’insecte.
Oh, il entendait de temps à autres passer des humanoïdes derrière l’épaisse porte de chêne, dans leur pas lourd et raisonnant, mais ça n’était pas son affaire. Il était dans son domaine, une pièce abandonnée, où le temps était suspendu. Le bruit provenait de l'écureuil mécanique. Un des rouages s’était remonté tout seul et entamait son mouvement de balancier dans le cliquetis qui lui avait été attribué à sa création.
Les yeux de la créature luisaient cette fois sans intermittence, et dans un bruit de roues en mouvement, de vérins et de vis grinçantes, l'écureuil leva sa tête pointue, faisant tomber un peu de poussière sur le cafard qui n’en croyait pas ses yeux.
Jacky se mit aussitôt à l’abri en cavalant derrière le pied d’un tabouret. L’animal de métal grinça, chuinta, pencha sa tête sur le côté, comme s’il ne savait pas s’il devait revivre ou rester inanimé, et, dans un grand clac rappelant le bruit d’une carapace écrasée, il se figea définitivement. Les yeux perdirent en intensité jusqu’à s’éteindre définitivement. Une odeur de brûlé se dégageait du petit automate.
Notre cafard, inquiet, sentit s’intensifier l’atmosphère de la pièce. Une forte odeur d’ozone envahit les lieux. Les aiguilles de l'horloge accrochée au plafond se remirent à tiquer. Des bobines métalliques juchées sur le bureau crachèrent des étincelles. Un grondement sourd devenait perceptible. Des fusées et pétards entreposés dans une caisse crépitèrent et explosèrent sans causer d’autre dégât qu’une immense frayeur au cafard, qui ne savait plus où cliqueter de la patte pour se mettre à l’abri ! Les aiguilles de l’horloge tournaient plus que de raison, de plus en plus vite. Elles formaient le rond d’une hélice qui s’emballait, les heures reprenant goulûment leur marche qui s’était soudainement arrêtée.
Le bruit sourd gagna en intensité et monta dans les aigus à s’en déchirer les tympans.

Si tant était que les cafards en eussent.

Des éclairs violets et verts s'arquèrent dans la pièce noire. Des papiers épars s’enflammèrent sur un bureau où étaient entassés divers outils incongrus, et des restes de nourriture depuis longtemps moisie, un vrai paradis pour notre insecte. Ce dernier avaient les pattes qui flageolaient ! Lui, Jacky l'honnête cafard, au milieu d’un capharnaüm alors qu'on lui avait garanti un habitat luxueux, spacieux et tranquille ! Ah, la blatte de l'agence immobilière allait l’entendre…
Mais voilà que les éclairs formèrent un cercle crépitant et s’intensifiant, et une épaisse fumée envahit la pièce. Des ampoules éclatèrent sur le bureau. L’horloge au mur faisait maintenant office de ventilateur tant ses aiguilles s’affolaient ! Une sphère se dessina au milieu des éclairs, une sphère toute de métal revêtue. Les lumières électriques se reflétaient sur des rivets de cuivre apparaissant. La boule tournoyante entraînait avec elle des volutes de fumée, toute enrobée de gris. Les mouvements circulaires ralentirent petit à petit, les aiguilles de l’horloge firent de même. Les lumières verdâtres des lampes étalées dans la pièce s’éteignirent une à une, suivies par les
témoins rouges d’autres appareils d’où dépassaient des fils crépitant d’étincelles qui moururent à leur tour.

La fumée se dissipa, et l’air redevint respirable. Jacky le cafard hasarda une antenne de derrière son pied de tabouret. Avait-il rêvé ? Il ne restait plus trace de l’affolement des appareillages bizarroïdes. Par contre, il constata avec stupeur l'imposante boule de métal qui trônait au milieu de la pièce.
Silencieuse. Comme si elle avait toujours été là. Elle semblait là si lourde, froide, et noire. Aucun mouvement à l’intérieur. Pas un bruit.
L’insecte s’autorisa un soupir de soulagement. Ouf !
Une porte s’abattit soudainement dans un grand « clang » bringueballant, écrasant Jacky le cafard et ses rêves immobiliers solitaires.

Une petite forme émergea de la pénombre du trou laissé par la porte à terre et sauta hors de l'engin.
- Nom d’une poupée gnomette dansant la rumba en tenue exotique sur
le tableau de bord d’une machine volante ! s’exclama une voix légèrement chevrotante. Mes calculs étaient donc exacts !
L’habitant de la sphère tâtonna sur le bureau et sa main hésitante agrippa un interrupteur qu’il abaissa en ahanant. Un projecteur au verre brisé, à même le sol, s’alluma, révélant dans la pièce un crâne dégarni sur lequel clignotaient les voyants de lunettes multifoyers, ainsi que des touffes éparses de cheveux blancs en épi. Le petit être était un gnome. Et pas n’importe lequel, aimait-il à plaisanter. Il s’épousseta et ramassa le petit projecteur cassé en secouant la tête. Quelle négligence ! Sa silhouette malingre était habillée d’un bleu de travail encrassé, et il avait ses lunettes posées sur la tête pour tout couvre-chef. Son visage fripé était emmitouflé au milieu d'une immense barbe blanche depuis laquelle s’échappait une improbable moustache, et un regard perçant brillait dans cette mer cotonneuse aux vagues de rides. Il semblait prêter attention à une voix douce et aïgue qui s'échappait de l’intérieur de l'engin.

