Guilde Poetic Loosers - royaume Medivh
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 L'histoire de Kiwï (la suite)

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Kiwï
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Kiwï


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MessageSujet: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyJeu 15 Sep - 21:08

Coucou les amis !

Il y a quelques années, j'ai commencé à écrire l’histoire de Kiwï. La preuve ici.

Voici donc la suite. J'ai enfin eu le courage et le temps de continuer et j'y ai pris beaucoup de plaisir.



Chapitre 2

La pandarène joue habillement avec ses couteaux, hachant finement son poisson et ses aromates.
_Regarde la gnome, tu vas voir de la véritable alchimie !
Après avoir mélangé tous les ingrédients, la pandarène verse généreusement du vinaigre balsamique sur le tout puis presse un citron juste au-dessus.
_Les acides cuiront le poisson et tu dégusteras le plat le plus goûteux de toute la Pandarie  !
La gnomette subtilise alors des baguettes et chipe une lamelle de poisson.
_Hep, hep Kiwette. On attend, réagit faussement méchamment la pandarène qui sourit en coin de la gourmandise de la gnomette à couettes.
_Tu es dure avec moi Prune, soupire celle-ci. Je meurs de faim.
_Prends un peu de fromage de chèvre avec du pain en attendant que ton palais découvre le bonheur, dit Ptiteprune en glissant une assiette bien garnie de fromages devant les grands yeux verts affamés.
Kiwï dévore à pleines dents son fromage. Rien ne vaut une escale en Pandarie lorsque le ventre crie famine. Elle aime revenir dans cette contrée verdoyante et chaleureuse.
Tout en fouettant des blancs d’œuf en neige, Ptiteprune reprend la conversation  :
_Dis-moi Kiwï, commence-t-elle alors qu'elle peut entendre distinctement les «  miam miam  » de son amie en train de manger, récemment je suis tombée sur un récit à toi. Tu contais ta fuite de Gnomeregan et tes débuts à Kharanos. Mais je n'ai pas trouvé la suite de ton histoire. Du coup, plein de questions restent en suspens. Finalement, as-tu retrouvé ta mère  ? Es-tu retournée à Gnomeregan  ? As-tu trouvé ce que tu cherchais  ?
Kiwï se rembrunit aussitôt et soupire. Elle n'aime pas se rappeler cette période. Son cœur se serre très fort.
Maman.
Des larmes perlent le long de ses paupières. Ses poings frappent la table. Les couteaux, les épluchures de légumes et Ptiteprune sursautent.
_Merci pour le fromage Prune. Je dois y aller, annonce-t-elle sèchement.
Et Kiwï se téléporte en un claquement de doigts, laissant Prune stupéfaite.

Elle se matérialise moins d'une seconde plus tard dans ses quartiers de la guilde des Poetic Loosers. Elle ouvre son minifrigotech, nouvelle invention franchement géniale de Radichou. Elle y trouve des herbes pour l'alchimie, une chaussette de bébé nain et une bière Evershine.
_Allons-y pour la bière, se résigne-t-elle.
Elle s'assied lourdement dans son coussin ananas et prend une gorgée du nectar de la contrée de son enfance.
Elle n'aurait jamais dû laisser ce récit à la vue de tous. Elle ne voulait plus se rappeler. Et pourtant, les images apparaissent devant elle sans pouvoir les chasser.


A cette époque, je devais acheter chaque nouveau sort à mon Maître Magis Mantincelle. Il ne m'enseignait jamais rien gratuitement. Pour pouvoir les payer, j'étais un peu devenue le larbin du coin. Des dizaines de péquenauds de Dun Morogh me demandaient de faire des taches plus ou moins ingrates. Il ne fallait pas avoir peur de se salir les mains. Je sens encore l'odeur des foies de Brochetripes fermentant dans ma petite bourse bleue. Au début, je maîtrisais mal mes sorts et parfois ma victime explosait en mille morceaux sans pouvoir récupérer les éléments demandés sur la carcasse. Je perdais un temps fou à récupérer des côtes de sangliers pour Ragnar. Le plus souvent, je livrais des messages,  de village en village. Un vrai larbin je vous dis. Mais à l'époque... A l'époque... C'était le début de ma carrière d'aventurière. Tout était nouveau et exaltant. Je trépignais d'en savoir plus, d'aller encore plus loin...

_Salut Félix  ! On m'a dit que tu avais des ennuis  ?
J'avais déjà aidé Félix à retrouver ses outils, il y a deux jours. Il était un très bon client car toujours dans le pétrin.
_Ah  ! La gnome  ! Figures-toi que j'ai perdu mes caisses de provisions. Mais c'est trop dangereux, la gnome. C'tait tout proche de la caverne des wendigos.
_J'irai, annonçai-je d'un ton résolu.
_Oh mais non ma p'tiote  ! C'est beaucoup trop dangereux, fit Félix les yeux alarmés.
Contrôler le feu, la glace, le mana fut une véritable obsession. Peu importait la cible, la mission. Je cherchais surtout à me perfectionner. Oubliant les conseils de mon maître sur les bonnes intentions à avoir. Je voulais juste devenir plus forte, plus puissante, comme l'écervelée que j'étais.
Félix n'en revint pas lorsqu'il découvrit ses caisses de provisions devant sa porte. Mais cette fois, la vérité m'avait rattrapée. J'avais été blessée. Je multipliai les bandages de lin et les potions de soin, sans succès. Une méchante plaie purulait le long de ma jambe. Bientôt la fièvre me cloua au lit, m'emmenant dans des songes de plus en plus denses...

_Regarde petite couette, voici ta petite sœur Bubblegomm  ! Maman se pencha sur moi avec un drôle de paquet dans les bras qui gigotait. Elle a les cheveux aussi roses que toi verts, s'émerveilla maman.
_Ze ne veux pas la voir  ! Ze veux qu'on la rende  ! Ze veux être la seule petite couette  ! Dis-je résolument.
_Prends-la dans tes bras, petite couette.
Et maman me cala dans mes bras tous petits et tous maladroits le petit paquet qui se révéla être une petite poupée toute ronde et toute rose au regard étonné.
_Attention à sa tête, petite couette. Voilà, berce-la tout doucement.
_Oh ! Maman  ! Est-ce que ze pourrai la garder des fois  ?
_Oui petite couette, elle sera toujours avec toi.

J'entendis au loin des bribes de phrases  :
_Docteur  ! Docteur  ! Elle sanglote dans son sommeil. Dites, elle va mourir  ?
Le médecin entra dans ma chambre posant sa grosse sacoche près de mon lit. Il sentait l’ammoniaque et l’alcool à brûler. Il plongea sa main dans l'énorme sac et en sortit un thermomètre pour prendre ma température puis vérifia mon pouls et ma respiration.
_Le fièvre est tombée. Elle est sauvée. Tout va bien maintenant, annonça-t-il chaleureusement alors que ma mère adoptive se laissa tomber lourdement sur une chaise.

_Il faut que cette petite se sorte ces idées de la tête. C'est de la folie  ! S'exclama ma mère adoptive lors de son dîner pensant que je dormais d'un profond sommeil dans ma chambre.
_Je sais bien Pimpanella mais... elle a ce don, hésita mon père adoptif. Et elle est têtue. Rien ne l'arrêtera.
_Joseph, il faut interdire à cette petite d'utiliser sa magie. Tu sais qu'ça va grandir, grandir et on ne contrôlera plus rien  ! Par la boîte aux lettres, on recevra la lettre officielle de son décès, j'la vois d'ici. Elle aura été mangée quelque part très loin par des groules ou gnoull, un monstre comme ça  ! Regarde, lis la gazette du Loch Modan  ! Hurla-t-elle en jetant le journal à la figure de son mari. «  Un jeune gnome retrouvé mort dans les anciennes fouilles archéologiques  ». C'est ça que tu veux  pour notre fille ? C'est ça  !
Pimpanella s’effondra sur sa chaise et éclata en sanglots. Sur sa soupe pleuvaient des larmes d'angoisse. Joseph se leva et entoura avec amour et compassion les épaules de sa femme.
_Je t'en prie ma chérie, calme-toi. Tout va s'arranger, tu verras.

Je cachetai la lettre de départ à la cire, la posai sur mon lit, vérifiai le contenu de mon sac : fioles, plantes, herbiers, poudre d'arcanite, pierre de mana et pleins de rations bien sûr ! J’en mangeai une au passage, et fixai la fibule de ma cape en me regardant dans le miroir. Des miettes s’échappèrent de ma bouche pleine. Dans le miroir, je fixais mon collier, celui offert par ma mère. Ma détermination était foudroyante. Je la retrouverai !
_ Kiwï    ?
Tout à coup la porte de ma chambre s'ouvrit en grand. Pimpanella jeta un coup d’œil à la lettre cachetée sur le lit puis à moi.
_Alors c'est comme ça  ? Tu vas être lâche même avec ceux qui t'ont accueilli et aimé  ?
Honteuse, je voulais faire bonne figure mais je n'en menais pas large. Oui j'étais lâche. Je n'assumais pas ma décision.
_Ma... Il faut que je parte. Que je trouve des réponses. J'ai... besoin de savoir. Chuchotais-je en baissant la tête.
_Tu n'es pas voleuse que je sache. Alors pas la peine de t'enfuir comme telle  ! Bien sûr que tu vas partir. Mais d'abord, tu me promets de donner des nouvelles et revenir de temps en temps. Tu sais que nous t'aimons Pa et moi, hein  ?
_Oui, oui, Ma... répondis-je la gorge serrée.
_Bon alors prends ça, dit-elle en enlevant un anneau en or de son doigt, c'est une bague qui est dans ma famille depuis des générations. Elle te rendra plus endurante. Elle est magique tu sais, m'annonça-t-elle fièrement avec un petit clin d’œil.
Effectivement, l'anneau rétrécit tout de suite au calibre de mon doigt, dès que je le glissai sur celui-ci.  Je ne tint pas plus longtemps. J’enserrai ma mère adoptive aussi fort que mes petits bras le permirent.
_Je reviendrai Ma, promis-je.
Et je m'échappai par la fenêtre toute chamboulée et un peu perdue. Je rabattis mon capuchon vert sur mes couettes et m'enfonçai dans l'obscurité.


Dernière édition par Kiwï le Mer 28 Sep - 21:52, édité 2 fois
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Radichou
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyMer 21 Sep - 16:05

La suite, la suite Very Happy

alien allez force verte ! (moi j'ai pris beaucoup de plaisir à te (re)lire !)
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Kiwï
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyJeu 22 Sep - 21:51

Chapitre 3

La route pour Ironforge n'était pas compliquée mais elle se révélait semée d’embûches. Des veilleurs patrouillaient sans arrêt pour surveiller les routes mais aussi vérifier que le couvre-feu était bien respecté. Seuls les aventuriers étaient autorisés à circuler la nuit, facilement identifiables grâce à leur sac à dos d'aventurier identique pour chacun. Heureusement, la neige reflétait la lumière de la lune ronde, ce qui facilitait le repérage, même en dehors des sentiers. Le plus pénible fut l'ascension de la voie menant à la ville-même qui restait hautement surveillée. Apparemment, des raids de la Horde survenaient très régulièrement pour taquiner le roi des nains.
Mais rien ne pouvait m'empêcher d'atteindre la grande Cité Naine, lieu de légendes et de magie. Beaucoup d'histoires circulaient sur la cité antique, plus farfelues les unes que les autres. Certains prétendaient qu'ils y avaient vu des êtres immenses avec des oreilles de lapin chevauchant d'énormes chats. D'autres racontèrent qu'il existait un marché où l'on vendait de tout à prix d'or ; même les tripes de sangliers y étaient vendues comme des petits pains.

Un loup hurla quelque part au loin. Je m’accrochais tant bien que mal aux racines de la pente, en avançant difficilement. J'avais décidé d'atteindre Ironforge en escaladant le côté est de la voie, pentu et sauvage, qui menait droit à la capitale.  Parfois je sentais la douce odeur terreuse d'une terrestrine que je m'empressais de récolter. Mais cette ascension fut difficile et laborieuse, chaque mètre fut gagné avec peine. Proche du sommet, je sentis des cailloux rouler sous mes pieds. Je m'accrochais désespérément à bout de bras à un rocher, espérant que le bruit des gravats n'avait attiré personne. Je ne bougeais plus, retenant ma respiration de peur d'être détectée. Effectivement, vers le sommet, j’entendais des ricanements, des gémissements étranges mais aussi ce que je pensais avec étonnement être des explosions. Je finis d'escalader les derniers mètres poussée par la curiosité.  
Mes couettes avaient à peine dépassé le sommet que j'assistais à un spectacle tout à fait fascinant. Leurs traits dans la nuit n'étaient pas distincts mais des gnomes, des nains, des Humains et d'autres créatures non identifiables s'adonnaient joyeusement à des combats amicaux. Face à face, coutelas contre boule de feu, flèches contre éclairs lunaires, hache contre trait d'ombre. Je m’assis dans un coin sombre et assistais à ce spectacle incroyable. Aux portes d'Ironforge, les défis fusaient, les langues se mélangeaient, les rires répondaient à des cris ou des insultes. Tous respectaient le pouvoir de l'autre et voulaient l'éprouver. En ce lieu, ce fameux pouvoir que je cherchais, on s'inclinait devant lui, on l'admirait, on en jouait, on l'applaudissait.

Le temps passa, la lune continuait son chemin dans le ciel lorsque je me décidais de m'arracher à ce spectacle tout à fait instructif et hypnotisant. Les portes d'Ironforge se révélaient vertigineusement hautes. Je n'aurais jamais imaginé des portes aussi lourdes et massives de ma vie. Pourtant les nains de Kharanos étaient gonflés d'orgueil lorsqu'Ironforge était conté. Soir après soir, un des frères de Pa m'avait longuement bassiné avec l'histoire de la construction d'Ironforge, la cité imprenable, le plus grand lieu d'échange, la ville la plus cosmopolite... et blablabla et bliblibli. Mais la voir là, sous mes yeux, demeurait un éblouissement sans nom.  
Alors que je touchais le bois de la porte timidement, je le vis. Mon souffle se coupa littéralement. Un énorme nain brandissant un marteau au-dessus de sa tête avait été sculpté à l'entrée de cette ville hors norme. Il était beau, fier et si puissant. J'avançais dans le couloir mes yeux plongés dans les siens. Éblouie, j'entendais presque le chant d'un grand chœur nain amplifiant l'impression de grandeur et de majesté de cette entrée titanesque.
Tout à coup un énorme félin me bouscula et me fit sortir de ma rêverie.
_Pardon ma p'tite dame, lâcha un aventurier sans même me regarder.
Captivée par la statue, je n'avais pas réalisé le monde qui m'entourait et le son assourdissant qui courait dans les couloirs d'entrée d'Ironforge. Un énorme brouhaha de cris, de montures rugissantes, de martèlements de forge emplit mes oreilles. Entrant enfin dans la cité naine, je restai interdite devant cette ville grouillante et bruyante. Une véritable fourmilière se déployait devant moi   :
_Du pain, qui veut du pain   ?
_Je vends |épée de la mort qui tue du singe].
_Qui pour baron45   ?
_UN HEAL ET GOOOO   !
_T'as pas un po   ?
_Floodeur, arrête de flooder.
_Arrête de flooder.
_Arrête de flooder.
Je ne comprenais pas un mot. Je ne percevais qu'un mouvement flou et un son bourdonnant. Je n'arrivais pas à voir les détails, les formes. C'était bien trop pour moi.
Devant toute cette agitation, je m'adossais à un mur. La fraîcheur de la pierre me fit du bien. Je bus un peu d'eau de ma gourde et levai les yeux au ciel sans pouvoir distinguer le plafond. Pour moi ce n'était pas une capitale mais tout un royaume.
_Bonjour.
Un Humain était à côté de moi, il portait une odeur forte et désagréable mais son sourire était doux.
_Tu es perdue ? Continua-t-il.
Je le voyais s'approcher dangereusement de moi. Il s’accroupit et s'approcha trop près son visage du mien.
_Je peux t'aider si en échange tu...
Son regard ne mentait pas. Je dégainais mon bâton en un éclair et l'abatis de toutes mes forces sur son crâne. Je n'avais pas le temps qu'il se remette de sa surprise, je filais en courant aussi vite que je pus. Avec une agilité surprenante, je me faufilais rapidement dans la foule, évitant les bottes de plaques, les montures mécaniques et les armes accrochées aux ceintures. Après une course qui me parut interminable, je me retrouvais en un lieu indiqué par un panneau comme la garde mystique. Un énorme bassin à l'aura résolument magique  trônait au milieu de cette salle. Mon corps fut parcouru de picotements et des points noirs apparurent devant mes yeux. La force magnétique de la source m’appelait. Je DEVAIS y aller. Je m'approchais avec grâce et douceur tel un papillon attiré par une flamme. Sans que j'en prenne conscience, je plongeai ma main dans la bassin et effleurai la surface de l'eau comme je l'aurais fait avec la plus belle et plus luxueuse des étoffes.
_Eh toi ! Qu'est ce que tu fais ?
Un gnome avec une longue robe bleue ridiculement moulante se précipita affolé vers le bassin et inspecta avec intensité et angoisse l'eau cristalline.
_Au nom de Xanak, tu as perverti cette eau ! Vite ! Il faut faire vite !
Dans sa précipitation, il manqua de se prendre les pieds dans sa robe trop longue. J'étais fortement gênée par la situation mais sa maladresse m'amusait. Il sortit de je-ne-sais-où des plantes, des essences et versa tout un tas de choses dans le bassin en psalmodiant encore et encore.
_Par les glandes de la grande Fachiminoux, c'est trop bête, il me manque de la sauge d'argent !
Pendant une seconde j’hésitais. Mais une si forte coïncidence ne pouvait être que le signe du destin. Je décrochais ma fibule pour ouvrir ma cape et retirais de mon cou le collier de ma mère avec la petite fiole protégeant une sauge d'argent.
Le gnome écarquilla les yeux au moment où je lui tendis mon collier.
_Qui êtes vous, souffla-t-il abasourdi.
Je ne savais que répondre. Je pense qu'il n'attendait pas de réponse de ma part. Il me sonda longtemps du regard et croisa les bras d'un air entendu.
_Vous êtes mage. Une jeune mage mais avec une énergie forte et mal canalisée. Tu es arrivée au bon endroit Kiwï.
Ce fut à mon tour d'être totalement déstabilisée. Il prit mon collier et le plongea dans le bassin sans toutefois le lâcher. Sa voix était devenue posée et presque irréelle. Le bassin s'éclaira d'une lumière puissante et aveuglante au moment où le gnome finit de prononcer sa formule.
Il soupira et me rendit mon collier.
_Tout est déjà écrit, m'annonça-t-il d'une façon mystérieuse. C'est ce que tu devras apprendre tout au long de ton chemin.
Il me prit alors la main avec une douceur toute nouvelle.
_Tu es ici chez toi. Tu es en sécurité maintenant. Je vais t'apprendre ce que je dois t'enseigner. Et puis tu t'en iras pour comprendre par toi même toute cette connaissance. Tu as un rôle à jouer.  Nous avons tous un rôle à jouer.
J'étais alors trop jeune pour comprendre tous ces balbutiements. Mais je comprenais que j'étais arrivée à destination et que rien ne pourrait plus m'empêcher de retrouver ma famille.
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grikk
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grikk


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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptySam 24 Sep - 8:59

Merci Kiwï. J'ai pris beaucoup de plaisir à te lire.

