Je refuse mon orientale muse comme seule inspiration
Les yeux de mes personnages ne seront plus jamais noir
Jamais plus jais, jamais plus rêches les cheveux de mes fictions
De grandes rousses aux regards verts, plus grandes que des miroirs
Ou de petites brunes aux pupilles songeuses
Avec de fines mains, des cheveux châtains et ondulés
Des formes subtiles, vertueuses et cachées
Une douceur, une timidité, des lèvres flatteuses
La providence porte une petite robe rose à pois blanc
Elle la porte les samedis soirs d'été brulant
Elle flâne avec sa mystérieuse timidité
Insuffle, irrigue, ranime les aridités
La providence porte des souliers bleus à pois blanc
Elle les porte dans mon trop grand appartement
Elle porte des regards tranquilles aux autres femmes
Sourit, s'amuse, assoupit et dissimule mes drames
La providence porte une jupe rouge sans pois blanc
Elle la fait flotter, contre ma taille, dans le vent
Elle me tient dans ses bras, je sens ses cheveux
"La lumière a été inversée en mes yeux
[...]
J'écoute la chute lente du pollen glacide
Qui tombe des nébuleuses"
Les trois derniers vers sont de Stanislas Rodanski, du poème "Pays Arbitraire"