- Est-ce que nous y sommes, Radichou ?

Une autre personne sauta à terre par le trou de la sphère. En passant devant la lumière de fortune du projecteur, elle révéla son visage rond, de grands yeux verts curieux et des cheveux longs de même couleur, aussitôt coiffés en couettes. Une congénère du premier envahisseur de la pièce.

Le regard du gnome Radichou se perdit dans le vide et il murmura :

- Oui, Kiwï. Nous avons réussi. Fini l’enfer du vide, nous sommes de retour.
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Bobeldopple
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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptyVen 11 Sep - 1:14

Tu... tu as tué le cafard Crying or Very sad
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Ereva/Sowän
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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptyVen 11 Sep - 7:07

Jacky ! Sad No
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Radichou
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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptyVen 11 Sep - 12:48

C'est un monde cruel ! Et encore vous n'avez pas lu la suite, pleine de larmes et de souffrances !

Allez, comme je suis sadique, je la poste maintenant :



Le gnome chaussa ses lunettes et réfléchit, pour mieux évaluer la situation. Il constata le degré de décrépitude de son atelier dans un soupir. Se trottant vers un boîtier à fusibles, il s’apprêta à remettre le courant dans la pièce, lorsque Kiwï, la gnomette, l’arrêta.
- Attendez ! Elle avait un index tendu devant sa bouche et fronçait les sourcils.
Les deux gnomes se concentrèrent sur le bruit provenant de l’autre côté de la lourde porte de bois. Un bruit de pas. Pesant. Cliquètements métalliques. Une armure ! On se promenait donc encore dans les couloirs du bâtiment des Poetic Loosers, vieille guilde du royaume affichant, sous la bannière de l’Alliance, les couleurs joviales de son cœur doré. Souriant, Radichou ouvrit
la porte, qui grinça et fit tomber quelques pincées de poussière et passa la tête dans le couloir, s’apprêtant à saluer le promeneur, un sourire déjà sur les lèvres. Le sourire se figea et le sang du gnome ne fit qu’un tour. Il voyait marcher vers lui, pesamment, un immense guerrier tout de noir vêtu, suivi par… une goule ! Le guerrier ne semblait pas l’avoir remarqué, une lueur bleue morbide s’échappait de son heaume, et il irradiait d’une présence
froide et ténébreuse.
Radichou rentra illico dans son atelier et referma la porte, paniqué, en cherchant à la barricader avec des caisses, des tuyaux, et des restes de bricolages du temps jadis.
- Kiwï, le Fléau a envahi les locaux de la guilde ! Tout est perdu !
- Mais qu’est-ce que vous racontez ? s’étonna la gnomette, tout en vérifiant qu’elle n’avait pas perdu son don pour la magie. Effectivement, elle
parvint, d’un claquement de doigts, à faire s’embraser une pile de vieux papiers. La gnomette sourit en se remémorant les dures conditions d’apprentissage de son art.
- Oui, allez-y, Kiwï, mettez le feu à mes plans géniaux, excellente idée !
Comme si nous n’étions pas assez dans le pétrin ! Oh ! la, la ! Mes aïeux ! Qu’est-ce qu’on va devenir ? Les morts-vivants errent céans en toute
impunité !
- Calmez-vous, le rassura la gnome, déjà, comment allons-nous sortir d’ici si vous bloquez l’unique porte de la pièce ?
- Hein ? Mais je…
- Tititi, elle secouait la tête, peut-être pouvons-nous tenter une sortie en force ? Je brûle de pouvoir lancer quelques explosions pyrotechniques à
nouveau ! sourit-elle, une flamme dans ses yeux verts.
- Houla, houla, on se calme, s’il vous plaît ! Réfléchissons… Si le Fléau
est présent dans le bâtiment, nous risquons d’être pris ! Hum… Le gnome se grattait la tête. Et si mon système de surveillance à distance était encore
opérationnel ? Oui ! Kiwï, voulez-vous bien m’aider à déplacer cette caisse ?
- Oui, pardon ? S’enquit la gnomette, surprise, occupée à camoufler sous un tas de débris d’autres papiers enflammés qu’elle cherchait à éteindre de son petit pied.
Les deux gnomes poussèrent une caisse remplie d’objets bizarroïdes, lorsqu’un petit boîtier noir et rond tomba. Radichou se baissa pour l’examiner.
- Oh, mon système d’occultation gnome ! Avrelivs me l’avait fabriqué ! s’exclama le gnome, abandonnant Kiwï qui s’escrimait à pousser la
caisse.
- Et à quoi sert-il ? demanda Kiwï dans un vain effort.
- A devenir invisible pour un court instant, pardi ! hihi !
- C’est… gnnn… élémentaire… pour qui sait manier les arcanes, vous savez… Euh, vous ne voudriez pas m’aider à déplacer ce tas de euh… trucs ?
- Oh, pardon ! le gnome aida sa congénère à pousser la caisse complètement, révélant une trappe encastrée dans le mur à hauteur de gnome, c’est-à-dire pas bien haut. Radichou ouvrit un compartiment et bricola quelques fils dénudés.
- N’est-ce pas dangereux ? demanda Kiwï.
- Absolument pas ! Si le système n’a pas été endommagé, nous – FZZT !
Le gnome reçut une décharge électrique de plein fouet, mais n’en fut pas découragé pour autant. Ses rares cheveux étaient à présent tendus, formant une boule capillaire assez comique, surtout lorsqu’on voyait que sa barbe avait choisi de faire de même.
- Hihi, rit Kiwï, vous ressemblez à une grosse boule de fourrure blanche !
- Mmpf… Ah, j’ai trouvé ce qui provoquait le court-circuit. Nom d’une tuyère ! Mais qu’est-ce que c’est que ça ?