J'en veux encore Smile
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Kiwï
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Kiwï


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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyMer 28 Sep - 21:51

Chapitre 4

_Brise-lui les doigts LaFouine, vas-y !
_Non, non, s'il vous plaît monsieur... Aaah !
Un cri déchirant retentit dans tout Ironforge sans pour autant chambouler l'emploi du temps de ses habitants. Il demeurait tacite d'ignorer les affaires de ses voisins.
Deux hommes aux mines patibulaires acculaient dans un coin sombre de la Caverne Lugubre, un autre homme au visage crispé de douleur.
_Dites, je ne vous dérange pas ?
Une gnomette a couettes vertes était apparue à leur côté, un air narquois sur le visage.
Les trois hommes stupéfaits  ne tardèrent pas à réagir.
_Ahah, LaFouine, regarde qui qui va nous offrir sa charmante compagnie, déclara avec concupiscence celui qui devait être le chef.
_Ouais, manquait d'femelles ici, continua le briseur de doigts.
_Va-t-en petite écervelée, dit l'homme acculé, tu ne vois qu'ils sont mauvais ?
_Ne t'en fais pas, répondit la gnomette avec entrain, au pire, on meurt ! Et elle lui lança une œillade amusée.
Il n'en fallut pas plus pour que les deux scélérats fondissent sur la gnomette. D'un geste vif de la main, la mage fit jaillir du sol de longues gerbes de glace, piégeant ainsi les inopportuns.
_Mais... Mais... Comment ? Bégayèrent-ils.
_Oh ça, dit la gnomette d'un ton nonchalant, c'est ce que j'ai appris au cercle vingt-deux. Mais ça, continuait-elle en se concentrant puissamment tout en faisant pianoter ses doigts dans l'air, c'est ce que je viens juste d'apprendre.
Alors, une énorme boule de feu comme ils n'en avaient jamais vu de leur vie s’abattit sur eux, les faisant griller comme des poulets. Les deux corps gisaient au sol, carbonisés.
_Mais... Mais... tu n'es qu'une fille ! Balbutia l'homme qui tenait maladroitement sa main ensanglantée.
_Oui je sais, c'est ce que je répète tout le temps, soupira-t-elle.
Elle fouilla les corps mais il ne restait résolument rien. Elle ne maîtrisait pas encore tout à fait la pyrotechnie.
_Bon, conclut-elle, je t'emmène voir la Garde.
_C'est que, hésita l'homme, je suis recherché et...
_Je le sais bien crétin, tu croyais vraiment que je te prenais pour une victime ? Ta tête est mise à prix depuis hier. Je t’emmène à la Garde.
_Non, s'il te plaît...
_Tu veux que je remette ça avec toi ? Ajouta-t-elle en désignant du menton les deux corps gisant au sol.
L'homme baissa la tête et se laissa emmener docilement.

_Kiwï, dit une voix impériale et autoritaire, tu es en retard !
_Excusez-moi Maître Dink, il y a encore eu du grabuge à côté, dans la caverne...
_Quand est-ce que tu apprendras à laisser les voleurs là où ils sont ! Ce ne sont pas nos affaires. Les voleurs ne sont que des misérables tiques dans l'enceinte de la bien-aimée Ironforge, des furoncles sur les fesses d'un ours corrompu, des immondices collées dans la gelée d'un limon, des petites...
J'avais l'habitude des discours à rallonge de mon Maître, surtout lorsque cela concernait les voleurs. Dink ne supportait pas d'être leur voisin.
Alors que celui-ci continuait à maugréer sur Ormyr Oeildequartz, le Maître des voleurs, je me félicitai de la petite somme d'argent gagnée grâce à la Garde.
_Et donc, je pense avoir trouvé les personnes qu'il te faut.
_Hein ? Pardon Maître  ?
_Ah ! Je savais bien que tu n'écoutais pas ! Tu as une cervelle de moineau ! Tu es aussi volatile que de la poudre d'arcane ! Tu...
_Oui, oui, je sais Maître, pardonnez-moi de vous faire répéter à nouveau.
_Humph, gronda celui-ci. Eh bien, comme je le disais, tu es assez forte maintenant pour accomplir ton but et je pense avoir trouvé les personnes qu'il te faut.
_Mon but, hésitai-je, vous voulez dire... Retourner à Gnomeregan    ? Dis-je les yeux emplis d'espoir.
_Mais oui enfin, combien de fois vais-je devoir me répéter ? Tu as un problème d'audition ma parole ! Il va falloir penser à consulter...
_Oh Maître ! Et je lui sautai au cou sans pouvoir contenir sa joie.
_Un peu de tenue, jeune fille ! Dit le mage faussement sévère, tu as du pain sur la planche avant d'y arriver. Tu ne peux pas y aller seule. Tu vas avoir besoin de quatre compagnons.
Le Maître mage me mena jusqu'à son bureau où quatre enveloppes m'attendaient. Il me tendit la première. Elle contenait une photographie couleur sépia d'un homme aux visage, nez et yeux ronds.
_Tu auras besoin en premier lieu d'un tank, commença Dink.
_Vous parlez des chars recouverts de neige aux portes d'Ironforge ?
Le mage aplatit sa main sur son visage d'un air désespéré.
_Bien sûr que non, triple idiote   ! Un tank c'est un protecteur qui prend tous les coups lors d'un combat. Il fait diversion et encaisse pendant que ses petits copains affaiblissent l'ennemi. Il est indispensable durant un affrontement épique.
_Ah, eh bien je peux le faire, Maître ! J'encaisserai avec mes bandages de laine et mes potions de soin annonçai-je avec fierté.
Dink était tellement atterré, qu'il ne sut quoi dire.
_Qu'est-ce qui m'a foutu une apprentie pareille   ! Se lamenta-t-il, qu'ai-je fait dans une vie antérieure pour subir cela, nom d'un gangrechien !
_C'est facile pour vous, commençais-je a me défendre en haussant un peu le ton, vous connaissez les règles ! Mais moi c'est la première fois que je monte une expédition ! Je dois apprendre, vous devez tout m'expliquer dans les moindres détails et je vous obéirai aveuglément, comme toujours !
Devant tant de motivation, Maître Dink retrouva sa patience et reprit le travail de tuteur avec moins d'exaspération.
_Oui, tu as raison. Je reprends. J'ai le tank, c'est à dire le protecteur de ton groupe, reprit-il avec un air appuyé, qu'il te faut. Il est un peu benêt mais c'est tout à fait ce dont on a besoin. Nous ne voulons pas d'un aventurier en manque d’armement épique ou pressé d'en finir. Il nous faut des soldats que tu pourras mener à la baguette dans n'importe quelle situation. Car ici ce n'est pas une affaire de caïds à tuer, mais une enquête avec des personnes a retrouver. Personne ne t'aidera sans rien y gagner en retour. Tu comprends ?
_Oui Maître Dink. Alors ce... tank, comment vais-je le convaincre ?
_Il a douze frères et c'est lui le benjamin. Tous ses aînés sont des aventuriers émérites. Il veut bien sûr suivre leurs traces. Il a été bercé toute son enfance des récits de ses frères, il croit donc tout connaître de la vie d'aventurier mais il n'a jamais franchi la porte d'un donjon. Il te suivra fier comme un coq mécanique. En ce moment il doit être dans une taverne aux Paluns en train de se vanter d'actes héroïques dont il n'est pas l'auteur...

L'auberge du port de Menethil sentait bon le poulet rôti et les relents de la marée. Elle était très conviviale et accueillante. Au bar, un humain tout en mailles vêtu narrait à l'aide de grands gestes un combat épique que personne ne songeait à écouter :
_Et alors là, je l'ai stun puis éviscéré. Grâce à mon skill, je l'ai oneshot, il a dead fingerinthenose et pfiout vanish !
Il avait effectivement un air idiot avec son gros nez, sa petite moustache blonde et ses yeux ronds comme des billes.
_Tu es au courant que ce sont des techniques de voleur et que toi tu es un paladin ? Demandais-je en m'asseyant près de lui et commandant deux chopines à la serveuse.
_Bien sûr, qu'est ce que tu crois   ! J'en sais long, c'est pas pour rien qu'on m'appelle Skillman !
_Ah mince, j'ai dû me tromper parce que moi je cherche un paladin du nom de Gérard pour être le chef d'une expédition à Gnomeregan.
Ses yeux s'éclairèrent au mot chef.
_Bien sûr, s'exclama-t-il en me serrant vigoureusement la main, je serai ton chef   ! Je connais tout ça par cœur ! Easy !


Maître Dink me tendit une deuxième enveloppe   :
La photographie représentait un elfe bleu aux yeux cernés et à la longue chevelure verte.
_Ensuite tu auras besoin d'un soigneur. Il prendra soin du groupe, veillera sur le tank et évitera qu'il y ait des morts autant que possible. Notre jeune elfe est plutôt solitaire et aime manier la prose et les envolées lyriques. Mais surtout il a de grosses dettes de jeu.

_En fait la vie, c'est comme une pistache, on la croque à pleines dents avec ce petit goût salé qui permet de ressentir plus intensément les choses et puis parfois tu peux l'avaler de travers et mourir. C'est marrant parce que qui aurait dit qu'une pistache importée de l'autre bout d'Azeroth puisse être la responsable de ta propre mort ? Mais au fond, la mort c'est quoi ? Le résultat organique d'une décomposition convenue et inaltérable dont l'horloge du temps est seule maîtresse et…
_Euh, excusez-moi ? dis-je en m’asseyant en face de l'elfe alors qu'il jouait aux cartes en mangeant des pistaches avec une naine silencieuse qui le plumait.
_Oh, mais regardez-moi ça. Une gnomette avec d'incroyables yeux verts tel le rêve d'émeraude incarné, elle m’apparaît dans un songe lors d'un beau jour de printemps empli de douceur et...
_Vous êtes bien Edwashala de Darnassus, le coupai-je ?
_Oh, dit-il d'un coup, paniqué. Vous venez de la part de mes créanciers ? Je vais payer je le jure mais il me faut encore un peu de temps   !
_Non, non   ! Je viens pour une mission de sauvetage, j'organise une expédition pour Gnomeregan et…
_Ah ma jolie, soupira-t-il d'un ton rêveur, qu'il serait doux de partir ensemble à l'aventure à travers monts et vaux, découvrir le goût des pastèques et toucher les astres du bout des doigts... Mais mon cœur se serre à vous avouer mon cher petit oiseau des îles qu'une autre vie m'attend, loin du tumulte et des sauvageries quotidiennes. Une vie de spleen et de vins capiteux...
_J'ai quarante pièces d'or à vous proposer, le coupai-je à nouveau.
_Ah ! Fallait le dire tout de suite ! Tope là poulette !


Une troisième enveloppe atterrit entre mes doigts   :
_Notre premier combattant s'appelle Quistis. C'est une voleuse fort aimable qui a aidé une fois ma sœur Bink alors qu'elle se faisait embêter près de la Caverne Lugubre. Elle est devenue son amie et te rendra volontiers service. Elle doit se trouver quelque part près d'un point d'eau à Strangleronce.

Une jeune humaine avec une queue de cheval blonde pêchait tranquillement le long d'une rivière boueuse et infestée de crocilisques.
_Bonjour Quistis, Je m'appelle Kiwï !
_Ah oui, me répond-elle toujours concentrée sur sa ligne, Gnomeregan c'est cela ?
_Tout à fait.
_Attend juste cinq petites minutes avec moi, je viens juste de mettre un nouvel appât.
Je m'assis à côté d'elle, curieuse :
_Je n'ai jamais compris l'intérêt de la pêche, avouai-je.
Elle me regarda avec de grands yeux interloqués.
_Tu n'as jamais pêché ? Demanda-t-elle stupéfaite.
_Non.
Immédiatement, elle fouilla d'une main sa besace en tenant toujours de l'autre sa ligne. Elle sortit de son sac une petite canne à pêche toute simple.
_Prends ça, Kiwï et prends aussi un ver dans le bocal à mes pieds ; tu le fixes sur ton hameçon et tu plonges la ligne dans l'eau.
Nous nous tenions côte à côte lorsque Quistis vit son flotteur bouger. D'un coup sec, elle sortit la ligne de la rivière faisant apparaître une petite caisse accrochée à l’hameçon. La voleuse fit sauter la serrure grâce à sa dague avec une joie non dissimulée.
_De la soie, des pièces de cuivre et une potion de soin, annonça-t-elle triomphalement. Et après, on va me dire que la pêche ne sert à rien   ! Les poissons sont utiles pour la cuisine et la fabrications d'huiles pour l’alchimie. Nat Pagle m'a même dit une fois, alors que nous pêchions ensemble au marécage d'Âprefange qu'il existait en un lieu se nommant Azshara, des bancs pour pêcher de l'eau élémentaire !
J'avais de grands yeux émerveillés. Je ne pensais pas que la pêche permettait d'obtenir tant de richesses ! Côte à côte nous discutions de tout et de rien en buvant les limonades fraîches que Quistis avait apporté dans son panier. Pour la première fois depuis longtemps je lâchai prise et me détendis en écoutant les clapotis de l'eau et les histoires de ma nouvelle amie.


Pour le dernier combattant de ton équipe, je n'ai pas de photographie mais tu le connais très bien puisque c'est le troisième fils de Bruuke Barbe-d'orge, le tavernier d'à côté. Il veut mettre un peu de plomb dans la cervelle de son rejeton qui reste cloîtré dans sa chambre. Il a même proposé de me payer pour l'emmener, tu t'imagines, annonça Dink en riant. A la place, on aura le droit à des chopines à l’œil de temps en temps, toi et moi, si tout se passe bien.

_Bonjour Bruuke, dis-je en m'installant face à lui au bar, Maître Dink m'envoie  !
_Ah Kiwï, me sourit le nain en me servant sa meilleure bière, tu connais mon fils Alfy K. Barbe-d'orge, non ?
Du menton, il m'indiquait un jeune nain avec une barbe déjà bien longue pour son âge assis près du feu de la cuisine, les yeux rivés sur un petit jouet mécanique qui émettait le son « tic-tic ».
_Euh non Bruuke, je n'ai jamais eu ce plaisir.
D'un ton bourru, le tavernier appela son fils qui se traîna vers nous en ronchonnant sans quitter pour autant son jeu des yeux.
_Bonjour, marmonna-t-il.
_Alf, tonna son père, tu vas te bouger un peu et accompagner cette jeune fille dans sa ville d'origine tu m'entends  ?
_Mais papa euh ! Gémit le jeune nain, non ! J'ai pas envie euh !
_Tu dois sortir un peu, continua sur le même ton autoritaire Bruuke. Nous en avons marre ta mère et moi de te voir paresser toute la sainte journée alors que tes frères et sœurs combattent pour l'Alliance en ce moment même. Tu vas sortir d'ici et enfin respirer un peu l'air pur.
_A Gnomeregan  ? L'air pur? Se moqua son fils.
_Ne discute pas, s'énerva le tavernier, sinon c'est fini le logis et le couvert gratuits  ! Tu m'entends ?
_Humph, ouais c'est bon, j'ai compris, capitula Alfy en me lançant un regard torve.


_Maître, osai-je enfin avouer un peu intimidée, je te remercie beaucoup de m'aider dans ma quête et d'avoir recruté tous ces gens mais ne trouvez-vous pas que ce groupe à l'air plutôt, enfin... bancal ?
_Écoute fillette, tu vas aller à Gnomeregan et si ça se trouve, tu ne tueras aucun gros méchant à trésors. Tu crois que ce genre d'expédition intéresse des aventuriers ? Tu vois ces quatre enveloppes, me dit-il en me les montrant du doigt, c'est tout ce qu'on a. Rien d'autre. Alors tu serres les dents et tu fonces. Et qui sait, tu auras peut être de bonnes surprises  !
Je relevai le menton, inspirai un bon coup  :
_Je vais y arriver Maître Dink. De toute façon, je n'ai pas le choix. Je dois retrouver ma famille.
_Amen, conclut le mage.
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyJeu 13 Oct - 22:38

Chapitre 5

_Euh, vous êtes sûr qu'il y a un ascenseur ? Demanda Alfy K. Barbe-d'orge en scrutant d'un œil morne le trou béant qui se trouvait à quelques centimètres de lui.
_Mais oui, dit Kiwï avec impatience, cet ascenseur est le seul accès pour entrer véritablement à Gnomeregan.
_Ouais, ouais, j'connais ! Ajouta rapidement Gérard dit « Skillman » avec tout de même un doute dans le regard.
_Attendre un ascenseur fantôme, commença Edwashala, c'est un peu comme attendre la mort. On espère qu'il n'arrivera jamais pour ne pas aller ici-bas comme chacun sait...
_Eh bien j'espère qu'il arrivera quand même ! Coupa rapidement Quistis qui avait compris que si elle laissait parler Edwashala trop longtemps, celui-ci ne s'arrêtait pas et partait dans des récits absurdes.
Kiwï vérifiait une dernière fois ses potions, Quistis enduisait ses dagues de poisons, Alfy K. cherchait désespérément de la nourriture au fond de son sac pour nourrir son ours affamé, Gérard briquait son bouclier neuf pour qu'il brille encore plus et Edwashala, appuyé sur son bâton de druide, rêvassait de ce qu'il allait faire avec tout l'argent récolté.
Enfin, l'ascenseur arriva et la fine équipe s'avança sur la plate-forme avec un enthousiasme non dissimulé. Pénétrer dans un donjon n'était pas anodin pour eux. Ils restaient tous des aventuriers débutants et ils avaient hâte d'avoir maille à partir avec toutes sortes d’ennemis.
Dès que la plate-forme de l'ascenseur toucha le sol, deux gnomes lépreux surgirent sans que la fraîche équipe ne se soit préparée. Gérard se jeta dans la mêlée comme un taureau, le marteau tournoyant dans les airs, alors que Quistis avait subit les premiers coups et commençait à être sérieusement blessée. Pris de panique, Ed se défendait avec son bâton au lieu de soigner ses équipiers et Alf demeurait toujours sur la plate-forme tentant difficilement de maîtriser son ours qui se retournait contre lui car il ne l'avait pas nourri depuis plusieurs jours. Kiwï reprenant enfin ses esprits, commençait à incanter le premier sort qui lui vint à l'esprit. Une boule de feu s’abattit sur le premier gnome qui immédiatement fondit sur elle à grands coups de poings.
_Gérard, protège-nous, hurlait Kiwï alors que Quistis, à ses pieds, succombait à ses blessures.
Le paladin se retourna et tachait de provoquer l'ennemi pour qu'il l'attaque mais sans succès. Bientôt, la mage ne résista plus aux assauts du lépreux et rejoignit Quistis au sol. Ed s’efforçait de s'enfuir mais l'ascenseur s'était élevé vers l'étage supérieur emportant Alfy qui n'avait donc pas pris part au combat.