Il désigna, cachée entre deux plaques de métal, une reproduction d’un petit magasin de maison de poupée. « Agence immobilière », murmura-t-il.
- Mais qu’est-ce que c’est que ce délire ! Et y’a des cafards en plus ! Ah !
Fichez le camp, créatures, ou vous allez tâter de mes flammes infernales ! Hmpf, rouchniouf…
Radichou se remit à l’ouvrage en ronchonnant, Kiwï, elle, cherchait une bétise à faire dans l’atelier rempli d’objets incongrus tous plus tentants
les uns que les autres. C’est que les gnomes sont curieux…
- Voilà, c’est réparé. Vous voyez, Kiwï, l’écran au mur ? En appuyant sur
ce bouton, on devrait pouvoir observer le couloir… de l’intérieur de cette pièce !
- Ah, mais c’est très intéressant ! minauda la gnomette tout en essayant de dissimuler l’écureuil mécanique qu’elle venait de casser en deux pour voir s’il survivait à des coups de masse consécutifs. Kiwï s’approcha et regarda l’écran avec Radichou. C’était bien le couloir des Poetic Loosers, le grand couloir qui donnait sur les appartements privés de chaque membre de la guilde.
- Etrange… Les bannières murales ont l’air intact… Les Morts-Vivants considéreraient-ils notre tabard comme une relique dotée de pouvoirs fabuleux ?
Ça ne serait pas étonnant ! Par ce que les Poetic Loosers, c’est pas rien ! Créée il y a de cela fort longtemps, cette guilde était…
Le gnome pérorait d’autosatisfaction, et la gnomette soupirait :
- Ça y est, c’est reparti… Toujours la même rengaine. Oh ! Radichou, regardez ! s’exclama-t-elle.
- Avec Doulos, Grenor, Pom, c’était l’bon temps et…
- Radichou !
- Pardon, oui ? Vous vouliez me montrer quelque chose ? Ah, tiens, c’est incompréhensible. Il y a un nain, maintenant. Est-ce quelqu’un que je connais ?
Il s’interrompit et regarda Kiwï :
- Saviez-vous, ma chère, qu’à une époque, je connaissais tout le gotha du royaume ? J’étais invité aux réceptions du tout-Médivh* et…
- Radichou, on s’en moque, de ces vieilleries passées ! Faites-nous sortir d’ici !

* (note de la rédaction : en Français dans le texte)

- Attendez, regardez ! s’effraya Radichou. Le nain… Ses yeux, regardez ses yeux ! Il n’y a aucune vie dans ce regard. Il semble lui aussi dégager cette
aura d’effroi et de glace.
- Ça doit être pratique, l’été ! se moqua Kiwï, toujours prompte à la répartie.
- Riez, jeune fille, riez. Ce nain est un mort-vivant. Regardez, il y a des runes sur son armure. Des runes luisantes et maudites.
- Et alors ? Est-ce là quelque champion évadé de la Scholomance ?
- Pire que cela, Kiwï ! grandiloqua Radichou, le doit en l’air et la voix grave. Ce sont des tueurs sans âme, au service du roi liche en personne, dotés
de pouvoirs nécromantiques défiant l’imagination et disposant des meilleures armes et armures runiques qui soient… Kiwï, nous sommes attaqués…
Par des Chevaliers de la Mort !
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Ereva/Sowän
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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptySam 12 Sep - 12:35

Meuuh on est sympa !
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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptyLun 14 Sep - 21:05

Je n'avais pas encore eue le temps de lire...Mais je ne regrette d'avoir pu lire dans le calme Smile

**S'assois et attend la suite**
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Radichou
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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptyJeu 17 Sep - 19:07

Radichou et Kiwï étaient assis contre la porte barricadée, perplexes. Qu’allaient-ils devenir ? Coincés dans cet atelier envahi par l’ennemi ? Radichou se creusait la tête et dessinait des schémas alambiqués sur un carnet de croquis, tandis que Kiwï avait déversé quelques herbes et plantes d'une bourse et les étalait sur le sol pour en vérifier consciencieusement le contenu en chantonnant.
- Alors j’ai de la gangrelette, tiens, quelques feuilles de lotus noir… Oh ! là, là, il faut que je me remémore tout cela… réfléchissait-elle en sortant un carnet de sa poche et en le feuilletant.
- Si je fabriquais une bombe à hydroglycérine avec ce qui reste du module de déplacement déphasé ? L’explosion pourrait raser cette base du Fléau, voilà qui redorerait mon blason auprès de l’Alliance ! Alors il faudrait un quintal de… Minute, minute, Radichou… Tu oublies un détail, c’est que tu y
laisserais la vie aussi, ainsi que celle de Kiwï… Comme si on n’avait pas perdu assez de gnomes à Gnomeregan ! Et puis… Je n’ai qu’une seule peau, mais j’y tiens beaucoup trop !
Radichou grogna et laissa tomber son crayon au sol :
- C’est sans espoir, nous sommes coincés ici.
- Et notre idée de sortie en douce ? On peut toujours se défendre vous et moi, si jamais l’un d’eux nous attaque ! J’ai retrouvé l’usage de la mana, alors les boules de feu vont chauffer ! Et vous, vous pourriez…
Le gnome secoua la tête.
- Non Kiwï, nous en avons déjà parlé. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je suis perdu.
- Mais vous n’avez même pas essayé ! s’écria la gnomette, légèrement excédée par le fatalisme de son compère. Vous allez vous lever, et faire vos trucs, là, vos machins noirs, et plus vite que ça !
- Mais je…
- Allez, hop ! Kiwï pointait un doigt intraitable vers un espace libre où Radichou pouvait s’entraîner.