Les âmes de chaque aventurier flottaient au dessus du cimetière, à plusieurs lieues de la bataille, face à l'ange de la mort la tête baissée.
_Gérard, pourquoi tu n'as pas gardé sur toi les deux gnomes ? Reprocha Kiwï de sa voix spectrale.
_Mais j'ai essayé, gémit le paladin, mais rien ne marchait.
_Et toi Ed, si tu pouvais soigner, ça serait pas mal ! Objecta Quistis.
Ed se taisait pour une fois et gardait un silence mutique.
Et ainsi les esprits éthérés flottèrent à travers Dun Morogh pour rejoindre leurs corps à l'intérieur de Gnomeregan. Enfin... Telle une boucle temporelle infernale, ils se retrouvèrent tous à l'étage attendant l'ascenseur. Après un silence lourd et anxieux, Kiwï cherchait à retrouver l'enthousiasme premier.
_Bon, les amis, nous avons été pris de court avec cette attaque surprise mais maintenant, nous sommes prêts ! Ed, tu restes à distance pour soigner, Gérard, tu t'évertues à maintenir les ennemis sur toi et Alf, tu nous soutiens durant le combat !
_J'ai perdu mon ours, annonça, morose, le nain.
Sur ces mots, l'ascenseur surgit et tout le monde réintégra son corps.
Tout à coup, Quistis disparut et assomma le premier gnome qui l'avait attaqué. Il ne restait plus qu'un lépreux sur le chemin et celui-ci reçut en plein visage le marteau de Gérard, les boules de feu de Kiwï, les dagues empoisonnées de la voleuse et les flèches d'Alf, à défaut de morsures d'ours. A quelques pas, le druide incantait le même sort de soin en boucle sur le paladin. Le gnome lépreux ne tarda pas à s'écrouler et le même schéma se répéta pour tuer le deuxième ennemi.
_GG ! Acclama Alf.
_Tu peux m’appeler Skillman, dit fièrement Gérard.
_Bon les gars, on essaie de continuer comme ça jusqu'à la porte principale, décida Kiwï. Nous n'avons pas la clef de l'atelier pour entrer par la porte de derrière.
Ils devaient parcourir un long couloir rempli d'ennemis avant d'entrer à proprement parler dans la ville gnome.
_Quistis, tu assommes celui de droite et je transforme en mouton celui de gauche ; toi Gérard tu attaques seulement celui du milieu !
Ainsi, les aventuriers combattaient des groupes de trois ennemis avec efficacité et avançaient sans trop de difficultés. La porte principale se révélait à portée. Mais bientôt Alfy se plaignit de ne plus avoir de flèches.
_Mais enfin Alf ! Tu ne t'étais pas préparé ? Pas de flèches ? Pas d'ours ? Comment ça se fait ? S’énerva Kiwï sans une once de diplomatie.
Alfy s'assit à même le sol et ni ne bougea ni ne parla. Il se trouvait comme statufié.
_Alf K. ! Alf K. ! Appelait la gnomette en le secouant. Mais rien n'y fit. Il demeurait comme ailleurs.
_Peut-être qu'il reviendra à lui plus tard, hasarda Quistis. Nous ne pouvons pas faire demi-tour, ça serait trop bête. Entrons, dit-elle en désignant de sa dague la grande porte du donjon.
Ainsi, avec peu d'entrain, les quatre compères s'enfoncèrent dans la grande et mécanique Gnomeregan. Le son des roulis métalliques se révélait assourdissant. En levant les yeux au ciel, on avait du mal à distinguer le plafond. De nombreux couloirs traversaient la cité faisant même perdre le nord à une boussole.
_Ainsi, se dit Kiwï, Gnomeregan n'est pas morte. Elle vit encore mais est peuplée par la maladie. Son cœur se serra mais un minuscule espoir germa en elle. Il peut y avoir des survivants ! Se martela-t-elle comme un mantra.
Kiwï savait où aller. Elle voulait rejoindre au plus court le dortoir principal où sa famille vivait dans une petite niche murale. Mais les combats étaient plus longs et plus difficiles car les ennemis étaient plus forts à l'intérieur de la ville et eux n'étaient plus que quatre. Régulièrement, un des membres du groupe succombait et Edwashala ou Gérard devaient relever les morts grâce à un sort de résurrection. Avec le temps, le druide perdait toute sa superbe et pestait de plus en plus violemment contre le manque de force du groupe. Pourtant, chacun tâchait de faire au mieux.
_Vous faites au mieux, s'insurgea-t-il au bout de sa troisième mort, mais ce n'est pas suffisant ! Vous n'avez aucun équipement potable et ce tank est en mousse ! Il ne sait absolument pas ce qu'il fait ! J'en ai ma claque de tout ça, on n'y arrivera jamais, on n'a même pas atteint le premier boss. J'ai pas d'argent à perdre en réparation pour mon équipement. Désolé mais j'arrête là.
Sous les regards ébahis de ceux qui ont été ses compagnons, le druide rebroussa chemin, et disparut.
C'en était trop pour Kiwï. Elle s’effondra au sol et éclata en sanglots.
_Je n'y arriverai jamais gémit-elle. Je ne retrouverai jamais ma famille. Ce tombeau mécanique est un véritable enfer. Des larmes de rage ruisselaient sur le sol métallique de la ville maudite.
Quistis, tout doucement, s’accroupit à côté d'elle.
_Nous allons y arriver ma jolie. Ça prendra du temps, mais je n'ai aucun rendez-vous dans les prochains jours. Et toi Gérard ?
_Moi non plus, acquiesça dans un murmure Gérard avec une douceur inattendue.
KiwÏ pleura encore quelques minutes libérant ainsi sa colère, sa peur et son désespoir. Puis lentement, elle se remit sur pied et se moucha bruyamment sous le regard attendri du reste de son groupe.
_Très bien, souffla-t-elle en relevant la tête et en décollant les mèches vertes de sa chevelure collées à sa peau par l'eau de son chagrin. Nous ne sommes plus très loin finalement. Nous devons descendre cet escalier et le dortoir est deux pièces plus loin.
Ses compagnons sourirent et entreprirent la descente en colimaçon avec prudence. C'est avec un grand étonnement qu'ils découvrirent que la pièce où ils débouchèrent était dénuée de tout ennemi. Seules des machines accolées au mur ronronnaient et proposaient de nettoyer des objets salis contre quelques pièces de cuivre.
_Mais qu'est ce que c'est que cet endroit ? demanda Quistis, interloquée.
_Je n'en ai pas la moindre idée, avoua Kiwï.
_Regardez, désigna le paladin, il y a même une boite aux lettres ! Et apparemment, elle est en fonction !
_Incroyable ! Dirent en chœur les deux amies.
Kiwï restait nerveuse, sa petite maison n'était plus très loin.
_Allez, on continue, encouragea-t-elle.
En quelques jets de dagues, Quistis attirait vers eux un par un les ennemis encore sur le chemin.
Tout allait pour le mieux jusqu'à ce que une énorme ampoule rouge sur pattes se mit à clignoter et hurler un message d'alerte.
_ALERTE, ALERTE, INTRUS !
En moins de deux, Kiwï lui tomba dessus avec un déluge de flammes. Terrifié, le petit groupe à cran, redoutait l'arrivée de gardiens robotisés. Mais après quelques minutes, rien ne vint. C'est à ce moment là que Kiwï, en cherchant partout du regard l'arrivée de gardes potentiels, remarqua dans l'ombre une silhouette familière.
Son cœur arrêta de battre.
Elle avait les cheveux en désordre, elle qui jadis mettait un point d'honneur à se coiffer avec un grand soin tous les matins devant son grand miroir. Elle piétinait sur place, l’œil hagard et vitreux. Son teint verdâtre ne laissait plus la place au doute quant à son état maladif. La gnomette un peu ridée, un peu voûtée, tordait ses mains douloureusement l'une contre l'autre. Il semblait à Kiwï qu'elle portait la même robe qu'en ce jour funeste de la chute de Gnomeregan. Cette robe qui, dans les souvenirs de la mage était magnifique, demeurait à présent élimée et défraîchie. De même, les chaussures étaient troués par endroit.
Le cœur de Kiwï se brisa.
_ Maman ? murmura Kiwï la voix cassée.
Elle voulut s'approcher de sa mère mais au moment même où elle se trouva près d'elle, un groupe de gardiens mécanisés fondit sur eux.
Avec héroïsme, Gérard les apostropha en criant :
_Filez ! Je m'occupe d'eux !
_Nous n'y arriverons jamais. Annonça d'une voix blanche Kiwï.
_Si ! Répondit Quistis d'un ton ferme et résolu.
C'est alors que la voleuse rabattit son masque sur sa bouche et pris la mère de Kiwï dans ses bras. Celle-ci se débattit férocement tel un animal blessé. Quistis dans un regard demanda pardon à Kiwï et assomma avec dextérité la gnome infectée.
_Je ne tiendrai plus longtemps, avoua Gérard d'un ton neutre.
Kiwï regarda Quistis avec panique.
_Kiwï, fais-nous un portail vers Ironforge !
_Je... je... je n'ai pas encore le pouvoir de le faire, confessa-t-elle.
Quistis lança une poudre au dessus de sa tête et disparut tout à coup. A son oreille Kiwï entendit un murmure :
_Alors téléporte-toi là bas.
Kiwï, tout en incantant son sort de téléportation, vit une ombre difforme marchant doucement et péniblement le long des murs en direction de la sortie.
Elle vit Gérard, s'écrouler alors qu'une perforeuse mécanique lui avait foré un trou béant au beau milieu du visage.
Elle vit cette monstrueuse araignée mécanique recouverte de suie et de sang s'avancer vers elle inexorablement, ouvrant et refermant la tenaille qui lui faisait office de main. Au moment où cette main se serra sur sa gorge, la gnomette disparut ne laissant à la place qu'un flash de lumière.
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyVen 28 Oct - 22:43

Chapitre 6

Au loin l'alouette chante paisiblement alors que la rosée ruisselle sur les pétales de cendrelles bordant les fenêtres de l'appartement de Kiwï. C'est un « toc toc » à la fois assourdissant et doux qui réveille en sursaut la gnomette. Elle se rend compte qu'elle s'est endormie dans son gros coussin au motif ananas, la chopine à moitié renversée sur le tapis persan, si cher au cœur de son chef de guilde.
« Radichou va me tuer s'il voit ça ! » se dit Kiwï en s'étirant alors que les brumes de ses rêves disparaissent.
La bouche pâteuse et les yeux mi-clos, Kiwï trottine vers le coin cuisine à la recherche d'un jus de fruit.
Soudain le « toc toc » déjà perçu se répète. Kiwï sursaute une deuxième fois.
_Qui est là ? Demande-t-elle un peu désorientée.
_C'est Prune ! J'apporte des croissants chauds, du bon thé vert de Micolline et du jus d'orange fraîchement pressé de Chûtelune !
Il n'y avait pas à dire, la pandarène savait s'y prendre avec Kiwï. La gnomette ouvre grand sa porte avec une gourmandise non dissimulée, oubliant ainsi l'incident fâcheux de la veille.
_Bonjour Prune ! Entre donc !
Ptiteprune d'un simple regard englobe le salon de Kiwï, et comprend que la nuit de son amie a été agitée. Mais avec toute la gentillesse du monde, la pandarène, en silence, ouvre les fenêtres pour aérer, ramasse les bouteilles de bières naines pour les jeter, pose une nappe immaculée sur la table basse pour dissimuler les tâches douteuses et dispose avec raffinement le petit déjeuner bienvenu.
Kiwï, trop reconnaissante pour parler, s'agenouille près de la table basse et hume avec délectation le thé chaud que Petiteprune vient de lui servir avec précision et cérémonie.
Après quelques bouchées avalées, la pandarène au pelage noir et blanc se lance enfin :
_Écoute Kiwï, je ne voulais pas te blesser hier. Je te présente toutes mes excuses.
_Oh ! Mais non, Prune, c'est à moi de m'excuser. J'ai été grossière et impardonnable. Heureusement pour moi, les pandarènes sont plus diplomates et moins susceptibles que les gnomes ou les nains. Je te dois des explications ! C'est que tout cela remonte à loin et pourtant c'est encore tellement douloureux pour moi.
Kiwï regarde fixement sa tasse de thé fumante en la serrant fort entre ses mains, sentant la chaleur à peine supportable se diffuser dans tous ses doigts.
_Ma mère, articule-t-elle avec une certaine difficulté, je l'ai bien retrouvée à Gnomeregan... Mais... Elle n'était plus la même. Elle était infectée du mal de Gnomeregan. Ses yeux si doux et bienveillants autrefois, restaient perdus et elle ne prononçait aucune parole intelligible. Elle demeurait à la fois agressive et passive. Je ne savais pas comment réagir. J'ai demandé au Grand Prêtre Rohan qui vivait lui aussi à la Garde Mystique de m'aider à m'occuper de ma mère. Avec sa longue barbe grise tressée, il a été très rassurant et même paternel. Il m'a fait clairement comprendre que ma mère se révélait dangereuse pour les autres mais surtout pour elle-même et qu'il fallait malheureusement la laisser enfermée. Il connaissait une abbaye composée de prêtresses naines dont la mission était de s'occuper de malades incurables. Je me suis laissée guider. Tu comprends à l'époque j'étais encore si jeune et indécise. Je n'étais pas préparée à tout ça malgré tout ce que j'avais déjà vu alors. C'était trop douloureux pour moi. Je résidais de temps en temps à l'abbaye pour voir si tout se passait bien mais je n'arrivais pas à soutenir le regard perdu et douloureux de ma mère. Je n'arrivais pas à m'occuper d'elle, à la laver, à lui changer ses vêtements souillés par son incontinence ou à la faire manger à la petite cuillère. Je me suis laissée guider, répéta Kiwï alors que son regard se perd loin, en un temps qui n'existe plus, en un temps où les portes des ténèbres étaient fermées, en un temps où les pandarènes n'étaient qu'une légende perdue, en un temps où la gnomette avait encore un peu d'innocence.

_ça ne suffira pas ! Rageait Kiwï au milieu des alambics colorés de bleu, de rouge et de jaune. Toutes ces plantes sont inutiles ! Hurlait la gnomette en jetant les dites fleurs contre le mur.
_Kiwï, calme-toi ! Tenta de temporiser Reyna Branchepierre, la maîtresse des herboristes d'Ironforge. Ça ne sert à rien de se faire du mauvais sang ainsi. Nous trouverons !
_Mais quand ! Quand ! Tempêta Kiwï. Je n'ai pas le temps d'attendre ainsi. Ma mère se meurt quelque part dans une abbaye et je dois trouver un remède par n'importe quel moyen. A quoi me servent tous ces breuvages pour être plus forte, plus intelligente, plus agile si je ne sais même pas guérir ma propre mère !
Les gnomes de Brikabrok commençaient à s'amasser aux portes du laboratoire d'alchimie, curieux de voir la scène du jour. Brikabrok avait été mis sans dessus dessous à l'arrivée d'une Kiwï déterminée et impatiente, qui s'était lancée avec acharnement dans la recherche d'un breuvage pour guérir sa pauvre mère mais aussi tous les gnomes infestés de Gnomeregan et ainsi sauver sa ville natale. Dans ce but, elle avait même fait appel aux vieux bibliothécaires tout défraîchis du Hall des explorateurs pour qu'ils recueillent dans leurs vieux grimoires des récits d'alchimistes ou toutes autres pistes. Elle se muait en vraie mégère et les habitants d'Ironforge commençaient à avoir peur de la gnomette tyrannique.
Fendant la foule de curieux, Tally Baiedesbulles qui étonnement était le sosie de Kiwï, affichait une mine anxieuse. Elle posa brutalement de lourds livres sur son établi faisant ainsi voler des dizaines de pétales de fleurs multicolores autour d'elle.
Tally Baiedesbulles était la maîtresse des alchimistes à Ironforge. Elle était aussi la seule qui tenait tête à Kiwï, la remettant en place dès qu'il le fallait sans ménagement. Malgré ses grands yeux verts candides et ses grandes couettes tout aussi vertes, elle demeurait une gnomette d'expérience avec une grande sagesse. Bien sûr, comme la plupart des gnomes de Brikabrok, elle était sensible au malheur qui abattait Kiwï ainsi que toutes les familles ayant l'un des leurs affublé du même mal. Elle désirait tout autant que Kiwï trouver un remède pour sauver Gnomeregan et les siens, mais néanmoins, elle n'acceptait pas de se laisser marcher sur les pieds par une morveuse avec du lait qui lui sortait encore du nez.
_Kiwï la balayette est dans le placard, comme tu le sais. Tu vas me faire le plaisir de ranger tout ce foutoir. Je te rappelle que tu es ici dans mon laboratoire, et que je ne supporte pas que l'on maltraite les plantes chez moi.
Kiwï fulminait, des éclairs jaillissaient de ses yeux, mais le ton de Tally demeurait irrévocable. Le menton haut, elle saisit le balai et s'échina a tout nettoyer en ronchonnant.
_Bon maintenant que tu t'es calmée, avança Tally d'un ton sec, je vais pouvoir te raconter ce que cette vieille pie de bibliothécaire de Mae Blêmepoussière m'a appris ! Apparemment il y a du grabuge du côté de Silithus. On dit que les grandes portes d'Ahn Qiraj vont s'ouvrir. Les hautes instances de notre monde demanderont à chaque habitant d'Azeroth sa contribution pour lancer des expéditions. On parle de trésors enfouis, de reliques magiques et de Dieu très ancien. Toutes ces affirmations ne sont pour l'instant que des rumeurs, mais tu sais aussi bien que moi qu'avec ses oreilles de chouette qui traînent partout et son nez de fouine, Mae reste une source fiable.
Tout cela laissait Kiwï perplexe. Oui un nouveau champ des possibles s'ouvrait mais il y en avait tellement d'autres qu'elle n'avait toujours pas exploré. Elle avait tant à faire encore, tant à étudier, tester et retester. Elle n'aurait pas assez d'une vie pour tout explorer et trouver la solution à son problème. D'un coup son fardeau lui semblait si lourd et si insurmontable qu'elle s'affaissa sur un tabouret, le regard vague. Tally, avec pitié, lui prit la main.
_Ne t’inquiète pas, dit-elle tout doucement, nous allons t'aider, nous sommes tous là pour t'aider, nous œuvrons ensemble pour une même cause et cette cause est juste et honorable. Nous sommes fiers d'être à tes côtés. Tu peux compter sur nous.
Kiwï sourit faiblement et se releva comme par dépit.
_Bon, dit-elle, mon distillat doit être prêt maintenant.
Et elle se remit au travail.

Une mouche bleue virevoltait au dessus de la rivière tranquille. La lumière du jour filtrait ici et là malgré la végétation dense et vive de Féralas. Un magnifique poisson brillant et dodu sauta pour attraper au vol la mouche bleue trop hardie quand tout à coup le poisson fut élancé en l'air et attrapé à main nue avec dextérité par Quistis.
_Ahah ! Tu as vu mon nouvel appât, dit fièrement la voleuse en détachant le malheureux poisson du hameçon. Il marche à tous les coups !
_En effet ! S'exclama avec admiration Kiwï, c'est impressionnant !
Kiwï appréciait vraiment ces moments au calme avec son amie lui permettant de s'aérer un peu la tête en dehors du laboratoire d'alchimie.
_Merci beaucoup Quistis de m'avoir emmené ici. C'est vraiment joli comme endroit.
_Ouais tu as vu ! Ce n'est pas ton nouvel ami Lightmaster qui t'aurait fait un peu sortir la tête de tes bouquins ! Dit Quistis venimeuse et moqueuse.
Elle était un peu jalouse car Kiwï ne jurait plus que part son nouvel ami Lightmaster, rencontré un soir en Désolace alors qu'elle était en quête d'une embouchure de corne introuvable.
_Tu es la meilleure Quistis, acquiesça Kiwï avec diplomatie car elle idolâtrait véritablement la voleuse pour son savoir, sa maîtrise de toute chose et surtout sa gentillesse.
Elle n'oublierait jamais que c'est sur le dos de Quistis que sa mère fut sauvée de Gnomeregan et que la voleuse avait traversé tout Dun Morogh en la portant jusqu'à Ironforge sans avoir peur une seconde d'être infectée. Elle était à tout jamais son héroïne et sa grande amie.
Un autre poisson fut appâté par la mouche bleue de Quistis qui rejoignit ses petits camarades dans le panier déjà bien rempli.
_Tu sais Kiwï, j'ai pensé à quelque chose. Il faudrait vraiment que l'on se trouve une guilde.
_Une guilde ? Demanda la mage intriguée, mais pourquoi faire ?
_Eh bien j'ai pensé à ton problème et nous avons besoin d'aide ; nous avons besoin d'aventuriers expérimentés qui en connaissent plus que nous, qui ont l'habitude de partir à l'aventure en groupe, faire des raids dans des donjons dangereux. Des gens qui ont des relations parmi les plus grands de ce monde et qui pourront jouer de leur influence pour t'aider à trouver des solutions. Nous ne pouvons pas combattre le monde entier à deux. En guilde, nous serons plus fortes.
_C'est un beau discours que tu nous as fait là. Tu en as même oublié le poisson qui est en train de mordre à ton hameçon, dit Kiwï un peu taquine, alors que Quistis se rendant compte de la chose releva sa canne en hâte. Je marche. Si tu trouves la guilde qui convient, je te suivrai !