Radichou maugréa en levant les deux mains, puis il se mit debout et fit les cent pas, les mains dans le dos. Kiwï farfouillait dans le bureau, et, en soulevant de ses deux mains un tas de cartons, elle haussa les sourcils tandis que son regard tombait sur un livre à la couverture noire.
- Ah, tiens. Est-ce que ça pourrait vous aider ? elle lui tendit le livret.
- Mon manuel d’affliction ! Vous l’avez retrouvé ! Radichou saisit avec une lueur de convoitise dans les yeux le précieux ouvrage, dont la couverture luisait de signes cabalistiques. Il le feuilletait déjà et son cerveau enregistrait les données à une vitesse digne d’un calculateur de Gnomeregan.
- Oui, oui ! Je me souviens à présent… Comment améliorer la corruption sanguine… Le siphon de vie… Comment lancer l’affliction instable… Contagion… Il gloussait tandis que des runes et des symboles verdâtres s’évaporaient des pages feuilletées. Ah, voilà, une des dernières leçons du livre, l’esprit hanteur…
Radichou referma le livre en le claquant, l’air déterminé. Il se tourna vers la
gnomette.
- Kiwï, nous allons pouvoir utiliser l’Ombre contre nos ennemis !
A ces mots, un cylindre pneumatique tomba au sol et le couvercle sauta pour rouler aux pieds des deux gnomes, qui regardaient, attentifs, la chose qui s’extrayait avec effort du récipient.
Des doigts maigrelets et marron s’accrochaient au rebord du cylindre, et deux oreilles pointues en dépassaient en remuant. Les gnomes pouvaient entendre quelque chose comme « Mgnf… Coincé ! ».
Soudain, le cylindre pneumatique s’embrasa vivement pour se consumer intégralement. Un petit être carbonisé gisait dans les cendres. Radichou, quelque peu horrifié, se tourna vers Kiwï. Celle-ci secouait la tête et les mains, se défendant :
- Ah non, hein ! Ce n'est pas moi cette fois !
Le petit corps toussota. Le minuscule humanoïde murmurait d'une voix faible, nasillarde et quelque peu haut perchée :
- Tu sais, je n’avais pas besoin de tant d’air que ça, pour notre relation… J’étais perdu, je ne savais pas ce que je faisais. Je ne me plaindrai plus,
reprends-moi à ton service, maître !
Radichou écarquilla les yeux de surprise, un grand sourire sur son visage parcheminé.
- Karnip !
Il se précipita vers le minuscule humanoïde, l’épousseta et le recueillit dans
ses bras.
- Karnip, espèce de fripouille de diablotin ! Mais où étais-tu passé ?
Radichou cajolait le petit démon dépourvu d’ailes comme un animal domestique. Le diablotin expectora de la cendre.
- C’est une longue histoire, maître. J’étais devenu le jouet d’infernaux et de gardes funestes, qui n’attendent qu’une chose : la venue de ton âme à
Xoroth, que tu as promis aux seigneurs ténébreux !
Radichou essuya une larmichette, tout ému par les retrouvailles avec son petit diable. Kiwï, elle, souriait, mais secouait la tête, lucide.
- Oui, ils sont tout mignons… Mais il ne faut pas oublier qu’ils forment tous deux une paire de psychopathes… Je me demande qui est le plus sadique des deux d’ailleurs ?
Radichou et Karnip s’entaillèrent un doigt et mélangèrent leur sang. Radichou frissonna en souriant, et le diablotin se mit à irradier d’un halo de
flammèches vertes.
- Ah ah ah ! comme au bon vieux temps ! s’exclamèrent les compères.


Kiwï récupéra un bâton de pouvoir dans la cabine de transport et le soupesa. Oui, elle était prête à se battre pour clamer son retour. Pour revenir auprès des siens. Il devait bien rester des gens qu'elle connaissait, sur ce monde ? Il fallait qu’elle fasse part au conclave des mages de ses diverses expériences, de ce qu'elle avait traversé. Elle entendit un grand fracas à l’extérieur de la cabine. Oh non ! Ils étaient découverts ! Sans attendre, Kiwï retroussa ses manches pour ne pas brûler sa robe et lança
l’incantation d’une boule de feu, prête à jaillir de ses doigts. Elle sauta hors de la cabine, bâton brandi, le feu aux doigts et…

Et elle regardait, consternée, Radichou courir après le diablotin les bras tendus pour l’étrangler :
- Espèce de saleté de bestiole, tu m’as mordu !
- Cause toujours, vieux croûton !
Kiwï se passa la main sur le visage, consternée. Comme s’ils n’avaient que ça à faire !

Le soir tombait à en juger la lumière décroissante par la fenêtre crasseuse.
Radichou avait terminé de réviser ses sorts. Il avait dessiné un plan de la maison de guilde avec une craie sur le sol et montrait la marche à suivre à Kiwï.
- Bien, nous allons profiter de la faveur de l’obscurité pour nous faufiler. Nous sortirons après nous être assurés que personne ne rôde dans le couloir, il faudra descendre l’escalier discrètement. Si jamais on rencontre une patrouille, il faudra la euh… désosser promptement, pour reprendre notre évasion. Si une alerte est donnée, vous vous souvenez comment faire ?

- Oui, je me déphase par le biais de mon sort d’invisibilité et j’en profite pour
courir à toute vitesse à la sortie tant que je ne suis pas vue.
- Exactement. Quant à moi, eh bien… J’infuserai une part de ma pauvre âme dans une pierre… Et si jamais je succombe, eh bien mon esprit pourra toujours réintégrer mon corps lorsque les gardes du Fléau seront partis, et je courrai à la sortie. Quand bien même il y aurait des gardes, ils seraient trop surpris par ce bon tour et je filerai comme le vent du bâtiment !
Radichou avait l’air vraiment sûr de lui. Kiwï s’écria :
- Je n’ai jamais entendu de plan aussi débile !

La lourde porte de chêne s’ouvrit sans grincer. Deux petites têtes rondes, une à couettes vertes et l’autre à barbe blanche jaillirent et scrutèrent
les environs.
- Personne à gauche !
- Personne à gauche non plus !
Radichou baissa la tête vers celle de Kiwï :
- Eh, on avait dit que vous surveilleriez la droite !
- Oups ! Eh bien personne à droite non plus ! Nous pouvons y aller !
Les deux gnomes s’avançaient en catimini, faisant de grandes enjambées, sur la pointe des pieds. Ils scrutaient l’obscurité, la pénombre à peine éclairée par la luminescence, réduite au maximum, du corps embrasé de Karnip. Ce dernier maugréait :
- Ben voyons, comme si je pouvais choisir l’intensité de mes flammèches… Je ne suis pas une lampe à Eugène !
Radichou flanqua un coup de pied aux fesses du diablotin :
- Silence, imbécile. Tu veux nous faire repérer ? On ira chez Eugène acheter un luminaire approprié plus tard ! Regardez, Kiwï, c’est effrayant… Là, sur les murs ! Ce tableau représentant une nécropole volante… Karnip, viens par là. J’en étais sûr !
- Mais c’est… Bredouilla Kiwï, c’est Naxxramas ! Radichou, je veux sortir d’ici au plus vite !
- Ces crapules du Fléau viennent afficher les images de leurs monuments célèbres dans notre bâtiment de guilde ? Oh, ça ne va pas se passer comme ça ! Ils vont voir de quel bois se chauffent les gnomes et… Qu’y a-t-il, Kiwï, qu’avez-vous vu ?

La gnomette s’était figée et regardait avec stupeur au bout du couloir. Radichou sursauta en apercevant la raison de cet arrêt soudain : une humaine, ou ce qu’il en restait, se tenait, interdite, devant les gnomes,
une énorme épée runique à la main, et un heaume cornu, de fer noir, sous le bras. La femme exhalait une buée givrée, d’un souffle qui n’existait plus. Sa tête se pencha lentement, et une voix d’outretombe jaillit du tréfonds
glacé de ses entrailles.
- Radichou ? Kiwï ? Est-ce vous ?
- Ah, tu oses nous nommer, infâme créature ! Tu vas tâter de mon trait de l’ombre ! Karnip, envoie la sauce !
- Mais oui, bien sûr, envoie le plus petit, pleurnicha le diablotin.
Des éclairs noirs crépitèrent autour des mains gantées de velours de Radichou.

- Radichou, attendez, voulu l’interrompre Kiwï, intriguée par la femme.
Mais le gnome relâcha l’énergie emmagasinée dans une onde de choc et un trait noir jaillit vers le chevalier impie. Cette dernière dégaina sa lame runique en un éclair, d'un mouvement à peine perceptible, et la plaça droite en écran devant elle, une jambe fléchie vers l’avant, l’autre tendue vers
l’arrière, dans l’attente de l’impact. La boule d’énergie noire éclata contre l’épée géante barbelée et des restes ténébreux s’évanouirent dans l’air corrompu. Les runes maudites absorbèrent la force du trait de l’ombre, et émirent une brève lueur narquoise. La guerrière ne cilla point, inamovible bloc d'acier et de chair flasque, en posture de garde.
Elle ne réagit pas. Très étonnés, Radichou et Kiwï se regardèrent. La gnomette se préparait à incanter son sort le plus puissant de son arsenal, lorsque les gnomes entendirent un rire lent aux échos de poussière et de passé s’élever du gosier mort du chevalier noir.

- C’est bon de vous savoir de retour, vous savez ? Elle releva lentement la tête. Vous n’avez sans doute jamais entendu parler de moi. Mais je connais quelqu’un d’autre, comme vous. Il s’appelle Sowan et…
- Tu as osé capturer Sowan ? l’interrompit Radichou. Je me souviens de lui, c’était un mage respecté de Gnomeregan !
Kiwï ne disait rien, elle commençait à comprendre, son cerveau réfléchissant
à toute allure.
- Mais il est toujours parmi nous, dit une voix grave et posée, un brin sarcastique, derrière les gnomes. D’ailleurs il sera bien content de vous savoir ici tous les deux !