_Alors c'est elle la princesse ! S'exclama Kiwï ébahie. Mais elle est terriblement hideuse !
_Oui Kiwette! Je voulais te laisser la surprise, s’esclaffa Lightmaster.
_Cinq heures dans ce donjon à faire l'aile violette, l'aile orange, la chute d'eau, les hydres à trois têtes, tout ça pour voir une espèce de monstre qui se dit être une princesse ?
_Bah au moins tu auras ramassé plein de champignons fantôme, affirma le druide en désignant le panier d'herboriste de Kiwï rempli de ces fameux champignons.
_Oui, c'est vrai ! sourit Kiwï. C'est Tally qui sera contente, elle qui a trouvé dans un vieux grimoire que ces champignons avaient une faculté d'effacer ou d'évaporer selon les traductions. J'espère que ces champignons seront utiles pour soigner ma mère.
_Bon, c'est pas qu'on s'ennuie dit un nain recouvert de plaques mais j'ai hâte d'en finir avec ce maudit donjon !
_Oui, attends une minute s'il te plaît Warriotank. Mon équipement est totalement inutilisable. J'ai déjà mis la ceinture de mauvaise qualité du singe récupérée sur le dernier basilic tué, qu'il avait à moitié mâchouillée et la robe de jute retrouvée sous la patte d'une hydre... Et puis, mon casque et mes épaulières sont foutus et les réparateurs d'armure sont trop loin d'ici.
_Attends Kiwette, demanda Lightmaster, je crois que j'ai dans mon sac des épaulières de qualité moyenne.
_Et moi, ajouta Warriotank, je peux te faire les lunettes du tigre volant grâce à mon ingénierie, j'ai justement tous les composants, attend une minute... où se trouve ma clef plate...
_Oh c'est très gentil à toi, remercia Kiwï, vous êtes formidables.
_Voilà c'est fait, essaie-les !
Kiwï tentait tant bien que mal de mettre les lunettes mais sans succès. Un message d'erreur se diffusa à même les verres : « ingénierie niveau 1 requis ».
_Oh non ! Je ne peux pas les porter !
_Bon c'est pas grave, annonça Lightmaster, nous n'allons faire de la princesse qu'une bouchée ! Je surveille vos arrières !
Le départ était lancé, Kiwï s'élança dans le combat avec aisance. Elle maîtrisait de mieux en mieux le feu et sa puissance. Lightmaster, son nouveau compagnon d'aventure soignait avec une facilité déconcertante. Le combat se révéla assez simple finalement. Le seul danger restait la menace d'une chute vertigineuse car la plate forme où se déroulait le combat surplombait une grande étendue d'eau infestée de crocilisques. La princesse s’effondra lentement en quelques minutes malgré les armures usées jusqu'à la trame.
Kiwï, fourbue et fatiguée quitta le donjon grâce à sa pierre de foyer et vit du coin de l’œil que du courrier l'attendait. Devant la boîte aux lettres de Brikabrok, elle ouvrit une lettre en vélin sépia que Quistis lui avait envoyée :
« Enfin, j'ai trouvé la guilde idéale, elle s'appelle Les Poetic Loosers ».
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyMar 29 Nov - 23:05

Chapitre 7

_Bonjour je m'appelle Gurthwulf, je suis officier chez les Poetic Loosers, as-tu quelques minutes à m'accorder ?
Une grande elfe à la peau violette et à la longue chevelure verte venait d'entrer bruyamment dans le laboratoire d'alchimie de Forgefer. Elle avait un regard fier et conquérant dans sa lourde armure de plaque qui tintillait à chacun de ses mouvements.
_Bien sûr ! s'exclama Kiwï, en essayant de se tenir droite et de cacher les tâches de liquides visqueux sur sa robe.
_Quistis m'a dit que tu souhaitais nous rejoindre.
Ce n'était pas une question, mais une affirmation. Kiwï se sentait d'un coup encore plus petite qu'elle ne l'était face à cette grande elfe si forte et si confiante.
_Oui, souffla la gnomette.
_Voilà, commença l'elfe d'un air gêné en se grattant la tête, dans notre guilde, il n'y a que notre chef qui puisse inviter de nouveau membre. Il aime tout chapeauter, vois-tu.
_Il a l'air très autoritaire, ce chef. Lâcha Kiwï malgré elle.
_Radichou ? S'étonna Gurthwulf.
En comprenant que Kiwï parlait avec grand sérieux, l'elfe éclata d'un bon gros rire venant du cœur.
_Tu comprendras très vite que l'autorité et l'ordre ne sont pas les prérogatives des Poetic Loosers, annonça-t-elle avec un grand sourire une fois son souffle repris. Mais Radichou a en effet une sorte d'autorité toute gnome. J'aimerais beaucoup t'inviter parmi nous mais Radichou, notre chef est actuellement en vacances et il va falloir malheureusement attendre son retour.
_Oh ! Et bien, il n'y a pas de problèmes, j'ai encore tout un tas de chose à faire, répondit Kiwï en soupirant de découragement en jetant un œil à son cahier tout griffonné de notes et de schémas d'alchimie.
Gurthwulf, devant l'air dépité de Kiwï, fut prise de pitié.
_Ça te dit qu'on sorte un peu de ce trou lugubre ? Mes amis et moi devons enquêter à Andorhal dans les Maleterres de l'ouest, tu nous accompagnes ?
Kiwï était déstabilisée. Les elfettes qu'elle avait rencontrées jusque là demeuraient assez timorées, lunaires et utilisant des métaphores au tout venant. Mais Gurthwulf se révélait franche et directe.
_Tes amis ?
_Oui ! Je n'ai pas toujours fait parti des Poetic Loosers. Mon groupe se nomme les Bardes Belés. Nous sommes trois, Morgolonas, Lorendhriel et moi. Nous sommes comme frères et sœurs. Nous évoluons ensemble dans Azeroth.
_Des elfes également ?
_Bien entendu ! La seule race digne de sauver cette foutue planète, ajouta Gurthwulf avec insolence.
La gnome aux couettes vertes fut ébahie devant tant de désinvolture. Et puis mince, elle en avait sa claque de toutes ces recherches et ces essais sans succès. Elle désirait un peu d'action. Elle claqua bruyamment son gros livre d'étude et décrocha son bâton fixé au mur.
_Allons-y, madame Gurthwulf. Je vais vous montrer ce que savent faire les gnomes.

Kiwï s’aperçut bien vite que les Bardes belés n'étaient pas le groupe d'expérience et de talent qu'elle s'imaginait. Ils évoluaient avec difficulté et devaient être guidés la plupart du temps, mais c'était réjouissant de faire partie d'un groupe où tout le monde prenait soin de l'autre avec bonne humeur. Quistis avait raison. Elle était véritablement trop seule et se sentir entourée, écoutée et soutenue lui mettait du baume au cœur et lui permettait d'avancer. Le jour, elle continuait ses recherches sur son remède et la nuit, elle partait explorer les donjons secrets d'Azeroth avec Lightmaster, Gihel un nouvel ami guerrier, Quistis ou les Bardes belés.
Et puis un jour, Radichou contacta Kiwï. Leur discussion se révéla très protocolaire. Kiwï demeura très intimidée en découvrant l'infrastructure de cette grande guilde d'un peu moins de deux cents aventuriers. Il y avait tout un tas de règles à suivre comme bien parler le langage commun sans argotiser, saluer les membres de sa guilde systématiquement, ne pas parler à tort et à travers ou l'interdiction d'insulter les naines. Ce que la gnomette trouvait fort honorable, vu qu'elle fut élevée par une naine. Elle chercha vite à se faire des contacts dans cette grande organisation mais elle restait impressionnée par les plus hauts officiers. Ce fut Douchka, la naine voleuse au bagout tout à fait rustique qui lui permit de se dérider un peu.

_Pariez combien qu'le mercenaire va quitter notre groupe dès que Windsor sera en lieu sûr ! Cancanait Douchka alors que le mercenaire en question était à deux pas en avant.
_Chut Douchka, on va se faire repérer par les nains sombrefers, avertit Gargaroth, un démoniste de la guilde des Poetic Loosers.
_Ils n'ont plus rien de nains ! Maugréa la naine en crachant par terre. J'en ai rien à fiche qu'ils m'entendent ! Ils viendront tâter d'mes canifs, vont moins rigoler, les couillons.
_Je pense que Madame Douchka a raison, osa Kiwï, je connais ce genre de personnage. Il va finir sa quête et puis nous planter.
_Bien dit la ptiote, tu veux une p'tite mousse ? Demanda Douchka en tendant une gourde à l'odeur fétide.
_Non merci, Madame, nous devons finir d'escorter le Maréchal et je préfère garder l'esprit clair pour...
_Attention... annonça Sedna, une courageuse prêtresse de la guilde. Le Maréchal s'arrête, il sent peut être une attaque.
Le Maréchal Windsor stoppa effectivement sa route, la main posée sur le mur de pierre volcanique des profondeurs de Blackrock, un donjon souterrain au cœur d'un volcan où les nains Sombrefer proliféraient autour d'une mystérieuse forge noire. Alors que le maréchal leur tournait le dos, un son liquide se fit entendre. Douchka éclata de rire.
_Il ne fait que pisser, ce cornichon. D'ailleurs, je vais l'accompagner !
Kiwï et les autres eurent juste eu le temps de se retourner alors que la naine débouclait son ceinturon.
_Ça me rappelle un peu les gens de chez moi à Kharanos, avoua nostalgique la gnomette à couettes vertes.
Puis tout à coup, un long éclat lunaire s'abattit sur un groupe de nain.
_A l'attaaaaaaque, hurlait Nelou, le fameux mercenaire transformé pour l'occasion en tank-ours.
Sedna, paniquée, fixait ses prières sur Nelou espérant qu'il survive à l'assaut des cinq nains sombrefer. Gargaroth faisait pleuvoir une véritable apocalypse de flammes sur les ennemis, Kiwï lançait ses sorts de givre les plus puissants et sortie dont ne sait où, Douchka apparut dans le dos d'un des nains abattant frénétiquement ses dagues luisantes de poison entre les omoplates de son ennemi. Très vite, le sol fut jonché de cadavres sombrefer.
_Et bien merci mes braves, annonça le Maréchal Windsor, je dois vite vous quitter pour rejoindre le palais de Stormwind car une menace sans précédent se tapit dans le château. Ne faites pas confiance à Katrana Prestor !
Les derniers mots du maréchal s’évanouirent dans les couloirs des profondeurs tant il était pressé de rejoindre la capitale.
_Eh beh, tout ça pour ça, bouda Nelou. Puis il se retourna vers ses camarades, alors on fait la suite ? Parait qu'y a une auberge pas loin !
Douchka et Kiwï se lancèrent un regard un peu honteux d'avoir été mauvaises langues.


_Je crois que c'est ce jour là où j'ai commencé à me sentir vraiment adoptée par la Loose. Et puis j'ai rencontré des gens exceptionnels. J'ai connu la patience d'Amonia, les rires de Galaki, la gentillesse de Cessis, les blagues de Grenor ou de Joséphina qui me faisaient rougir, le talent de Prowler, les bons conseils de Bachia, la ténacité d'Asina, les discussions de Tourmaline. Mais au final, que reste-t-il de ces gens que j'estimais comme mes amis ? Nos routes se sont séparées et je ne les ai jamais revus. Même Quistis a disparu d'un coup sans rien dire. Et aujourd'hui ? Que dire du coup du sort laissant la guilde sans les trois quarts de ses effectifs ?
_Oui, répond Ptiteprune maussade, j'ai entendu dire que les Poetic Loosers avait subi de grands départs dernièrement.
_Pour la quatrième fois la guilde subit un affront difficile qui demande de l'énergie et de l'envie. Mais franchement est-ce que ça vaut la peine ? Tu sais ce que j'ai suggéré à Radichou alors qu'il ne restait que six aventuriers actifs dans la guilde ? Je lui ai dit : « et si c'était une belle fin pour les Poetic Loosers ? Douze ans de bons et loyaux services, c'est assez honorable, non ? Après tout, cela peut être une bonne conclusion pour la guilde. »
Un silence s'étire dans la petite pièce au rideau jaune. Le thé est à présent froid. Quelques oiseaux chantonnent au loin.
_Et qu'a dit Radichou ? Demande Ptiteprune.
Kiwï sourit en coin :
_Radichou n'est pas comme moi. Il a remonté ses manches, glané tout l'enthousiasme et l'énergie des loosers restés avec lui et il reconstruit sa maison encore, pour la quatrième fois, avec le même calme et la même rigueur. On ne saura jamais à quel point cet être est lumineux et courageux.
_Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, alors tu seras un homme, mon fils, chuchote Ptiteprune alors qu'elle semble ailleurs. Euh, c'est un poème que j'ai lu une fois sur la porte d'une taverne insalubre, avoue-t-elle un peu gênée. Sais-tu, continue Ptiteprune en se reprenant, que le mot nostalgie que vous utilisez dans votre langage commun n'existe pas dans notre langue tushui ? Votre mot nostalgie est lié à une certaine langueur ou mélancolie, voire à de la tristesse. Alors que dans notre langue le mot équivalent à la nostalgie est un mot à consonance heureuse. Dans notre culture, nous ne sommes pas tristes de ce que nous avons vécu et perdu mais heureux de l'avoir vécu tout simplement.
_Tu veux dire que tous ces gens que j'ai croisé et perdu de vue... Il faut que je sois reconnaissante de les avoir rencontrés et d'avoir vécu avec eux des moments d'exception plutôt que de m'apitoyer sur leur perte ?
_Que veux-tu ? J'aurais pu être moniale au lieu de chamane finalement, rit doucement la pandarène.
_Merci Prune, et pas que pour le petit déjeuner et les bons conseils, dit avec émotion Kiwï.
_Tu sais, je pense qu'à présent tu es prête pour reprendre ton histoire. Et pas seulement me la raconter comme nous le faisons autour d'une tasse de thé. Non. Il est temps que tu reprennes tes vélins et ton encre pour terminer le récit de ta vie par écrit. Que je sache enfin si tu as réussi à guérir ta mère.
Sur ses mots, la chamane range avec méthode la vaisselle et la nappe apportée dans son panier. Puis, silencieusement, la pandarène s'éloigne de Kiwï. Mais, sur le pas de la porte, elle pivote vers celle-ci :
_Pour la Loose éternelle.
_Pour la Loose éternelle.
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyDim 4 Déc - 11:52

Chapitre 8

Le vent glacial sifflait derrière les fenêtres givrées de la petite maison que Kiwï avait réussi à s'acheter près de Micolline en Pandarie. Cette petite maison ronde et rougeoyante était son havre de paix. Un thé brûlant d'où s’échappaient de grandes volutes de vapeur jouxtait un énorme livre vierge ouvert à la première page, posé sur un petit bureau en bois brut. Kiwï, assise juste en face, taillait consciencieusement sa plume avant de la plonger dans un encrier noirâtre. En grosses lettres bouclées, la gnome traçait le titre de son récit : L'histoire de Kiwï, une aventure pleine de jus ! En soupirant, elle arracha tout de suite cette première page, la chiffonna et la jeta par-dessus son épaule pour atterrir à même un sol déjà jonché d'une dizaine d'autres feuillets froissés.

_Oh ! Kiwï ! Tu es à couper l'souffle ! S'extasia Tally, l'alchimiste d'Ironforge.
Kiwï qui sortait tout juste de sa chambre, tournait sur elle-même pour faire admirer sa robe vert pomme, ses mules neuves et ses couettes soyeuses.
_C'est pas si souvent que l'on assiste au mariage de son chef de guilde, je tiens à lui faire honneur !
_Hum, fit Tally en réajustant le col de Kiwï, pas souvent, pas souvent, c'est son troisième mariage tout de même... en à peine un an !
_Oui mais cette fois, c'est le bon je pense ! Lui et Rockfairy sont si bien assortis ! Dis, tu n'as pas vu mes boucles d'oreilles argentées ? Je ne les retrouve plus !
_Elles doivent être à l'atelier d'alchimie... D'ailleurs, il faut absolument que tu ailles voir Reyna avant de partir à ta soirée ! Elle a une excellente nouvelle à t’annoncer.
_Oh, très bien. Je prends juste mon tabard de guilde vert et or au cas où les joyeusetés se poursuivent en combat contre la Horde ou je ne sais quoi.
A la sortie de la Garde Mystique, Kiwï invoqua d'un coup de sifflet une énorme autruche mécanique verte responsable d'un bruit assourdissant et d'une nuée de nuages noirâtres à l'odeur suffocante. Avec légèreté, Kiwï chevaucha sa monture et fit un signe de la main à Tally.
_A demain Tally ! Ne travaille pas trop ce soir !
_Amuse-toi bien Kiwï ! Tu l'as mérité !

Elle trouva effectivement ses boucles d'oreilles près de sa pierre philosophale dans l'atelier d'alchimie.
_Ah, Kiwï, te voilà ! Observa tout essoufflée Reyna, la maîtresse des herboristes de tout Ironforge. Je l'ai enfin fini, révéla l'herboriste avec un regard plein de fierté et de joie.
A ces mots, la naine au visage fatigué, déposa telle une relique des plus précieuses, un immense herbier épais d'au moins six pouces sur l'établi nettoyé.
_Voici en avant première, l'herbier d'absolument toutes les plantes qui existent en Azeroth. Il n'en manque pas une seule ! Tu l'as toi-même complété avec le lotus noir trouvé hier dans la région de Silithus. Maintenant nous avons l'outil indispensable pour finir nos recherches et trouver le remède qui sauvera tous les gnomes infestés de Gnomeregan ! Je suis si fière de notre œuvre !
_Tu peux être fière Reyna, sourit tristement Kiwï. J'espère que cela suffira pour trouver le remède.
_Regarde comme elles sont magnifiques, continua Reyna Branchepierre en tournant les pages les unes après les autres avec des yeux pétillants d'enthousiasme.
_Tu as fait un travail fabuleux, Reyna.
_Merci ma Kiwï. Puis tout à coup, comme si elle voyait pour la première fois Kiwï, elle s'exclama :
_Oh mais tu es magnifique ce soir !
_Merci beaucoup, c'est le mariage de Radichou et Rockfairy ce soir, tu sais !
_Ah oui, dit la naine en se tapant le front, où avais-je la tête ! Tu leurs souhaiteras tous mes vœux de bonheur, n'est-ce pas ? Et tiens, voici un bouquet qui ira parfaitement avec ta robe !
Sur ses mots, la naine offrit à Kiwï un magnifique bouquet de soleillettes, de chapeglaces et de sang-royal odorantes.
_Oh ! Merci beaucoup ! Elles sont tout simplement sublimes.
_Promets-moi de t’amuser ce soir, demanda sincèrement Reyna, et qui sait, peut-être que toi aussi tu rencontreras l'âme sœur, ajouta-t-elle avec un clin d’œil appuyé.
_Rhooo arrête de faire ta naine ! Tu sais très bien que ces choses-là ne m’intéressent absolument pas !
_Même pas ce beau nain chasseur... Ce Kudran qui te fait les yeux doux à chaque escapade dans la cité trolle de Zul Gurub ?
_Bon, je m'en vais Reyna, pense à arroser les plantes. Bonne soirée ! Formula sèchement Kiwï avant de prendre la fuite.

En sortant précipitamment de l'atelier, Kiwï se télescopa de plein fouet avec Gurthwulf, l'elfette guerrière à l'allure belliciste.
_Aïe, ouille ! Gémit Kiwï, je crois que tu m'as cassé le nez !
Gurthwulf se mit à rire de bon cœur :
_Il est trop marrant le son des gnomettes qui couinent, taquina la guerrière.
_Mais qu'est-ce que tu fais là bon sang ? Je croyais que tu n'aimais pas demeurer ni chez les gnomes, ni chez les nains.
_Clairement ! Acquiesça l'elfe. Mais la cérémonie du mariage commence à Brikabrok devant le roi des gnomes alors je suis bien obligée de venir !
_Tu veux dire... Notre roi ? Notre roi à nous ? Le Grand Bricoleur Gelbin Mekkanivelle  ? Balbutia Kiwï interloquée.
_Mais oui bien sûr ! Tu ne savais pas que Radichou et lui se connaissaient ?
_Ah ? Mais non pas du tout ! Oh je ne l'ai jamais rencontré tu sais... C'est incroyable ! Je vais le voir en vrai ! Tu crois qu'il me signera un autographe ?
_Peut-être bien Kiwette ! Et je pense qu'il peut même faire plus que ça ! Demande à Radichou de te présenter à lui et glisse lui tes travaux à l'oreille. Je suis sûre que ça va l'intéresser.
_Oh non ! Je n'oserai jamais !
_Écoute Kiwette, si ça se trouve ce sont tes travaux qui sauveront Gnomeregan, alors je pense que c'est Mekkanivelle qui devrait baisser les yeux devant toi ! Même si ça ne me réjouit pas trop de savoir que tu doubleras sûrement la population gnome un jour, grâce à ton remède.
Gurthwulf aimait par-dessus tout taquiner les gnomes de la guilde car ceux-ci rendaient bien la pareille quant à l'utilité des elfes. Mais Kiwï savait que malgré tout, Gurthwulf l'appréciait beaucoup.
_Mais tu as gardé ta tenue de combat pour le mariage, Gurth ? C'est totalement déplacé !
_Ben oui ! J'espère que cette tenue fera bien les pieds à Radichou et toutes ces histoires d'aristocratie gnome et d'étiquette ! J'ai hâte de voir sa tête ! Ahah !
_C'est quoi sur ta manche ? Tu as encore du sang tout frais de notre expédition d'hier à Zul Gurub ? demanda Kiwï éberluée.
_C'est possible.
C'est alors que Gurthwulf et Kiwï découvrirent qu'une foule peuplait déjà Brikabrok. D'un signe de tête, elles saluèrent les différents membres de la guilde présents parmi les badauds curieux de voir le couple royal ainsi que les jeunes époux.
_Mesdames, messieurs, annonçait l'organisateur de l’événement, veuillez ne pas pousser ! Je suis ici pour rappeler les règles de la cérémonie ! L'utilisation des feux d'artifices est strictement interdite dans l'enceinte de la cité ! De même, la suite du mariage se déroulera à la cathédrale de Stormwind. Je vous prierai donc de vous diriger avec calme après le discours de notre bien aimé Grand Bricoleur Gelbin Mekkanivelle, vers le tram des profondeurs. Vous ferez attention aux pickpockets et à la fermeture automatique des portes. Je vous souhaite à tous et à toutes, une très bonne soirée.
Un grand brouhaha suivit ces recommandations tandis que quelques farceurs isolés se risquaient à enclencher des pétards.
_Savez-vous que nous ne pourrons plus dire Stormwind dans quelques mois ? Ni Ironforge d'ailleurs, divulgua Amonia, officier des Poetic Loosers et dirigeante de sortie de guilde qui s'était approchée pendant l'annonce du règlement.
_Ah ? S'étonna Kiwï qui avait une secrète admiration presque fanatique pour cette grande aventurière charismatique.
_Oui, les Hauts de ce monde ont décidé que les capitales devaient porter des noms plus figuratifs pour marquer la transition avec l'ouverture prochaine de la Porte des Ténèbres. Ainsi Stormwind deviendra Hurlevent et Ironforge, Forgefer.
_Mais cela semble impossible ! S'exclama Kiwï.
_Et pourtant... Il faudra s'habituer ! Les tailleurs de pierre ont déjà entrepris de changer la gravure du linteau à l'entrée d'Ironfo... enfin de Forgefer.
_Ah ! J'ai hâte de me frotter à la légion ardente ! Exulta Gurthwulf qui rêvait de combats épiques depuis la proclamation de l'ouverture prochaine de la Porte des Ténèbres et l'accès d'une nouvelle planète nommée Outreterre.
_Et moi d'accéder aux fameuses tables d'alchimie qui n'existent que là bas et qui semblent bien mystérieuses.
_Rhoo, tu ne penses qu'au boulot Kiwette ! Il faut que tu apprennent à savourer les belles choses de la vie aussi !
_Comme le démembrement de démons ? Suggéra Amonia.
_Tout à fait, acquiesça Gurthwulf, comme le démembrement de démons.
Et elles se mirent à rire toutes les trois de leurs bêtises.
Puis tout à coup, un grand silence s’abattit sur la foule. Un gnome élégant au sourire ravageur fit son entrée en lançant des œillades séductrices aux gnomettes du premier rang qui tombaient une à une en pâmoison. Avrelivs, le frère de Radichou, ouvrait la marche en portant fièrement le petit écrin contenant les alliances des futurs époux. On entendait les gnomettes chuchoter :
_Oh Avrelivshou ! Un jour ce sera nous !
_N'importe quoi ! S'écria une autre gnomette aux cheveux roses, ce sera nous !
_Non ! Nous ! Hurla une troisième.
_S'il vous plaît mesdames... Un peu de tenue... Demandait, gêné, Avrelivs pris en flagrant délit de polygamie.
Heureusement, un homme de la sécurité fit sortir les gnomettes échaudées qui continuaient à se crêper le chignon.
_Dis-leur Avrelivsdamour que c'est moi que tu aiiimes....
_On a presque envie de sortir le pop-corn, chuchotait Amonia.
A sa suite, Radichou et Rockfairy resplendissants de majesté, saluèrent la foule qui comme un seul gnome les acclama avec une gaieté et un enthousiasme extrême. Les cotillons fusaient, les fleurs virevoltaient dans les airs avant de s'échouer aux pieds des fiancés. Tous le monde exultait et semblait heureux en ce jour providentiel.
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptySam 10 Déc - 16:36