Radichou et Kiwï se retournèrent d’un seul gnome et reconnurent aussitôt l’elfe de la nuit, un arc tarabiscoté passé en bandoulière et un lion noir frétillant des moustaches, qui avait reconnu les deux compères avec un air gourmand. D’une seule voix haut perchée, les deux gnomes s’exclamèrent :

- Prowler ?!
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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptyLun 21 Sep - 22:15

J'sais pas qui c'est cette femme mais en tout cas j'ai l'impression qu'elle est quasiment parfaite ( Laughing )
La suite !!
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Radichou
Grand Bricoleur
Radichou


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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptyDim 6 Déc - 17:03

- Prowler, attention, ce chevalier va te…

Mais Radichou n'eut pas le temps de terminer son avertissement envers son vieil ami chasseur, car le féroce lion au noir pelage qui accompagnait celui-ci lui sauta dessus, d’un preste bond, pattes avant brandies vers le petit démoniste. Radichou hurla en se protégeant gauchement le visage sous une avalanche soudaine de muscles, de poils, et… de tendresse : le vieux lion léchait le visage fripé d’un air gourmand !
Kiwï dissipa les quelques étincelles de feu qui crépitaient autour d’elle, annonçant un sort prêt à jaillir de ses mains, et se détendit. Rassurée, elle posa son bâton contre le mur.

Radichou étudia l’elfe de la nuit, qui le toisait de toute sa hauteur. Leurs deux regards ne cillèrent point, tant ils avaient l’air grave, solennels, et curieux. Ce jeu de regard tendu annonçait ces duels au sommet tels qu'on les avait vus au sortir de Forgefer, la tension croissait et le silence s'alourdissait.

Puis la lèvre de Radichou fut la première à frémir. Mais celle de Prowler suivit, et très vite les deux compères furent saisis d’un tressautement d’épaules, ainsi que d’un fou rire. Le gnome sauta dans les bras de son vieil ami, qui l’étreignit bien fort en retour.

- Vieille crapule, c’est bon de te revoir ! fit l’elfe en ébouriffant les quelques
cheveux qui restaient sur le caillou de Radichou. Toi aussi, Kiwï !
Vous n’avez pas changé !
A leurs pieds, Humar, le célèbre lion noir, feula de satisfaction.
La morte-vivante se redressa, sans un souffle, et un sourire narquois se dessina sur son visage :
- Ils sont bien tels que tu nous les avais décrits, Prowler. Resterez-vous parmi nous, cette fois-ci ?
Radichou, reposé à terre, leva la tête vers l’elfe.
- Prowler, depuis quand accueille-t-on les Chevaliers de la mort parmi nous ? Sais-tu les horreurs qu’ils ont engendrées lors des guerres précédentes ?
Prowler regarda le chevalier impie et soupira, la main derrière la tête.
- Je ne le sais que trop bien. Radichou… Les choses… Ici les choses ont changé. C’est un peu compliqué, mais certains sont avec nous à présent. Nous t’expliquerons tout cela en temps voulu.


D'une incantation murmurée du bout des lèvres, Kiwï alluma les bougeoirs suspendus aux murs, et le couloir s’illumina. Ils étaient toujours dans le bâtiment des Poetic Loosers, la bannière verte et or décorait le plafond au côté de trophées que les gnomes reconnaissaient, et d’autres qui leur étaient inconnus. La gnomette sourit :
- Ça n’a pas changé, c’est bon d’être de retour chez soi. Mais où sont les autres ? J’ai grand hâte de voir nos amis !
- Ah, mais eux aussi auront hâte de vous voir, quand ils auront appris votre retour, répondit Prowler en souriant. Mais j’aimerais bien que vous répondiez
à la question qu’Ereva vous a posée. Allez-vous rester pour de bon, ou bien repartir ?
- Ereva ? s’écrièrent les deux gnomes, tout interdits.
- Oui, c’est moi, lâcha laconiquement l’ex-serviteur du Roi Liche, Ereva, grande amie de Sowän, mage gnome de votre connaissance. Ravie de vous rencontrer.
Et malgré son armure lourde, Ereva esquissa une révérence, on a beau être une tueuse morte aux pouvoirs maudits, on n’en garde pas moins quelques notions de politesse. Radichou et Kiwï se regardèrent. Effectivement, les choses avaient quelque peu changé !
- Euh, eh bien, bredouilla Kiwï, ravie également ! Et elle donna un coup de coude dans les côtes du vieux gnome pour qu’il s’incline à son tour, en lui chuchotant en gnomique quelque chose comme « autant ne pas la contrarier ».
Radichou rassura son vieil ami :
- Oui Prowler, nous sommes de retour pour de bon !
Soulagé, l'elfe les entraîna en souriant :
- Venez les gnomes, je vais vous faire visiter un peu le coin, et vous montrer les nouveautés depuis votre dernière visite. Ereva, file vite annoncer aux autres membres de notre guilde le retour de l’Amiral et de notre Kiwette survitaminée !
- Bien chef, salua le Chevalier de la mort, qui partit aussitôt dans un bruit de plaques d'armure s'entrechoquant.
Radichou et Kiwï regardèrent s’éloigner la femme en armure et se creusèrent la tête.
- Nous vivons là une drôle d’époque, j’ai hâte que tu nous racontes tout ça autour d’un bon repas ! Fit Radichou.