Chapitre 9

Shattrath siégeait au cœur de l'Outreterre, commandé par des Naaru, des êtres de lumière pacifiques, venus rétablir la paix et l'ordre. La Porte des Ténèbres à peine ouverte, une cohorte d'aventuriers s'était engouffrée sur cette planète légendaire pour en ramasser ses trésors, obtenir la gloire, vivre des combats épiques ou juste profiter du paysage. Kiwï, elle, n'avait qu'un but. Trouver d'autres ressources exploitables pour découvrir le remède qui libérera sa mère et tous les gnomes infectés par le poison qui stagnait encore dans Gnomeregan.
Dès son arrivée dans le grand sanctuaire de Shattrath, elle se mit en quête de la fameuse table d'alchimie qui permettait de créer les plus puissants élixirs. Cette table se révéla être tout en haut d'une tour habitée par des arakkoas. Une espèce d'homme-oiseau hybride et ridicule dont les croassements avaient le don d'agacer Kiwï.
_Bon, Gilbert, tu peux la fermer cinq minutes le temps que je note le résultat de mon expérience s'il te plait ?
_Croaaa, croaaa, croaaa-moi ou paaas, ton roaaa est en train de monter à la touuur.
Kiwï releva ses couettes, ahurie. Elle quitta sa table alourdie par les vieux grimoires, les alambics et les fioles multicolores.
_Mon roi ? Balbutia-t-elle un peu abasourdie. C'est un honneur de vous avoir parmi nous.
Puis elle fit une courbette maladroite, renversant dans le même temps le liquide verdâtre qui croupissait dans une fiole entre ses mains.
Le Grand Bricoleur Gelbin Mekkanivelle apparut tout de mécanique vêtu, avec ses grosses lunettes à rouages, son crâne chauve et sa belle barbe blanche très soignée.
_Dame Kiwï, l'honneur est partagé. Je suis enchanté de vous rencontrer sur le lieu de vos recherches. Vous voici donc passée Grande Maîtresse alchimiste.
_Euh oui... Installez-vous sur ce tabouret si vous le voulez... Je n'ai rien à vous proposer à boire malheureusement... À part si vous désirez une potion de sommeil sans rêve majeur ou une potion héroïque...
_Tout va bien Grande Maîtresse alchimiste Kiwï, dit le chef des gnomes pour rassurer la gnome et la mettre à l'aise. Je suis venu pour vous dire que depuis notre rencontre lors du mariage de Radichou, vos travaux ravivent un espoir que j'avais perdu depuis longtemps. Alors, où en sommes-nous ?
_Grand Bricoleur Gelbin Mekkanivelle, je suis à présent spécialisée dans la création des élixirs. J'analyse le comportement des plantes gangrenées et j'ai bien peur de vous confier que rien sur cette foutue planète n'est exploitable car toutes mes données indiquent que les fluides gangrenés ont empoisonné tous les végétaux. Nous ne ferons qu'empirer les choses en utilisant ces fleurs.
_Ce n'est pas grave Kiwï, soutint Gelbin Mekkanivelle en posant sa main chaude et réconfortante sur l'épaule de la gnomette. Nous trouverons autre chose.
_Et pour vous Grand Bricoleur, la diplomatie avec les Naaru... est-ce qu'ils peuvent nous aider ?
_Pff... si vous voulez mon avis, à part dire des phrases incompréhensibles pour se la jouer énigmatique, ils ne servent pas à grand chose.
_Croaaa, croaaa, croaaa !
_Gilbert ! La ferme !
_Croaaa-tu que ce soaaa le moment de te prépoaaarer pour ton roaaaid ?
_Oh ! Fit Kiwette en se tapant le front, je suis désolée Grand Bricoleur Mekkanivelle, mais je dois me préparer pour ma première sortie à Karazhan !
_Je connais ça, Dame Kiwï. Allez vite vous apprêter ! Nous savons tous à quel point Radichou n'apprécie pas les retards ! Affirma-t-il en partant d'un grand rire.
Honteuse de laisser ainsi son chef, Kiwï déposa dans sa besace plusieurs fioles de couleurs, ainsi que diverses babioles telles que des bandages ou de la nourriture. Elle dévala bien vite l'escalier de sa tour et arriva essoufflée près du réparateur d'armures.
_Bonsoir Anwehu, peux-tu jeter un coup d’œil à ma ceinture et mes gants ? J'ai l'impression qu'ils sont un peu usés et il me les faut flambant neufs pour... tout de suite !
_Du calme, du calme Kiwï, je vais regarder ça, répondit le technicien en prenant le tout.
Pendant ce temps la gnome vérifiait ses enchantements et les gemmes magiques qui sertissaient son armure. A peine Anwehu lui rendit ses affaires que Kiwï invoqua un gigantesque griffon blanc pour s'envoler vers Karazhan.




_Bonsoir Mesdames, Messieurs, commença Barnes, le régisseur de l'Opéra de Karazhan, bienvenue à la représentation de ce soir.
Le régisseur venait tout juste d’apparaître sur une scène de théâtre au parquet grinçant et luisant, aux trois quarts dissimulée par un lourd rideau de velours rouge. Devant l'estrade, une foule de spectateurs magnifiquement apprêtée et enthousiaste demeurait suspendue aux lèvres de Barnes, très élégant dans son smoking noir. Tout le monde attendait avec impatience quelle pièce allait être jouée ce soir. Car l'opéra de Karazhan offrait en représentation une pièce différente régulièrement.
_Je parie trente pièces d'or que ce soir va se jouer Le Magicien d'Oz ! Chuchota Galaki des coulisses.
_Chut ! Sinon je ne vais pas entendre le titre de la pièce ! Coupa rapidement Amonia.
Effectivement, caché en coulisse, tout un groupe d'aventuriers attendait l'annonce de Barnes pour savoir quelle stratégie adopter.
_Cette nuit, les apparences sont trompeuses... Continua le régisseur en balayant sa mèche blonde du revers de sa main. Vous ne pouvez pas vous fier à vos yeux !
Le lourd rideau rouge se leva à ce moment là, découvrant une dame âgée au côté d'un décor en carton-pâte représentant une petite maison.
_Tu nous dois à tous trente pièces d'or, Galaki, riait sous cape Morgolonas.
_Prenez par exemple cette paisible dame âgée qui attend la visite de sa petite fille... Il n'y a sûrement rien à craindre de cette gentille vieille dame aux cheveux gris !
_Tous en place les Poetic Loosers, ordonnait Radichou. Le grand méchant loup va se jouer ce soir.
_Oui, soutint Amonia. Barekundan et Asina vous vous concentrez donc pour attirer l'attention de l'ennemi en encaissant au maximum ses coups. Lorendhriel et Jiiru, vous savez ce que vous avez à faire. Soigner, soigner et soigner. Et toi Kiwette, dit Amonia en ce retournant vers celle-ci, je sais que c'est ta première fois ici. Alors fais attention. Dès que le loup dira « cours petite fille », tu dois courir vite tout autour de la scène sans te faire toucher une seule fois par le loup qui te poursuivra !
_Sinon... Couic ! Ricana Galaki.
_Très bien, je vais le faire griller les amis ! Dit fièrement Kiwï en relevant les épaules, prête à affronter le combat.
_Mais loin de moi l'idée de me tromper ! Continua Barnes. Voyez par vous-mêmes ce qui se cache sous ces couvertures ! Et maintenant... Que le spectacle commence !
Barnes quitta alors la scène, en nous faisant un clin d’œil sous les applaudissements du public. Tous les dix, nous entrons sur scène en saluant d'abord la foule puis en nous plaçant selon les recommandations de Radichou. La grand-mère est toujours immobile au milieu de la scène immense et sombre.
_Oh mère-grand, que vous avez de grandes oreilles ! Déclama Radichou.
_C'est pour mieux t'entendre mon enfant, répondit-elle.
_Oh mère-grand, que vous avez de grands yeux ! Récitait Amonia.
_C'est pour mieux te voir mon enfant.
_Oh mère-grand, que vous avez de gros butins ! Riait Barekundan.
_C'est pour mieux te camper mon enfant !
Tout à coup, la mère-grand se transforma dans un halo de fumée blanche en un terrifiant loup humanoïde.
Kiwï eut d'abord un mouvement de recul, mais reprit très vite ses esprits alors que les coups pleuvaient sur le pauvre loup. Radichou avait déjà posé sur lui la plupart des malédictions et afflictions qu'il connaissait pendant que la mage envoyait vers l'ennemi sa première boule de feu, faisant roussir le pelage noir du loup. Sans s'arrêter, ses traits de feu fusaient alors que les dagues empoisonnées d'Amonia, Morgolonas et Galaki perçaient le dos de l'ennemi. Le nain farouche Barekundan harcelait sans arrêt le loup pour qu'il n'ait d'yeux que pour lui alors que les guérisseurs Jiiru et Lorendhriel parvenaient à garder tout ce petit monde en vie. Et puis, en plein milieu d'une incantation, une intonation forte et vibrante vrombit dans les oreilles de Kiwï : « Couuurs petite fille ! ». A ces mots, Kiwï fut coiffée d'une capuche rouge. Sans demander son reste, la gnomette se mit à courir tout autour de la scène en longeant bien les murs alors qu'elle sentait l'odeur fétide de l'haleine du loup derrière son dos. Puis comme une illumination, elle prépara son sort de transfert qui lui permettait de se téléporter quelques mètres plus loin. Juste au moment où son incantation se termina, Kiwï se téléporta et... se cogna de plein fouet contre l'un des murs du théâtre. Avec délice, le grand méchant loup plongea ses crocs dans le cou tendre de la gnomette étourdie.
_Oh un kiwi grillé, s'amusa Galaki.
_C'est pas grave Kiwette, dit Lorendhriel au fantôme de la gnome mortifiée qui flottait au dessus de son corps mort. Reste au-dessus de ton corps et je te réanime dès la fin du combat !
_Merci Lorendhriel, marmonnait la gnomette déçue d'elle-même. Ça m'apprendra à utiliser mon sort de transfert !
_Cela arrive aux meilleurs, Kiwï ! Souligna Radichou magnanime tout en continuant de combattre.
_Ça ne doit pas être bon un kiwi grillé... ajouta Amonia.
C'est donc du monde éthérien, noir et blanc et un peu flou que Kiwï assista à la mise à mort du grand méchant loup.
_Bravo les gars ! Les félicita la gnome.
_Merci ! Tu l'auras aussi la prochaine fois ! La rassura Morgolonas.
_Il n'est pas facile ce combat, ronchonna la mage.
_Attends de te frotter à l'ombre d'Aran, lui divulgua Radichou. C'est un mage très puissant qui se cache quelques étages au-dessus. Il utilise le feu comme toi !
_Wouah ! J'ai hâte de voir ça.
_Oui ! Mais en attendant, voyons quel butin ce gredin gardait, fouilla Jiiru enthousiaste.
Les spectateurs finissaient d'applaudir alors que Barnes lança depuis les coulisses :
_Superbe ! Merveilleux ! Quel numéro sensationnel.




_Bonjour, révérende-mère, salua Kiwï en voyant la prêtresse naine au visage ridé devant la porte de la cellule de sa mère. Alors, comment va-t-elle aujourd'hui ?
_Pas très bien Kiwï, avoua la vieille prêtresse avec tristesse. Ses signes vitaux sont plutôt instables. Nous lui avons donné un sédatif pour qu'elle se repose un peu.
La gnomette soupira en regardant par la grille de la porte sa mère hagarde au pied de son lit. Elle entra doucement.
_Bonjour maman ! Comment vas-tu aujourd'hui ? Formula-t-elle docilement sans attendre une réponse.
Elle traîna un petit tabouret au côté de sa mère et sortit une lime à ongle de sa poche.
_Est-ce que tu as envie d'une petite manucure, maman ?
Sa mère restait muette. Prostrée dans sa douleur. Le regard vague et distant.
Kiwï prit délicatement la main de celle-ci. Elle avait étonnement la peau toujours aussi douce et soyeuse. La gnomette encadra doucement ses doigts autour du pouce de sa mère et commença les va-et-vient de la lime sur l'ongle long.
_Un jour je t’emmènerai loin d'ici, promit Kiwï. Je te ferai voir toute la beauté du monde. Sais-tu qu'il existe un endroit où des îlots de roche et de végétation flottent littéralement dans les airs ? Sur ces îlots poussent même de gros arbres verdoyants ! Au même endroit vivent d'énormes mammifères gris possédant une trompe, appelés Elekks. Ils sont adorables ! Dans une autre contrée, se situe un lac, où il est possible de pêcher une espèce de homard géant, nommé Monsieur Pince-mi qui devient ton ami et te suit partout par la suite ! Sur cette nouvelle planète que nous nommons Outreterre, il se trouve même une ville uniquement construite pour et par les gnomes, avec des lits, des tables et des tabourets à notre taille. Un jour je t'y emmènerai, répéta Kiwï en finissant de limer les ongles de la première main de sa mère.
Elle scrutait le travail accompli sur la première main puis, délicatement, s'appliqua à effectuer le même travail sur la deuxième.
_Tu sais, j'essaie vraiment de trouver le médicament qui te soignera. Je cherche partout, je te le jure. Il ne me reste que le Temple noir à explorer pour vérifier que je ne suis pas passée à côté de quelque chose. Mais je pense sincèrement que ce n'est pas sur cette nouvelle planète que je trouverai. J'aimerais tellement te retrouver, maman. Je te présenterai à ma guilde ! Ils sont géniaux tu sais. Chacun à leur manière. J'ai beaucoup d'amis maintenant. Même des amis elfes, c'est pour dire !
Kiwï riait de bon cœur pour une fois. Et puis elle regarda par la fenêtre les feuilles tomber avec légèreté des arbres jaunissants.
_Parfois je m'en veux de vivre tant d'aventures alors que toi tu es coincée ici toute seule. Je n'arrive pas à m’enthousiasmer pour un combat épique ou une bonne soirée car irrémédiablement, le soir, quand je suis couchée dans le grand lit d'une auberge quelconque et que je regarde le plafond, je pense à toi qui est allongée également dans un lit. Je me demande à quoi tu penses. Est-ce que tu m'entends vraiment ? Est-ce que tu me comprends ?
Le regard suppliant de Kiwï cherchait dans les yeux de sa mère la moindre étincelle de compréhension mais la gnomette ne voyait qu'un voile trouble et lointain dans les iris azurs de la gnome malade. Un regard loin de cette chambre, loin de ce monde, loin de Kiwï.
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyVen 16 Déc - 12:41

Chapitre 10 – Kiwin Tor

Six archimages assis en demi-cercle scrutaient d'un œil narquois la jeune gnomette effrontée qui se présentait devant eux. Eux les seigneurs mages, les dirigeants du puissantissime Kirin Tor devaient écouter les doléances d'une petite aventurière et laissaient bien entendre leur ennui et leur mépris. Jamais ils ne l'auraient écoutée si le roi Varian en personne n'avait insisté. À plusieurs mètres des grands mages se trouvait en contrebas, un tout petit bureau, où était assise Kiwï entourée par le Grand Bricoleur Mekkanivelle et l'amiral Radichou.
_Voilà pourquoi je suis devant vous, chers aînés. Comme je vous l'ai dit dans mon introduction, je touche enfin au but pour trouver ce remède salvateur qui délivrera de nombreux citoyens de l'Alliance. Mais j'ai besoin de main d’œuvre. De puissants alchimistes qui accepteront de m'aider dans mes recherches en testant toutes les théories possibles et suivre mes études sur plusieurs paliers en même temps. Car le temps, c'est notre pire ennemi. Je dois former des alchimistes sur le fondement de mes hypothèses pour qu'ils se perfectionnent vers mon objectif et ainsi spécialiser des centaines d'alchimistes chaque année. Dans l'objectif qu'un jour, l'un d'eux découvre enfin la solution. Nous avons perdu trop de temps. Nous devons créer une école d'alchimie puissante et forte ayant les ressources nécessaires pour concrétiser mes théories. Une école formant les meilleurs alchimistes. Une école ici, au sein même de Dalaran, qui sera protégée et choyée. J'ai besoin de cette école et de vous pour sauver les gnomes de l'Alliance.
_C'est un très beau discours Dame Kiwï, conclut le directeur du Kirin Tor. Nous en parlerons entre nous et nous vous tiendrons au courant.
Ainsi congédiée, Kiwï rassemblait ses papiers tant bien que mal. Elle savait que ces gens si influents ne la prenaient pas au sérieux, même flanquée des plus honorables gnomes à ses côtés. Elle en avait marre de tout ça, marre de se battre contre des moulins à vent.
Brusquement, elle fit tomber ses lourds dossiers sur la table et outra les convenances en s'avançant vers eux, hors de la zone protocolaire. Elle prit une profonde respiration et, comme au ralenti, elle progressa à grandes enjambées, son tabard vert au cœur d'or flottant au moindre de ses mouvements, vers les mages outragés.
_Écoutez-moi bien, j'ai vaincu C'thun, Ragnaros, Illidan, Kil'Jaeden, et même Kel'thuzad et vous savez quoi ? Je mets mes deux couettes à couper que pour votre petit esquimau d'Arthas c'est à moi et aux Poetic Loosers que vous allez faire appel afin de lui botter les fesses. Alors assez de ronds de jambe ! J'en ai ma claque de tout ça, de faire votre boulot à votre place ! Oui, ma claque de sauver continuellement le monde et d'être toujours traitée de pion sur votre échiquier, alors fermez-là un peu et financez-moi cette école MAINTENANT. Vous me le devez, vous nous le devez ! Martelait-elle la bave aux lèvres à quelques centimètres à peine du trône du chef du Kirin Tor qui, éberlué, n'osait pas bouger ni même respirer.
_Vous l'aurez, souffla-t-il. Vous l'aurez, promit-il avec aussitôt un sourire tendre. Oui, Dame Kiwï, on vous le doit bien.
Kiwï, dont le cœur frappait à tout rompre dans sa poitrine, n'en revenait pas. Ce fut Radichou qui dut lui prendre la main afin de la faire sortir de la salle d'audience encore chargée d'électricité.
_Eh bien, tu n'y es pas allée de main morte, ma petite !
_J'en ai marre de quémander gentiment.
_On a vu ça, rit de bon cœur Radichou.
_Dès demain, je cherche les locaux adéquats dans Dalaran même et j’enrôle tous les professeurs d'alchimie et d'herborisme que je connais.
_Si je peux t'aider, n'hésite pas.
_Vous m'aidez beaucoup, chef. Merci de m'avoir appuyée face à ces vieux croulants !
_Eh ! J'en suis un aussi je te rappelle !
_Oh, Radichou, je ne veux pas vous manquer de respect !
_Mais non, il n'y a pas de mal.
_Ne vous inquiétez pas. Je ne lâche pas la guilde pour autant. Je m'occupe toujours du recrutement, de l'approvisionnement en flacons de la banque de guilde, des transmutations des gemmes, je mène toujours les Loosers tous les vendredi écumer les vieux donjons et je cherche des idées pour fêter les cinq ans de la Loose avec panache.
_On dirait que j'ai bien fait de te nommer officier des Poetic Loosers.
_J'espère être digne de cette honneur, chef.
_Tu fais un excellent travail Kiwï. Mais n'oublie pas de souffler un peu, hein ?
_J'aime beaucoup cette guilde, vous savez. C'est vraiment mon chez moi maintenant.
_Et ça le sera toujours, annonçait Radichou avec affection.
_Merci chef, merci pour tout.
C'est alors qu'il y eut un petit moment de flottement, un moment de tendresse entre nos deux gnomes, un moment qui leur appartenait.


_Tu es sûre de vouloir y aller Ereva ?
Ereva venait tout juste d'être nommée officier des Poetic Loosers. Jadis humaine, elle avait été relevée par le roi Liche en tant que Chevalier de la Mort pour semer chaos et destruction. Mais celle-ci, à l'image de nombreux chevaliers morts-vivants, s'était rebellée et avait rejoint son ancien foyer, l'Alliance.
Malgré sa voix spectrale et son aspect ténébreux, ainsi que son armure et sa carrure impressionnantes, Ereva était l'être le plus attentionné du monde.
_Mais oui, ça sera super ! Tu te rends compte, entrer dans le nouveau parc de Sombrelune en avant-première ! C'est une chance !
_Si tu le dis, soupira Vidin.
Vidin quant à lui était un humain paladin tout à fait poli et serviable dont le seul défaut restait d'être un fétichiste des capuches. Officier depuis quelques années déjà, il respirait la gentillesse.
_Mais oui ! On va bien s'amuser !
La foire de Sombrelune devait prochainement ouvrir un parc plus grand, plus beau, sur une île qui lui serait entièrement dédiée. Ereva avait obtenu trois billets pour tester en exclusivités les nouvelles attractions. L'entrée se trouvait toujours au Comté de l'Or mais au lieu de la petite place avec quelques jongleurs, se trouvait un grand portail menant à l'île. Ereva, Vidin et Kiwï traversèrent sans encombre le portail.
L'obscurité était lourde mais la musique de la foire se révéla entraînante. Les chapiteaux pourpres s'élevaient un peu partout et les vendeurs de friandises commerçaient avec entrain. Des jongleurs, des cracheurs de feu et toutes sortes de forains animaient la foire avec joie.
_Je veux une barbe à papa ! Sautilla Kiwï en sortant de sa bourse quelques pièces de cuivres. Qui en veut une ?
_Pourquoi pas ! Répondirent les amis.
_Tenez, un stand de tir à la carabine ! Je vais vous battre ! Défia Ereva avec un grand sourire.
_J'en suis sûre, dit Kiwï qui n'avait jamais été très précise dans ses tirs.
_Je relève le défi ! Lança Vidin avec plaisir.
Ce parc était véritablement un agréable lieu de détente. Il y en avait pour tous les goûts ! Les forains avaient vraiment réussi leur réinvention de la foire.
_Regardez, il y a un zoo là-bas ! Se réjouit Vidin, allons voir !
En s'approchant du zoo, Kiwï aperçut une rangée de torches enflammées aboutissants à un petit chapiteau violet et blanc. Étrangement, elle se sentit appelée vers ce chemin de flamme.
_Je vous rejoins, les amis, je dois aller voir ce qu'il y a là-bas.
Sans attendre une réponse, Kiwï parcourut les mètres qui lui manquait pour se retrouver nez à nez avec Sayge, un gnoll bleu étrange.
_Oui ? Demanda-t-il d'une voix aiguë.
_Je... Je m'appelle Kiwï, dit-elle décontenancée ne sachant pas trop pourquoi elle se trouvait là.
_Ah ! Vous voulez que je vous prédise l'avenir ? Vous avez un bon de Sombrelune ? Demanda le gnoll formaliste.
_Euh... Oui quelque part par là... Tenez ! Répondit Kiwï en présentant son bon rouge tamponné du symbole de la foire de Sombrelune : un œil rouge sans paupière, entouré de violet.
_Hum... Voyons... Je vois... Je vois que... Vous... êtes une gnome...
_Euh oui effectivement.
_Et euh... Vous avez un ami ou une amie dont le nom commence par A ? ou E ? ou B, peut-être...
_Oui...
_Cet ami va vous rendre quelque chose ou alors va vous dire quelque chose...
_Euh... Vous pouvez être un peu plus vague encore ou vous êtes à votre maximum ? Ironisa Kiwï irritée.
Et puis tout à coup le vent changea. Une brise chaude et insolite parcouru la tente et le devin Sayge eut un ton de voix plus grave, plus concentré.
_Votre... Votre père est ici.
Kiwï restait estomaquée. Son père. Elle avait forgé une barrière de protection tout autour de son souvenir pour ne jamais y penser, pour ne jamais souffrir de sa mort.
_Papa... murmura-t-elle.
_Il est là et il me dit à quel point il est fier de vous. À quel point il vous aime. À quel point il est heureux de vous parler.
_Comment êtes-vous sûr que c'est lui ?
_Votre père rit. Il a un rire très chaleureux. Il me montre des objets mécaniques... Je ne comprends pas très bien ce qu'il me dit... Un robot bleu ? Avec un ressorts ? Que l'on remonte ?
_Oui. Le robot qu'il m'avait offert pour mes sept ans...
_Il me dit que tu n'as pas à avoir peur, que tu fais tout ce que tu peux pour ta mère.
La gorge de Kiwï se noua et de gros sanglots restèrent bloqués au niveau de son cou.
_Il me dit que tu vas y arriver. De tenir bon. Que tu trouveras le... Le liquide ? Le fluide ? Le soluté ? Il me montre une fiole... Je ne sais pas trop ce que c'est...
_Le remède.
_Ah oui c'est cela. Il me dit : « tu vas trouver le remède ».
Kiwï n'en croyait pas ses oreilles. Elle n'y tint plus. Il fallait qu'elle pose la question qui lui brûlait la langue et le cœur depuis tant d'années.
_Est-ce... est-ce qu'il a souffert ? Dans l'explosion de l'atelier où il travaillait le jour... Le jour...
_De la chute de Gnomeregan ? Non il n'a pas souffert. Il est en paix Kiwï. Il rit, il fait des blagues, il est heureux de te dire qu'il t'aime.
Les mains de Kiwï tremblaient. Elle recevait tout ce qu'elle voulait entendre sans jamais le demander. C'était incroyable. Presque irréel. Était-ce un rêve ?
_Il me dit que... Qu'il y a quelqu'un d'autre... Je ne comprends pas tout... Une gnome. Une petite gnomette avec des couettes roses... Une cousine ? Une sœur ?
_Oui ! Oui ! Hurlait à présent Kiwï ! Est-elle vivante ? Où est-elle ?
_Il me dit... Il me dit que tu vas la retrouver... Qu'elle est là tout proche... elle fait du commerce quelque part... Je la vois avec beaucoup d'argent tout autour d'elle. Je... La vision m'échappe.
_Une banque ? Un hôtel des ventes ?
_Peut-être... Peut-être... Je ne sais plus. Il s'en va... Il...
_Non papa ! Ne pars pas ! Ne pars pas ! J'ai... J'ai besoin de toi !
_Il a la main sur son cœur. Il s'en va mais il est là. Je suis désolé Kiwï. Je ne vois plus rien à présent.
Kiwï tomba à genoux, abasourdie ! Un père, une sœur, une mère... Ils sont là, ils sont tous là. Elle se mit à pleurer de soulagement, de joie, de tristesse, d'angoisse et d'espoir. Oui, un immense espoir fleurit dans le cœur de la gnomette car elle savait que bientôt elle retrouverait sa sœur aux couettes roses.
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyDim 15 Jan - 20:17

Chapitre 11 - Rencontres

_Alors comme je vous le disais, nous touchons au but pour trouver le remède qui sauvera tous les gnomes infectés.
Devant un grand tableau noir barbouillé de formules étranges et de croquis de plantes, Kiwï, une longue baguette à la main et habillée d'une grande toge violette, enseignait devant un amphithéâtre qui sentait encore la peinture fraîche. La salle était pleine à craquer d'alchimistes de tout âge expérimentés, passionnés et motivés, eux aussi vêtus d'une toge violette.
_Maintenant, c'est à vous de jouer. Vous aurez à votre disposition une vingtaine de laboratoires d'étude dans lesquels vous pourrez expérimenter toutes les théories. Sachant que, comme je l'ai déjà expliqué, nous avons tous les ingrédients nécessaires. Nous savons que cette formule, dit Kiwï en montrant de sa baguette une ligne indéchiffrable sur le tableau, est la clef. Car le test sur les cellules souches a révélé qu'elle combattait la maladie mais sur une très courte période. C'est à vous à présent de découvrir comment stabiliser la formule pour qu'enfin cette solution soigne définitivement. Pour cela je vais vous donner à chacun...
DRIIIIIIING !!!
Alors que la sonnerie de fin de cours venait de retentir, aucun élève dans la classe ne bougeait. Ils restaient tous suspendus aux lèvres de Kiwï.
_Euh... Normalement, ce n'est pas le moment où vous fermez vos classeurs bruyamment et que vous vous enfuyez en courant ?
Il y eut un petit rire général puis l'alchimiste le plus en avant leva la main et dit :
_Dame Kiwï, nous sommes là pour vous aider, et aider l'Alliance. Peut importe le temps que ça prendra et l'énergie que cela va nous demander. Nous trouverons.
Kiwï émue, ne savait que dire. Elle avait bâti cette école en quelques semaines, recruté toute l'équipe pédagogique en deux jours et les élèves avaient afflué tout naturellement. Le Kirin Tor qui au début n'était pas très enthousiaste à l'idée de céder une de leurs tours de Dalaran à cette école, devenait de plus en plus curieux quant à l'énergie créée par l’effervescence de tous ces alchimistes et herboristes volontaires.
_Eh bien. Je vous en remercie. Vraiment, dit Kiwï la main sur le cœur, merci à tous d'avoir accepté de jouer le jeu et de prendre part à cette énorme expérience de recherche collective. Je sais que tous ensemble nous y arriverons.
Il y eu des applaudissements dans la salle. Kiwï sortit un gros carton de derrière son bureau :
_Comme je voulais vous le dire avant la sonnerie, voici les cellules souches. Vous pouvez en disposer et ainsi commencer vos travaux dans vos laboratoires attribués. Je serai là si vous avez une question d'alchimie ou d'herboristerie mais pour tout le reste, adressez-vous à mon assistante Lilas. D'ailleurs la voici.
Une gnomette avec une queue de cheval mauve venait d'entrer avec une politesse extrême. Elle portait des lunettes au bout du nez, un calepin et un stylo vissés dans les mains. Elle ne portait pas de toge mais une sorte de tailleur strict. Seuls les herboristes et les alchimistes en portaient au sein de l'école.
_Dame Kiwï... Désolée de vous déranger mais...
_Oui, oui, je sais. Puis se tournant vers sa classe : Merci encore de votre présence. Bon courage à vous tous. Pour l'Alliance.
Kiwï sortit avant ses élèves assez rapidement, alors que ceux-ci discutaient entre eux ou farfouillaient le gros carton laissé à leur intention. Sur ses talons, Lilas énumérait son inventaire de nouvelles tout en marchant rapidement :
_Tous les labos ont été attribués, le vôtre est bien sûr juste à côté de votre bureau. Toutes vos affaires ont été amenées ici depuis Shattrath et Forgefer ce matin. Le Kirin Tor a bien sûr refusé votre demande de jardins des simples dans l'enceinte de la ville. Tally et Reyna sont arrivées ce midi. Elles commencent les cours demain pour les plus jeunes, d'ailleurs les voilà qui arrivent. Ils apprécieront sûrement un petit message de votre part...
Effectivement, pendant que Kiwï et Lilas marchaient en discutant, un groupe d'une quinzaine de jeunes enfants habillés de toges violettes étaient guidés par une humaine à l'air sévère.
_Bonjour à tous, dit Kiwï enthousiaste. Je suis heureuse que vous soyez là pour apprendre les rudiments de herboristerie et de l'alchimie.
_Oh ! Bonjour Kiwï ! Dit une petite naine rousse avec plein de taches de rousseur. Vous êtes plus jolie en vraie que sur les photos !
_Merci beaucoup mademoiselle. Je suis enchantée de te rencontrer.
_Dis, Kiwï, coupa un petit draenei a lunettes rondes, c'est vrai que vous avez été première au concours de pêche ?
_Oui c'est vrai ! Je suis même devenue Louve de mer. J'ai mis beaucoup de temps à obtenir ce titre. Il faut beaucoup travailler pour avoir ce que l'on veut, sourit malicieusement Kiwï.
_C'est vrai que tu as pêché un gros rat dans le lac sous Dalaran ? Demanda une petite elfe avec deux nattes bleues sur les côtés à l'air dégoûtée.
_Malheureusement, non, pas encore ! Mais j'y travaille !
_Et c'est vrai que vous êtes devenue amie avec des peluches de phoque vivantes ?
_Hihi, ce ne sont pas des peluches mais les Kaluak, riait Kiwï. Des hommes phoques adeptes eux aussi de la pêche.
_Et c'est vrai que vous avez un mammouth rien que pour vous ?
_Oui ! Et même qu'on peut monter sur son dos à trois ! Je vous le montrerai un jour ! Promis.
Après avoir signé quelques autographes, Kiwï continua son chemin, suivi de près par Lilas.
_Lilas, et pour les affichettes et prospectus ?
_Nous avons affiché dans tous les hôtels de ville et banques vos annonces de recherche avec l'âge approximatif de votre sœur, toutes les infos que vous nous avez donné et un descriptif détaillé. Nous avons distribué les prospectus dans toutes les capitales. Nous avons déjà eu pas mal de réponses, mais toutes demandaient quelle était la récompense. En sachant qu'il n'y en avait pas, personne n'a fait suite. J’inclurai donc cette information dans la prochaine édition d'affiche.
_Tu en as mis dans les banques et hôtels des ventes neutres comme Gadgetzan ou Baie du butin ?
_Bien sûr ! Quelques gobelins sont venus déguisés en gnomette à couettes roses, mais évidement comme il n'y a pas d'or à la clef... Ils ont vite fui.
_Merci Lilas. On va s'arrêter là. Bon courage pour la suite.
Au pas de la porte du bureau de Kiwi, Lilas tourna les talons et partit vaquer à ses occupations logistiques.
Au moment où la mage poussa la porte de son bureau, elle se figea sur place. Assise tranquillement sur le bureau d'acajou, une gnomette à couettes roses tripotait une fiole précieuse.
_Salut, lança-t-elle en quittant son siège d'un bond souple et agile, alors c'est toi ma sœur ?
Kiwï restait ébahie pendant que la gnomette à couettes roses habillée de façon provocante et sexy tournait autour d'elle.
_Ben dis donc, j'pensais être plus impressionnée qu'ça d'voir la célèbre Grande Duchesse de machinchose... Mais en fait non, dit-elle son visage tout à coup très proche de celui de Kiwï comme pour scruter le fond de ses yeux. En fait, t'es qu'une p'tite gnome.
_Je... Je... M'appelle Kiwï.
_Ben j'sais bien ! Kiwï l'alchitruc de mes deux, la flamboyante et belle mage que tout le monde adore et blablabla et bliblibli. On est p'têt' sœurs mais on n'a pas eu la même vie, princesse.
_C'est-à-dire ?
_C'est-à-dire qu'j'ai pas grandi au milieu d'une famille bien gentillette qui me massait les pieds quand j’éternuais. Moi j'ai plutôt connu l'abandon, l'orphelinat, les foyers de merde et tout l'toutim. Une vie bien foireuse. Mais aujourd'hui, je me suis trouvée un bon p'tit trafic et la vie va plutôt bien. T'imagines pas combien on me paie pour avoir un p'tit chat tigré noir ou un lapin tout bête. Le trafic de boules de poils, c'est un bon business.
_Alors, c'est ça qui te plaît ? L'argent ?
_Ouais, c'est ça qui m'plaît. Parce que quand on n'a pas une thune, on crève la dalle et on crève de froid et tout le monde te crache dessus. Le fric c'est la vie, n'est-ce pas princesse ? Défiait-elle avec mépris.
_Je ne sais pas ce que tu a traversé mais pour moi aussi ça a été la merde, répondit Kiwï sans se laisser démonter. Je pensais toute ma famille morte. Maman m'a abandonnée en plein Gnomeregan pour aller te chercher, figure-toi. J'étais toute seule. Tout le temps. J'en ai bavé pour arriver là. J'ai dû faire mes preuves, me battre, trouver ma place, me faire des amis, essuyer des défaites. Moi aussi j'ai eu mon lot. Mais... toute ma foutue vie j'ai rêvé de ce moment. De revoir enfin un membre de ma famille. Alors cherche pas, je ne te lâcherai pas quoi que tu dises ou fasses.
La gnomette aux yeux marrons parut surprise, et même émue...
_Ouais bah pas la peine d'sortir les violons, hein ? Alors paraît qu'mon nom c'est Bubblegomm ? On m'a toujours appelé Seize. Parce que j'étais la seizième gnomette abandonnée à l'orphelinat à la chute de Gnomeregan. Bubblegomm c'est bien. Je m'y f'rai vite, j'pense, dit-elle en souriant.
Kiwï ne put s'empêcher de prendre sa sœur dans ses bras et de la serrer fort.
_Hé, pas d'ça, okay ? Ça m'file la gerbe ? Reçu cinq sur cinq ?