- Au fait, demanda Kiwï, j’entends sonner une cloche bien particulière… C’est bien celle de la Cathédrale d’Hurlevent non ? Que faisons-nous ici ?
- Tu as l’ouïe fine, Kiwï, effectivement ! Nous sommes dans le bâtiment des Loosers situé à Hurlevent, oui.
- Ah, répondit Radichou, tu as préféré déménager les ressources de la guilde dans la cité des Hommes ? C’était plus sûr que Shattrath, peut-être ? Y a-t-il eu une guerre ouverte entre l’Aldor et les Clairvoyants ? Les Naaru planifient-ils toujours l’assaut sur la Légion Ardente ?
Prowler éclata de rire.
- Les Naaru ! Mes amis, il est grand temps que je vous mette au parfum ! Suivez-moi, je vais vous montrer le port.


Le trio marcha vers une porte de sortie, que Prowler ouvrit à moitié.
- Ah oui, j’oubliais, faites attention, la nuit, certains conduisent n’importe comment. Je ne tiens pas à ce que vous soyez renversés ou aplatis comme des crêpes.
- Oh, t’inquiète, le rassura Kiwï en ouvrant la porte, Radichou lui emboîtant le pas. Nous avons l’habitude des villes surpeuplées, des gens qui paradent sur leurs tigres ou leurs turbotrotteurs lancés à toute…
- Attention ! Prowler bondit, saisissant dans ses grands bras le petit couple à peine sorti des locaux, lorsqu’un engin à deux roues manqua de les renverser de peu en crachant un nuage de poussière dans les rues pavées de Hurlevent.
Radichou, bouche bée, ne manqua pas d’admirer le moteur à huit pistons ainsi que la sublime selle en fourrure de l’engin, sa vitesse, sa carrure, son élégance, sa…
- Oh, Dich’, tu es avec nous ? Prowler le tira de sa rêverie.
- Mais… Mais c’était… Ça n’existait pas quand…
- Eh non ! Les bécanes de Mekgénieur sont très chères, et très en vogue en ce moment ! De nouveaux plans ont été conçus et la fabrication a été…
L’elfe n’eut pas le temps de finir sa phrase car Radichou courait déjà en agitant frénétiquement ses bras à la suite de l’engin mécanique en hurlant :
- Il m’en faut uuune !
- Comme ça ne m’étonne pas, soupira Prowler. Et toi, Kiwï, tu… Mais où est-elle passée ?
- Hou, hou ! Prowler ! Je suis là haut ! cria Kiwï.

Deux couettes vertes dépassaient de derrière une tête désabusée, complètement improbable, tout à fait énorme, et surtout très poilue ; la tête d’un immense mammouth qui s’était arrêté. Kiwï rit de bon cœur en sautillant sur le crâne du poilu pachyderme.
- Il est tout doux ! Il est trop mignon ! Je peux en avoir un ?
- Graouf ? Répondit le mammouth, quelque peu gêné. Son cavalier, un paladin en plaques qui tenait les rênes, souriait d’un air désabusé.
- Nouvelle ici ? Demanda-t-il à Prowler.
- En quelque sorte, oui. Ils n’étaient pas venus depuis longtemps. Si tu pouvais descendre, Kiwï, ça serait gentil pour cet homme qui a autre chose à faire.
- Cela ira, sourit le paladin, ces bêtes-là sont d’une patience légendaire. J’ai à faire cette nuit en Norfendre, je ne dois pas manquer le départ de mon bateau. Je vous souhaite la bonne soirée !
Le paladin salua nos amis et Kiwï sauta du crâne du mammouth et retomba lentement en flottant, après avoir jeté une plume hors de sa poche.

Le mammouth et son cavalier s’éloignèrent d’un pas lent et imposant. Les yeux de Kiwï pétillaient.
- Cette bête vient du Norfendre ? J’ai hâte d’y aller moi aussi !
- Et moi… Aussi… souffla Radichou, de retour, qui se tenait les côtes. Pouh ! Je n’ai pas réussi à rattraper ce chauffard, et n’ai pas pu lui poser les deux-cent cinquante-sept questions qui me venaient à l’esprit sur la fabrication d’un tel engin… Mais j’irai à Brikabrok demander où se procurer les plans. Ainsi, les routes vers le Norfendre sont ouvertes ?
- Oui, c’est exact, il vous faudra y aller, il y a beaucoup à faire là-bas, et beaucoup à ramasser, si vous voyez ce que je veux dire ! Prowler tapota sa bourse, qui avait l’air bien remplie.
- Chef ? C’était Ereva, de retour.
- Oui ? Répondirent à l’unisson Prowler et Radichou.
Ils se regardèrent d’un air gêné.
- Euh hum, désolé, une vieille habitude, bredouilla Radichou en se passant la main sur la nuque.
- Euh, hem, certes, ne t’inquiète pas, nous réglerons ces euh, détails, plus tard.
- Bien sûr ! C’est ce pour quoi nous nous étions entendus, n’est-ce pas ? Kiwï et moi allons accomplir quelques missions, le temps de nous remettre dans le bain… Histoire de s’entraîner pour être au top et venir avec vous participer à vos aventures les plus folles !
- Oui, ajouta Kiwï, j’ai la boule de feu qui me démange ! J’ai accumulé tellement d’énergie que j’ai assez de mana pour faire fondre tous les glaciers du Norfendre !