_En phase une, on évite absolument les nuages de gaz, sinon un monstre supplémentaire déboule. Et on achève correctement les monstres à tentacules quand et seulement quand, ils sont au même niveau que Sara, l'avatar de Yogg-Saron. Seule leur mort entamera la vie de cette dernière. Ensuite en phase deux, on reste bien groupé ! Je ne veux pas voir de Poetic Looser qui se balade isolé ! On achève les tentacules qui apparaîtront dans tous les sens et on fait attention à sa santé mentale. Dès que votre santé mentale vacille, vous allez prier le titan gardien Freya dans les puits de lumière verte qui se trouvent tout autour de la pièce pour vous rétablir. Ensuite...
_Oui c'est bon Kiwï, on connaît ! On a déjà testé le combat dix fois ! Coupa Barekundan, le guerrier tank du groupe.
_Je sais les amis, mais je préfère bien tout rappeler. Bon, si vous le sentez bien, on fait le décompte et on y va !
Le groupe de dix Poetic Loosers se trouvait dans le sous-sol d'Ulduar. Ulduar était un complexe créé par les titans sur le continent du Norfendre. Des explorations approfondies avaient révélé que le magnifique complexe était en réalité une prison, conçue pour enfermer le dieu très ancien de la mort : Yogg-Saron.
Les loosers avaient abattu chaque piège un par un et maintenant, ils se frottaient à l'engeance la plus terrible qui soit.
Radichou entama le décompte. Jiiru, Pèremathieu et Sheela préparaient leurs soins les plus puissants, Barekundan et Elkynes ajustaient leurs armures pour mieux encaisser les chocs et Ereva, Vidin, Cessis, Kiwï et Radichou burent leur flacon pour obtenir plus de puissance.
Commença alors une danse autour de Sara, pour éviter les nuages de gaz qui tournaient autour de la pièce, tout en exécutant les monstres sans visage qui, en explosant, causaient des dégâts à l'ennemi.
_Pèremathieu, fais attention, tu as attiré deux monstres de plus en restant dans les nuages toxiques!
Pèremathieu, le nain prêtre maladroit de la guilde, demeurait souvent trop concentré sur ses prières de soin pour bouger efficacement durant ce combat. D'un air désolé, il fit l'effort pendant quelques secondes d'éviter les nuages avant de de nouveau rester statique.
_Pèremathieu, gémit à présent Kiwï. Bouge ! Arrête tous tes soins et évite seulement les nuages s'il te plaît !
Bientôt, toute l'équipe fut submergée de monstres et les loosers suaient sang et eau pour tous les abattre. Alors que la situation semblait désespérée, Ereva releva du sol une véritable armée de cadavres qui vint au secours du groupe. Sheela la druidesse, sentant la menace d'une hécatombe, invoqua un soin surpuissant qui remit tout le monde à neuf. Les gémissements de l'ennemi annonçaient la fin de la première phase. Avec soulagement, Cessis donna le coup de griffe fatal au dernier des monstres qui explosa sur Sara qui de même succomba.
_On reste groupé les amis ! Dirigeait Kiwï.
Ainsi, tout le petit groupe se réfugia dans un recoin de la pièce, bientôt assombrie et vibrante. Du sol surgit Yogg-Saron, le dieu très ancien de la mort. Il ressemblait à un énorme cerveau vert couvert de crocs et d'yeux. Il flottait dans une énorme flaque de liquide vert visqueux. Rien de très ragoutant.
Subitement, un énorme tentacule vert surgit du sol et attrapa fermement Vidin sans défense. Tous s'acharnèrent pour le délivrer en entaillant la tentacule géante. Mais un rayon rouge apparut et se fixa entre Ereva et Jiiru.
_Vite, Ereva et Jiiru ! Vos cerveaux sont reliés ! Il faut vous rejoindre, sinon vous allez devenir fous.
Alors que les deux aventuriers couraient l'un vers l'autre, Radichou les poussa dans un puits de lumière verte pour que Freya s'occupe de les soigner.
C'est alors que Sheela invectiva le groupe :
_Les trois portails sont ouverts !
Mais à peine eut-elle le temps de l'annoncer qu'un tentacule encercla sa taille et la souleva dans les airs. Pas le temps de l'aider, les champions disposés coururent tête la première dans le portail qui se referma sur trois d'entre eux. Kiwï, Radichou et Elkynes se retrouvèrent dans une des visions cauchemardesques de Yogg-Saron.
La salle du trône du roi de Hurlevent était plongée dans le noir et des crânes, flottant entre les colonnes de la salle, ricanaient d'un rire terrifiant.
_Ne regardez surtout pas les crânes, chuchota Kiwï, sinon vous sombrerez dans la folie ! Il faut tuer les dix gardiens de la salle pour invoquer le portail de sortie. Ce n'est qu'une vision. Courage!
Luttant de toute leur force mentale, les trois compères évitaient avec soin les regards vides des crânes hurlants et cherchaient à abattre les gardiens dissimulés dans la salle trouble et obscure. Dès qu'Elky touchait de son épée un gardien, celui-ci se transformait en monstre tentaculaire et s'évaporait sous quelques coups seulement.
_J'ai le dernier ! Cria triomphalement Radichou.
Alors que le dernier monstre s'évaporait comme par enchantement, les trois combattants cherchaient à tâtons la sortie. Elle se révéla être dans une pièce où le centre du cerveau de Yogg-Saron demeurait exposé.
_Tapez-le aussi fort que vous le pouvez, criait de l'extérieur Jiiru le paladin.
D'un seul bond, Elkynes, Radichou et Kiwï atteignirent la cible et lui infligèrent leurs sorts les plus puissants.
_Sortez, clama Sheela, la folie vous guette !
Ainsi, les trois acolytes fondirent dans le portail de sortie mais... il était trop tard pour Elkynes. Il avait perdu pied et commençait à se retourner contre son clan.
_Vous êtes tous corrompus ! Braillait-il. Je vais tous vous tuer !
Radichou et Kiwï n’eurent pas le temps de s'en émouvoir, ils se ruèrent sous une douche de lumière verte qui rétablit bientôt leur santé mentale alors qu'au même moment, trois autres portails s'étaient ouverts. Barekundan, Cessis et Jiiru s'y engouffrèrent, vivant également l'expérience d'une vision cauchemardesque du dieu infernal. Alors que Radichou et Kiwï se remettaient petit à petit, ils réalisèrent que Pèremathieu gisait mort dans un coin. De leur côté, Vidin et Ereva gesticulaient dans les airs, prisonniers des tentacules. Les deux gnomes se précipitèrent rapidement vers eux en un front commun, délivrant leurs amis avec l'aide de Sheela qui soignait leurs blessures tant bien que mal.
_Je n'aurai bientôt plus d’énergie magique, souffla-t-elle avec désespoir à Kiwï et Radichou.
_Tiens le coup, la soutenait Radichou, on va y arriver.
Soudain, ils entendirent des cris de l'intérieur du cerveau. Jiiru, Barekundan et Cessis avait réussi à tuer les dernières défenses du dieu très ancien. Celui-ci, affaibli, s'éleva de la flaque visqueuse et se dévoila totalement désarmé.
Kiwï et Radichou se sourirent.
_Dernière étape les amis ! Feu à volonté !
À ce moment là, Yogg-Saron émit un violent flash de lumière. Il fit fondre les dernières volontés de Cessis qui perdit la raison a son tour.
_Retournez-vous lorsque la lumière surgit! Ne vous laissez pas aveugler, hurlait comme un damné Jiiru depuis le puits salvateur.
Alors que Radichou à bout de force et de santé mentale lançait ses malédictions les plus sinistres, Kiwï incantait ses boules de feu sans interruption. Sheela, sans mana, se concentrait de son mieux pour retrouver la force de soigner. Barekundan et Ereva, avec à peine de quoi tenir en santé mentale barbotait dans la vase verte pour taper l'ennemi au corps à corps.
Petit à petit, tandis que le combat faisait rage, les forces mentales s'épuisèrent et Vidin et Sheela se retournèrent contre leurs amis. Ereva s'effondra au sol sous le coup de ses blessures, suivie bientôt de Radichou. Jiiru, dos au cerveau géant essayait de tenir les vies de Kiwï et Barekundan.
_Je ne tiendrai plus longtemps, gémit Jiiru le visage crispé.
Avec un cri de rage et de détresse, Kiwï lança l'explosion pyrotechnique la plus puissante qu'elle put et tout à coup, le cerveau glauque s'effondra, faisant vibrer le sol.
Un grand silence s'installa pendant que toutes les visions horrifiques, les tentacules et les flashs lumineux disparurent. Les aventuriers aliénés retrouvèrent instantanément leur raison.
Un hourra gigantesque s'éleva alors que Barekundan, Jiiru et Kiwï hébétés, n'en revenaient pas de voir qu'ils avaient réussi ! Yogg-Saron était bel et bien mort ! Des larmes perlèrent entre les cils de Kiwï qui vida tout l'air de son corps dans un hurlement d'allégresse qui retentit dans tout le sous-sol d'Ulduar.
_Vive les Poetic Loosers !
_Hourra !
_On a réussi !
_Bravo ! Bravo ! Bravo !
_On a nettoyé Ulduar !
_Vive la Loose Eternelle !
Tous éclatèrent de rire avec joie et jubilation, se félicitèrent, s'embrassèrent en se tapant le dos. On releva les morts lorsque tout à coup Radichou s'exclama :
_Mais au fait, où sont les trésors ?
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyDim 29 Jan - 23:20

Chapitre 12 – Défaites

Depuis la formation du groupe de raid pour entrer à la Citadelle de la Couronne de glace, rien n'allait. Certains n'avaient pas réparé leur équipement, d'autres étaient venus sans gemmes magiques ni enchantements sur leur armure. Quelques uns arrivèrent même en retard. Le groupe demeurait dissipé et électrique. Les erreurs de tactique et de mobilité se répétaient lors des combats les plus simples.
_Allez, les loosers, délivrez les combattants piégés par les pointes d'os ! Encourageait Radichou.
_Plus vite, gémissait Syns, un chevalier de la mort de la guilde transpercé par une lance, je vais mourir !
Effectivement celui-ci mourut quelques secondes plus tard, lâchant amèrement toute sa frustration.
_Je ne comprends pas, ajouta Deathwind, un autre chevalier de la mort. Nous avons déjà tué Gargamoelle mille fois. C'est pourtant simple.
Difficilement, les Poetic loosers avancèrent au plus profond de la Citadelle d'Arthas remplie de liches et de vampires.
_Beaucoup plus de dégât sur les globules, s'il vous plaît, invectivait Biquetteuh une gnomette démoniste, alors que l'ennemi Saurcroc allait bientôt devenir berserker et faucher tout le raid dans sa rage sanglante.
_Nous n'avons pas assez de puissance, soupira Syns, dépité.
_Mais si, s'entêtait Kiwï qui refusait de baisser les bras.
_La mort des globules doivent être votre priorité, souligna Biquetteuh agacée.
Plus personne n'osait plaisanter ou rire à présent. Le groupe restait tendu et nerveux. Les ennemis tombaient les uns après les autres mais la pression montait tout de même.
_J'ai besoin de ces épaulières, les miennes font pâle figure à côté, demanda Biquetteuh.
_Mais c'est moi qui les ai gagnées aux dés. C'est la règle, répondit Niwa.
_Tu as déjà eu trois objets magiques depuis le début de la soirée, c'est injuste, continua la démoniste.
_Si t'es pas contente, je m'en tape. Je les ai gagnées honnêtement.
_Calmez-vous les amis. Il reste tout un tas de trésors à découvrir encore. Nous allons chacun avoir quelque chose, rassura Jiiru.
_Ouais, tout le monde sauf moi, comme d'habitude ! Dit Arwenfan.
_Moi, ça fait trois semaines que je n'ai rien eu ! Se plaignit Père Mathieu.
_Bon, avec mon nouveau système de bonus aux dés pour les trésors, tout va s'arranger... avança Radichou.
_Je m'en fiche, je donnerai pas mes épaulières !
Finalement, un grand silence s'installa et seul Radichou parlait en expliquant les stratégies.
_Alors pour Putricide...
_C'est bon, on connaît ! Coupa Barekundan, pressé.
_Je préfère faire un rappel. Alors en phase une...
_Zzzz, on s'endort, là ! Gooo ! Hurla Arwenfan.
Et sans écouter le chef de guilde, le groupe commença le combat.
_Ne restez pas dans les flaques vertes, rappela Radichou, fatigué, alors que plusieurs aventuriers avaient les pieds dans la vase.
_Cours, Père Mathieu, ne te fais pas rattraper par le limon rouge ! Encourageait Kiwï.
À la fin du combat, Radichou en colère rappela à sa guilde à l'ordre. Alors, des voix s'élevèrent pour saper son autorité.
_Écoutez, si vous n'êtes pas contents, la porte est grande ouverte, hein ! Je ne vous retiens pas. La Loose, tu l'aimes ou tu la quittes !
_Eh bien je crois que nous allons faire ça.
Et tour à tour, plusieurs loosers quittèrent la guilde, laissant Radichou et Kiwï dépités.


_Alors, paraît qu'c'est la déprime ? Commença Bubblegomm en ouvrant bruyamment la porte du bureau de Kiwï.
_Ouais ! Grogna Kiwï la tête enfouie dans son bras alors qu'elle relisait pour la troisième fois une lettre de la révérende mère annonçant que sa propre mère demeurait au plus mal et qu'il fallait s'attendre au pire dans les prochains jours.
_C'est un peu tendu du slip dans ta guilde ? C'est ça ? Insista la gnomette à couettes roses.
_J'veux pas en parler, ronchonna sa sœur.
_C'est pour ça que j'n'aime pas les guildes. Ce ne sont qu'des hypocrites qui la jouent copain alors que tout ce qu'on veut c'est du fric et de l'équipement.
Devant le silence morose de Kiwï, la gnome eut une idée :
_Et si on partait en virée ? S'enthousiasma la démoniste.
_J'peux pas, j'ai cours et j'ai déjà cinq minutes de retard.
_C'est toi la chef de cette école, non ? Alors tu fais ce que tu veux. Tu n'as de compte à rendre à personne.
_Je dois montrer l'exemple.
_Pff ! Faut te dérider un peu la coinços. Allez, j'ai un truc terrible à te montrer.
Hésitant une seconde, Kiwï griffonna un message d'excuse sur son bureau et s'enfuit de l’école avec un sentiment de griserie et de légèreté.
_Regarde ça poulette, dit Bubblegomm en montrant sa moto toute neuve. Selle basse, alarme haute définition, sissi bar avec porte paquets, pare-brise gnome touring, sacoches cuir, poignées chauffantes, protection réservoir cuir avec étui rangement, anti-démarrage, peinture métallisée et un bruit à faire relever les Réprouvés. Et en plus... Y'a une place pour toi, annonça-t-elle en déployant le side-car.
Kiwï grimpa en souriant dans l'engin ultrabruyant et se laissa balader dans la ville par sa sœur. Celle-ci s’arrêta devant l'Abracadabar, le bar le plus connu de Dalaran.
_Allez viens, tu vas voir un truc de ouf ! Si tu arrives à boire 25 shots de différents alcool, il va se passer un que'que chose de trop cool !
Kiwï, qui voulait juste oublier ses soucis, se laissa entraîner par Bubblegomm. Ensemble, elle commencèrent à vider une longue lignée de verres. Au vingt-cinquième verre, le barman blasé lança des confettis au visage de la gnome en lui tendant une carte où il était inscrit : « c'est ma tournée ».
_Félicitations Kiwï, tu viens d'achever le Haut Fait « c'est ma tournée »... J'offre donc une tournée à tout le monde, malheureusement, grommela le jeune homme.
_Euh c'est ça le truc trop cool ?
_Bah ouais attend ! Une tournée gratos c'est trop génial !
_Je peux plus rien boire, dit Kiwï affalée sur le bar.
Tout à coup, celle-ci plongea sa tête vers le sol et vomit toutes ses tripes.
_Bon, on se casse. Viens, dit Bubblegomm en tirant sa sœur par la manche qui s'évertuait tant bien que mal à nettoyer sa bouche souillée.
_T'es sûre que tu peux conduire dans cet état ? Demanda la mage brumeuse.
_J'ai jamais été aussi fraîche !
Arrivée à l'aire de Krasus, Bubblegomm gara sa moto et s'approcha du rebord de la cité flottante. Tout au bord de la plate-forme, le vide vertigineux les appelait. Le vent froid du nord frigorifiait les deux gnomettes.
_Y a un autre haut-fait trop marrant à faire, dit Bubblegomm en criant à moitié car le vent soufflait fort, tu sautes d'ici et tu dois tomber de soixante-cinq mètres sans mourir. Tu vas voir, c'est hilarant !
_Euh... Nous n'avons pas la même définition de l’hilarité.
_Allez, vas-y ! Tu aurais peur peut-être ? La défia-t-elle.
Et Bubblegomm, sans rien dire, s'élança dans le vide en souriant. Kiwï, saoule et triste, mit ses bras en croix et sauta de la cité pour s'écraser au sol comme une crotte. Dès l'impact, son âme fut éjectée de son corps ratatiné. Le fantôme de Bubblegomm, qui flottait également à cet endroit, n'en pouvait plus de rire.
_Ahah, je ne me lasserai jamais de cette blague ! Se bidonnait la gnome.
_Très drôle ! Tu sais que le cimetière est à perpet' ?
_Et alors ? Pleurait de rire sa sœur.

Malaisément, les deux sœurs gnomes accédèrent au Fjord Hurlant près de Valgarde. C'était une région du Norfendre boisée et froide, percée par plusieurs crevasses.
_Bon, dit Bubblegomm en éteignant le moteur de sa moto. Tu aperçois les dindes sauvages qui gambadent un peu partout dans l'herbe ? Le but du jeu est d'en flinguer quinze en trois minutes. Bon courage !
La gnome enclencha un chronomètre alors que Kiwï en titubant activait sa baguette magique pour tuer les pauvres dindes en liberté.
_Perdu, la mage ! T'en as eu que douze ! Faut que tu recommences !
_Bah, on pourrait pas laisser ces pauvres dindes tranquilles ?
_Pff ! Qu'est-ce qu'on en a à foutre de ces dindes ? Je sacrifie bien mon démon tous les jours.


Kiwï arriva chez elle avec un mal de crâne épouvantable et une envie de dormir presque vitale. Elle s'affala dans son lit alors que quelqu'un était en train de servir du café.
_Bonsoir Kiwï, en t'attendant, je nous ai fait du café, tu en veux ? Demanda Arwenfan gentiment.
_Nan, grogna Kiwï en enfouissant un peu plus sa tête dans l'oreiller.
_Écoute, il faut que je te parle Kiwï. Tu sais que je t'aime bien mais cette guilde, je ne la reconnais plus. Ce n'est plus comme avant. Elle ne me permet pas d'avancer comme j'aimerais, alors je pense la quitter. Mais je vous apprécie beaucoup et je souhaiterais rester en contact et laisser quelques affaires ici pour revenir de temps en temps vous voir.
Kiwï, excédée, se releva lourdement de sa couche et regarda droit dans les yeux la guerrière elfe.
_Et pourquoi faire ? Tu veux te barrer, assume ! Dès que tu claqueras la porte des Poetic Loosers, tu ne reviendras pas, tu ne nous parleras plus, tu n'en auras plus rien à foutre de la guilde et nous non plus. Loin des yeux, loin du cœur. Alors si t'es pas heureuse, tire-toi et oublie tout ce qu'on a fait pour toi. Tu sais comment ça s'appelle ce que tu fais ? De l'ingratitude, de la lâcheté et de l'immaturité. Bouhouh maman, continua Kiwï méchamment en prenant une voix d'enfant pleurnichard, j'ai pas eu mon trésor, je suis vraiment trop vexée, je préfère planter tout le monde plutôt que de me remettre en question et de m'accrocher pour que ça marche. C'est vraiment pitoyable, cracha Kiwï en reprenant son ton cassant. Non, je ne suis pas ton amie si à la moindre difficulté tu tournes les talons. Non, je ne compte pas pour toi si tu me traites de cette façon. Alors adieu et fous-moi la paix, j'ai sommeil.
Arwenfan, bouche bée, tourna les talons et claqua la porte.
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyVen 17 Fév - 15:33

Chapitre 13 – Mort

_Êtes-vous prêts ? Hurla le gnome aux cheveux gris et aux yeux injectés d'une lumière verte surnaturelle.
Un grand hourra tonna en guise de réponse, traînant son écho sur la petite parcelle de glace suspendue au-dessus du vide vertigineux de la Couronne de glace.
Un groupe de dix combattants se préparait à en découdre face à Arthas, le seigneur Liche. Autrefois un beau et talentueux prince promis à un brillant avenir, il s'était laissé corrompre par l'ombre. Devenu le roi Liche, il régnait désormais d'une poigne de fer sur le Fléau, infestant tout le continent du Norfendre.
Les dix Poetic Loosers attendaient tous avec respect le signe du départ de leur chef de guilde et de guerre : Radichou.
_Alors, allons-y ! Pour la Loose éternelle ! rugit le gnome au bicorne d'amiral.
Un humain lourdement armé s'élança le marteau à la main prenant tout son élan pour fracasser la tête de son ennemi mortel. Ce coup ne l’assomma même pas alors que Jiiru le paladin devait encaisser coup sur coup. Loin derrière, un elfe se concentrait en demandant aux forces de la nature de protéger et soigner Jiiru en première ligne. Cet elfe, qui se nommait Papiours, était soutenu dans ses protections par un nain prêtre un peu maladroit du nom de Père Mathieu et d'une humaine en armure de plaque, Obi.
Pendant ce temps, Radichou lançait toutes sortes de graines maléfiques sur les fantômes venus au secours d'Arthas.
Au même moment, Cessis, transformé en félin grâce au pouvoir druidique, lacérait sans relâche le dos d'Arthas. Quand tout à coup, il invectiva ses compagnons :
_Les goules arrivent.
_C'est à mon tour d'entrer dans la partie, rit Kiwï en projetant des bombes incendiaires les unes à la suite des autres.
Chacune des bombes incinéra sur le coup les goules, mais celles-ci furent dépassées par une nouvelle vague d'assaillants avides qui se ruèrent sur la mage. Kiwï entama une danse incroyablement dangereuse entre fuite et attaque.
Jiiru, sous les coups de son ennemi, clama : je suis à bout !
Barekundan, le guerrier nain à l'armure lourde sourit :
_Je m'en occupe, j'adore prendre des coups ! Surtout ceux des naines !
Et il partit en un grand rire contagieux alors qu'il enchaînait les coups de marteau sur le roi Liche, attirant ainsi son attention. Arthas voulait plus que tout tordre le cou de ce nain à la chevelure hirsute. Papiours et ses acolytes se mirent alors à prier pour le courageux nain avec ferveur.
Brusquement, Arthas excédé, invoqua du ciel des sphères de glace qui cheminaient lentement vers les membres du raid.
_Attention aux sphères, prévint Radichou, si elles vous touchent, vous serez expulsés dans le vide ! À toi de jouer Igarf !
Igarf était le petit nouveau de la guilde. Un mage humain aux cheveux poivre et sel motivé et plein d'entrain.
_Avec plaisir chef !
Avec une agilité et une dextérité flagrante, le mage détruisait chaque sphère de glace une à une.
Jiiru éleva la voix une fois de plus :
_Attention, le sol va s’effondrer ! Courez !
Tous se retournèrent et coururent à l'extrémité de la plate-forme de glace suspendue au dessus du vide pour fuir l'éboulement. Père Mathieu murmurait encore quelques prières alors que les autres soigneurs s'étaient déjà carapatés et l’appelaient.
Radichou cria : Père, cours ! ».
Mais c'était trop tard. Dans un tremblement gigantesque, le sol s’effondra et Père Mathieu disparut dans l’abîme.
Papiours et Obi serrèrent les dents :
_Nous ferons de notre mieux pour vous maintenir en vie les amis.
Les prièrent furent répétées plus rapidement et intensément tandis que le combat reprenait.
Alors que le sol au centre de la plate-forme commençait à se reformer, des val'kyrs apparurent dans le ciel et soulevèrent Drakac, un chevalier de la mort qui avait trahi Arthas pour se rallier à la cause de l'Alliance.
_Sauvez-moi ! Gémit-il.
Mages et démoniste visèrent la femme ailée de leurs sorts avec précision et détermination. Drakac fut lâché en plein vol par la val'kyr blessée, retombant avec fracas sur la glace.
_Ouf! Merci beaucoup ! Cette fois, j'ai cru que c'était la bonne !
À peine un seconde pour souffler, une alerte retentit et le sol tout autour de l'arène se mit à trembler. Tous les combattants coururent vers le centre. Les esprits vils en profitèrent pour exploser dans les rangs et affaiblir le groupe. Les deux soigneurs restant suaient sang et eau pour maintenir leurs compagnons en vie. C'est à ce moment-là que Barekundan eut la gorge déchiquetée par Arthas. Jiiru, enragé par la mort de son frère, s'interposa valeureusement entre le roi Liche et les derniers survivants, alors qu'une Valk'yr attrapa Cessis et l'expédia dans l'abîme.
En quelques secondes, la vie du groupe devint critique quand soudainement, tous les corps des combattants tombèrent, morts.
Un grand silence s’abattit sur le sommet froid de la citadelle de la Couronne de glace.
Comme le destin le voulut, Tirion et Terenas, les deux ennemis du roi Liche, entrèrent dans l'arène et immobilisèrent celui-ci. En un sort spectaculaire, Terenas, le père d'Arthas, ressuscita les dix Poetic Loosers. Euphoriques, ils donnèrent ensemble le coup de grâce au terrible seigneur du Norfendre, fléau éternel d'Azeroth.
Alors que celui-ci laissa tomber son épée Deuillegivre à terre et expulsa son dernier souffle, un grand cri de joie unit les acolytes.
Ils avaient réussi ! Eux, les Poetic Loosers. Malgré les coups durs, les départs de la guilde, les défaites, les humiliations... Ils avaient réussi.
Radichou, gonflé de joie, planta avec fierté la bannière de la guilde au milieu de cette plate-forme maudite. Un immense cœur d'or entouré de vert flottait au vent, signe de victoire et de liesse.