Kiwï et Radichou commencèrent à échafauder des plans sur la région par laquelle ils allaient arriver. Fallait-il prendre le navire depuis Hurlevent ? Ou bien depuis le port de Menethil ? Ils imaginaient déjà les monstres légendaires qu’ils s’attendaient à affronter dans cette terre de froid, et parodiaient les combats à venir dans de grands gestes enthousiastes.
Ereva les interrompit :
- La loose est encore en train de dormir, mais demain matin, un grand banquet sera dressé en l’honneur de votre retour, les gnomes. Vous pourrez rencontrer les nouveaux, et retrouver de vieilles connaissances.
- Des vieilles connaissances qui n’ont pas attendu pour enfiler leur armure et venir vérifier la rumeur de leurs propres yeux !
Une paladine avait revêtu une belle armure dorée de cérémonie et se tenait à l’entrée du bâtiment de guilde, face aux gnomes. Ceux-ci s’écrièrent en chœur :
- Oreca !
- Hey ! J’allais quand même pas louper une occasion d’m’enfiler une bonne bière avec les vieux copains quand même, rocailla une voix derrière.
- Grenor !
- Ah, vous voilà enfin ! C'est pas trop tôt ! Sourit un vieux Paladin, l'air faussement moqueur, agenda de guilde à la main, et l'air fatigué d'une nuit de raids dans de sombres contrées...
- Vidin, tu es là toi aussi, s'égayèrent les gnomes.



Finalement, les Poetic Loosers présents étaient venus accueillir leurs vieux amis de retour après un long voyage. Les retrouvailles furent poignantes, et l’on s’activa en cuisine pour préparer un repas nocturne digne de ce nom au coin du feu. La guilde avait certes changé, mais pas tant que cela, remarqua Radichou, certaines choses, au moins, restaient fixes, telles des repères rassurants, fanaux immortels dans cet océan d’histoires, où se croisaient tous les jours de nombreux aventuriers, unis autour d’un même cœur qui battait, d’un même tabard qui les rassemblait, de cette volonté de se la couler douce et de tirer un pied de nez aux humains, elfes, nains, gnomes et draeneis qui se prenaient trop au sérieux. Oui, tandis qu’il voyait s’activer les serviteurs et serrait nombre de mains, et donnait tant d’accolades, au côté de Kiwï qui faisait la même chose, Radichou était très
fier d’être à leurs côtés, à eux tous, à ces Poètes de Médivh, comme ils aimaient à s’appeler. Il était fier, mais surtout content, d’être Poetic Looser, et il savait déjà qu’il ne saurait jamais remercier assez ses amis d’avoir su mener la barque avec brio et de maintenir au sein du royaume leur bruyante et irrévérencieuse présence. Les Poètes s’attablaient alors que les plats étaient servis. Certains dîneraient, d’autres prendraient le petit déjeuner. Tout était prétexte à festoyer avec les copains, annonça Grenor en mâchonnant une cuisse de trotteur rôtie. Radichou et Kiwï avaient nombre de choses à raconter !

Les bambocheurs tapaient la table à coups de chopines et couverts, et réclamaient à cor à et cri :
- Radichou, et Kiwï, une histoire ! Radichou, et Kiwï, une histoire !
Le gnome se leva, pour être mieux vu de tous, et grimpa sur la table. Il invita Kiwï à faire de même, et même si celle-ci fut gênée au début, elle se laissa convaincre, toute rouge, cédant aux encouragements braillards et gouailleurs des fêtards.
Radichou attendit que l’assemblée se calme avant de commencer son petit discours, savourant ses effets, comme antan.
- Si vous saviez à quel point je suis heureux d’être ici ! Vous m'avez manqué !
- Toujours aussi cabotin, Chichou, lui lança une druidesse d'un air malicieux. Elle dégustait sa feuille de salade, les cheveux un peu ébouriffés au sortir du lit.
- Je t’ai entendue, Rehina, rit le gnome, en lui lançant un petit pois, seul projectile assez léger pour les bras maigrelets du vieux démoniste.
Le gnome reprit :
- Kiwï et moi avons voyagé en des endroits extraordinaires, écoutez ça un peu…

A SUIVRE…

(Oh,
non ! Il nous refait encore le coup de la fin foireuse !)


Dernière édition par radichou le Lun 7 Déc - 14:50, édité 1 fois
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Kiwï
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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptyDim 6 Déc - 17:24

Hihihihi !

(ca c'est du commentaire ! Mais ça résume tout :p)
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Kiwï
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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptyLun 7 Déc - 14:54

J'attendais vraiment la suite, et je ne suis pas déçue pour un sou ! Subtil, bien écrit (of course), dynamique, affectif, poétique et véridique ! :p

Oui je veux un gros mammouth tout doux ! Smile

Et oui, tu nous laisses un peu sur notre fin ! Ce sera une autre pair de manche pour conter notre périple qui nous fîmes nous absenter de WoW. On attend cela avec impatience !

*bisou*
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Eldrinel
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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes EmptyLun 7 Déc - 15:35

Et bien après avoir enfin réussi à me motiver pour lire ton historie radich, je n'ai qu'une seule chose à dire :


Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah je veux la suite ^^
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MessageSujet: Re: Le retour des Gnomes   Le retour des Gnomes Empty

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