_Apparemment tu as eu une belle soirée ! Lança avec enthousiasme Bubblegomm alors qu'elle s'allongeait à côté de sa sœur dans son lit.
_La meilleure, dit Kiwï avec un sourire béat.
_Comment allons-nous fêter ça ? On va à l'Abracadabar ?
Kiwï se retourna vivement vers sa sœur aux couettes roses, une lueur toute nouvelle dans les yeux.
_J'ai une meilleure idée ! Et c'est moi qui conduit, dit-elle en sautant prestement du lit et en attrapant les clefs de la mécabécane sur la console.

_Mais où allons nous ? Demandait Bubblegomm les couettes au vent alors que la nuit les entourait.
_C'est une surprise ! Répondit Kiwï en faisant vrombir la moto.
La bécane filait à vive allure sur les routes enneigées. Elles arrivèrent très vite à l'entrée d'une grande bâtisse qui ressemblait à un temple ou une abbaye.
_Viens, dit Kiwï devant sa sœur hésitante et perplexe.
Kiwï frappait à la porte en bois quand une petite fenêtre grillagée, percée dans la porte, s'ouvrit.
_Mais qui est-ce qui vient nous déranger à une heure pareille, maugréa une voix de matrone.
_C'est moi, sœur Héloïse. Kiwï.
La porte s'ouvrit tout de suite et sœur Héloïse entoura Kiwï de ses bras.
_Ah ! Kiwï ! C'est si bon de te revoir !
_Je te présente ma sœur, annonça la gnomette en désignant Bubblegomm.
Sœur Héloïse resta stupéfaite. Elle ne sut quoi dire.
_Eh beh salut, dit gauchement la plus jeune des sœurs.
Elles entrèrent toutes les deux dans le bâtiment à l'architecture simple. Kiwï guidait leurs pas avec son petit trottinement habituel. Elle stoppa devant une porte ressemblant à toutes les autres et inspira un grand coup.
_Voilà Bubblegomm, je ne savais pas comment t'annoncer la nouvelle. J'attendais surtout de te faire assez confiance pour te le dire.
A ces mots, Kiwï ouvrit la porte, laissant entrevoir sa mère prostrée de douleur sur son lit.
_Je te présente notre mère.
Bubblegomm, complètement abasourdie s'introduisit dans la pièce et découvrit sa mère le visage crispé, les dents grinçantes, les doigts rongés et la peau aussi livide qu'un mort.
_Oh mon Dieu ! Lança-t-elle en se précipitant sur sa mère.
_Non, ne fais pas ça, l'empêcha Kiwï. Elle a de graves crises de violence et elle pourrait te faire très mal.
À quelques centimètres de sa mère, Bubblegomm porta sa main sur la bouche.
_Je l'ai récupérée à Gnomeregan après des années à rester rongée par la maladie. Je l'ai emmenée ici pour la soigner. Comme tu le vois, les soins ne sont pas du tout adaptés mais avec l'académie d'alchimie, nous sommes en train de créer un remède pour la guérir. Non seulement elle, mais aussi tous les gnomes infectés. Nous sommes tout près du but.
_Depuis combien de temps tu la laisses souffrir ainsi ? Interrogea Bubblegomm d'une voix blanche.
_Malheureusement trop longtemps, avoua Kiwï tristement.
_Comment.... Comment as-tu pu me cacher ça ? Bouillonnait la démoniste.
_Je suis désolée, je voulais te le dire tout de suite mais je ne savais pas comment tu le prendrais et je ne voulais pas vous faire souffrir l'une ou l'autre.
_Je crois que pour ça c'est trop tard, avança très froidement Bubblegomm d'une voix que Kiwï ne connaissait pas.
Puis tout doucement, Bubblegomm s'approcha de sa mère en esquivant le geste de protection de sa sœur. Elle prit les mains de sa mère dans les siennes en lui chuchotant avec tout l'amour du monde :
_Maman ?
Celle-ci lui asséna un violent coup au visage et noua ses mains autour de la gorge de sa fille terrorisée, tentant ainsi de l'étrangler. Kiwï réagit très vite en attrapant sa mère à bras le corps et la maintenant sur son lit tout en dégageant les sangles de cuir pour l'attacher.
_Non ! Ne fais pas ça, cracha Bubblegomm en repoussant violemment Kiwï qui resta sonnée quelques secondes au sol. Comment peux-tu la faire autant souffrir ? Comment peux-tu lui infliger ça ?
Les larmes coulant abondement et la voix chevrotante de colère, Bubblegomm sortit sa dague. Avant que Kiwï ait pu faire le moindre geste, elle poignarda en plein cœur sa mère en chuchotant :
_Pardonne-moi maman. Repose-toi à présent.
Bubblegomm n'eut pas le temps d'arracher le poignard sanguinolent du cœur de sa mère car Kiwï se rua sur elle comme une flèche avec un cri de douleur aigu. Elle frappait sa sœur au visage à grands coups de poing, encore et encore, lorsque tout à coup, une voix très faible et douce murmura :
_Non, petite couette. Arrête.
Kiwï suspendit son geste et tourna les yeux vers sa mère mourante qui lui sourit tendrement. La gnome se retrouva instantanément au chevet de sa mère. Celle-ci sombra dans les ténèbres, la dague toujours plantée dans son cœur. Aveuglée par ses larmes, Kiwï ne remarqua même pas que Bubblegomm avait disparu.

Bibliographie : https://poeticloosers.forumgaming.fr/t2466-photos-de-la-tombe-d-arthas?highlight=arthas
                      https://poeticloosers.forumgaming.fr/t2467-il-etait-temps
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptyVen 24 Mar - 12:42

Chapitre 14 - Cataclysmes

Kiwï entra dans son laboratoire le regard terne et le visage défait. Ses couettes à moitié détachées couvraient une partie de son visage. Calmement, elle tendit les bras pour attraper son bâton de mage posé dans un coin. Pendant un instant, elle scruta tout autour d'elle et se remémora le temps passé dans sa quête dérisoire. Toutes les soirées plongée au-dessus de ses livres d'alchimie et de ses herbiers. Toutes ces heures à distiller chaque plante cueillie soigneusement sur chaque territoire d'Azeroth. Toutes ces fleurs récoltées de ses propres mains, qu'elle avait chiné, recherché, dans les buissons épineux, les montagnes les plus hautes, les océans les plus profonds, les donjons les plus dangereux. Avec brutalité, elle abattit son arme sur son alambic. Le verre éclata immédiatement en mille morceaux, projeté dans tous les sens, laissant même quelques éraflures au visage de la gnome. Avec rage et désespoir, le bâton continua sa besogne en s’abattant une fois, deux fois, mille fois sur l'établi d'alchimie. Les projectiles volaient partout. Les flacons furent brisés un par un. Du liquide de toutes les couleurs dégoulinait du plan de travail. Les pas rageurs de la gnomette crissaient sur le verre pilé. D'un claquement de doigt, Kiwï enflammait les notes, cahiers et bouts de papier éparpillés un peu partout dans la pièce. Les pages des livres flambaient comme des brasiers remplis de charbon. Les fleurs, quant à elles, connurent le même sort. Des flammes s'échappaient des sacs en jute contenant des centaines de fleurs séchées. Rien ne fut épargné. Tout devait être saccagé, détruit, réduit en cendre. Sous chaque coup de bâton ou claquement de doigt, vibraient la souffrance et la colère. Elle ressentait le besoin de tout détruire. Tout consumer. Comme tout ce qui résidait dans son cœur à présent.
Alertée par le bruit, Lilas, l'assistante de Kiwï, ouvrit en grand la porte.
_Mais enfin, maîtresse Kiwï, que se passe-t-il ici ?
Kiwï ne parlait pas. Elle continuait de fendre le tableau sur lequel étaient écrites à la craie de multiples formules. Les flammes léchaient la robe de la mage sans jamais la brûler.
_Je vous en prie, Dame Kiwï. Arrêtez ! Je vous ai cherchée partout ce soir. Car ça y est ! Le laboratoire n°5 a réussi à stabiliser la formule ! Nous avons trouvé ! Révéla Lilas, des étincelles de joie dans les yeux.
À ces mots, Kiwï lâcha son bâton dans un son mat et s'effondra à genoux sur le verre pilé, mélangé à de nombreux liquides visqueux. Elle se tenait le visage entre les mains. Lilas approcha prudemment. Aucune larme ne coulait des petits doigts de la gnomette. Prostrée ainsi, un grand silence s'étira sans que Lilas n’eut le courage de le briser.

Cette nuit-là, Azeroth s'écroula. Un énorme cataclysme balaya les continents des Royaumes de l'est et de Kalimdor : inondations, sécheresses, déforestations, raz de marée, tremblements de terre. Rien ni personne ne fut épargné. Aile de mort, l’Aspect dragon corrompu, a brusquement surgi des entrailles de pierre du Tréfonds, le domaine de la terre dans le plan élémentaire. Régulièrement, celui-ci plongeait du haut des cieux pour cracher ses flammes infernales sur les bâtiments et la population, qui essayait tant bien que mal de survivre.
Pourtant, loin de se laisser abattre alors que les grandes capitales étaient durement touchées, une armée de héros se levait déjà pour combattre et protéger leur terre.

_Bienvenue dans l'opération Gnomeregan, annonça le roi Mekkanivelle du haut de son autruche mécanisée alors que le vent froid soufflait sur la surface enneigé de l'entrée de Gnomeregan bientôt rebaptisée la Nouvelle Brikabrok. Dans peu de temps, l'assaut de Gnomeregan sera lancé, et le mekgénieur Thermojoncteur et ses troupes devront rendre des comptes ! Thermojoncteur a souillé les profondeurs de notre foyer pendant bien trop longtemps, défendu par une armée corrompue et irradiée.
L'assaut débutera dans quelques instants ! Soyez prêt, recrues, ce combat n'est pas pour les âmes sensibles.
Quelques flocons de neige commençaient à tomber du ciel, rendant l’atmosphère encore plus froide et humide. Des centaines de soldats venant de tout Azeroth levaient les armes et le menton, prêt à reprendre Gnomeregan au signal du chef des gnomes.
Celui-ci, toujours sur sa monture, s'approcha avec un bruit mécanique imposant et un nuage de fumée noire vers un groupe de cavaliers gnomes.
_Médecin-général Girodent, est-ce que tout est prêt pour l'attaque ? Demanda Gelbin Mekkanivelle.
La gnomette aux cheveux bruns nattés en macaron sur chaque côté de la tête dévisageait gravement le chef gnome. Ses yeux demeuraient cernés et fatigués. Elle avait travaillé toute la nuit avec les alchimistes et les ingénieurs pour organiser la prise en charge de chaque gnome infecté et le nettoyage de Gnomeregan. Elle avait choisi la voie de la prêtrise, ce qui se révélait une réelle innovation pour les gnomes. La prêtresse tourna alors son regard vers Kiwï et Radichou tout à côté. Radichou, toujours droit sur son mécatrotteur, son bicorne recouvert d'une fine couche de neige, avait les mâchoires crispées et la mine sombre. Sur son énorme drake osseux couvert de sang séché, Kiwï avait les couettes tombantes, blanchies et givrées par la neige.
_Normalement, tous les diffuseurs et les injecteurs du remède n°5 sont prêts, déclara durement Kiwï.
_Les mécano-tanks et les gyrocoptères sont opérationnels, assura Radichou.
_Merci. Et vous, à l'IMUN, commandant Tournevrille ? interrogea Gelbin au chef de cette escouade de choc spécialement formée pour les missions à haut risque.
Radichou souriait en coin en pensant à son impossible frère Avrelivs, recruté dans le plus grand secret par cette escouade d'élite. Il espérait que tout se passe bien pour lui en ce moment même. Mais de toute façon, personne n'était en sécurité par les temps qui couraient.
_Le capitaine Étincetuyère ordonnera à chaque recrue de suivre l'entraînement du sergent instructeur Nébulevier, et de tester les capacités fonctionnelles des tout nouveaux mécano-tanks en situation, avant qu'ils ne soient envoyés au front. Puis ils seront appelés par le pilote Muserouage pour neutraliser les diffuseurs de radiations qui défigurent l'horizon de Gnomeregan, en les bombardant de Radiageigatrons lors d'incursions aériennes éclairs ! L'escouade de l'Agence tout Riskiki travaillera au cœur de Gnomeregan en toute discrétion. D'ailleurs, l'agent Marvin vous fait savoir que tout va bien pour lui, Sieur Radichou. Cette opération se déroulera sans accroc, croyez-moi.
_Merci, souffla Radichou alors qu'il comprenait que Marvin était sans doute le nom de code de son bien aimé frère.
_Merci beaucoup, répéta le roi gnome. L'ignoble Thermojoncteur n'est pas un gnome à prendre à la légère, et son arrogance causera sa perte. Malgré cela, il serait mal avisé de le sous-estimer : il se prépare indubitablement à faire face à cet assaut, et met probablement déjà sur pied une force armée d'une puissance encore jamais vue. Seuls les héros de l'Alliance les plus endurcis seront mobilisés pour l'opération Gnomeregan. Le combat se déroulera en trois étapes : les attaques aériennes, le poste de commande en surface puis l'invasion des tunnels dans les profondeurs de Gnomeregan.
Puis, avec un ton plein d'émotion, Gelbin chuchota :
_Je ne pourrais jamais vous remercier de toute l'implication et des sacrifices que vous avez réalisé pour cette noble cause. Sans vous, rien n'aurait été possible.
Kiwï serra les dents, Radichou pensa à son frère, le Doc essuya ses larmes de fatigue, le commandant de l'IMUN mâchouillait son cigare couvert de neige.
_Il est temps de lancer l’assaut, déclara le chef des gnomes. Bobbledopple, entonnez l'hymne des gnomes, s'il vous plaît. Que les bannières violettes, aux deux clefs à molette croisées entourées d'un rouage orange claquent au vent. Peu importe la neige, aujourd'hui Gnomeregan sera de nouveau à nous.
En s'avançant vers l'armée formée devant lui, Gelbin Mekkanivelle clama :
_Gnomeregan doit être purgée de toute radiation nocive, et libérée des troggs qui l'infestent. Il est temps de récupérer cette merveille des temps modernes. Gloire aux gnomes, gloire à Gnomeregan !

Gnomeregan fut partiellement sauvée. Les gnomes lépreux furent partiellement soignés. Mais déjà tout le monde se consacrait aux nouveaux défis que lançait Aile de Mort aux quatre coins d'Azeroth. Kiwï se fichait de tout ça. Plus rien ne l'atteignait. Une seule chose l’intéressait : en découdre avec le plus d'ennemis de la Horde possible.
Elle avait fondé avec Radichou et Sheela une équipe de combat pour croiser le fer avec les hordeux dans des arènes. Rien ne lui faisait plus plaisir que de voir un à un les membres d'une équipe adverse tomber sous ses flammes. Sa soif de sang n'avait pas de limites. Elle avait même entraîné sa guilde sur les pires champs de bataille d'Azeroth pour satisfaire son besoin de violence. Elle était devenue une gladiatrice. Une combattante sans foi ni loi qui n'hésitait pas à battre son adversaire avec fourberie si nécessaire. Ses amis autour d'elle voyaient bien que sa colère la rongeait de l'intérieur. Mais ils s'efforçaient de l'aider comme ils pouvaient en la soutenant et en l'accompagnant dans tous ces combats. Radichou tacha à plusieurs reprises de la raisonner, mais aucun argument ne la faisait dévier de son chemin tracé de sang et de cadavres.

Avec fracas, la grande tour de pierre s'effondra sur elle-même comme un château de cartes.
_Ils vont moins faire les malins sans cette tour, sourit Radichou par-dessus le boucan de la démolition.
Non loin de lui, Kiwï vérifia qu'un troll chasseur était bien mort et ne faisait pas semblant en l'égorgeant bien proprement.
_Essaie de faire de la capoeira maintenant, cracha la gnomette du sang plein les mains.
Quelques gouttes de pluie commençaient à tomber sur le sol terreux de Tol Barad, l'île ravagée, l'ancien bastion humain située dans la Baie de Baradin.
La Horde souhaitant avoir un avant-poste proche des Royaumes de l'est, décida de reprendre les îles de Tol Barad. Les Gardiens de Baradin, qui étaient sur place, avaient une force militaire moindre. Ils ont donc par la suite rejoint l'Alliance, qui leur a envoyé des troupes de soutien sur place.
Un grésillement se fit entendre. Sheela, la druidesse elfe, décrocha de son ceinturon une radio gnome et augmenta le volume : « La voie est libre pour prendre la Forgeresse, on fonce ? » demanda la voix émise qui était celle d'Igarf, le mage avec qui Kiwï et Radichou avaient tué le roi Liche. Il avait pris du galon dans la guilde, devenant même officier.
Les trois acolytes se jetèrent un coup d’œil et sans rien dire firent vrombir leurs mécabécanes en direction de la Forgeresse.
Il ne fallut que quelques mètres pour que les trois Poetic Loosers tombassent dans une embuscade. Une orquette sournoise assomma par derrière Sheela alors que Radichou subissait déjà les assauts d'un singe qui l’empêchait de se concentrer sur ses sorts. Le maître de ce singe se trouvait un peu plus loin et canardait Kiwï avec ses balles. Celle-ci les évita avec une roulade et déposa une rune de gel sur le sol. Radichou bouscula la voleuse orque sur la rune qui l'immobilisa instantanément tandis qu'il déposait toutes les malédictions possibles sur le chasseur. Sheela reprit conscience et d'un coup de bâton projeta le singe à plusieurs mètres du groupe. Le chasseur tenta de fuir mais l'énorme boule de feu que Kiwï venait d'incanter le suivit et le tua sur le coup. Au loin, Drakac le chevalier de la mort, Vidin le paladin et Igarf arrivèrent en renfort alors que Radichou achevait la voleuse et que Sheela pansait les blessures des uns et des autres.
_Bon, on y va à cette Forgeresse ?
Le chemin devenait de plus en plus boueux à mesure que la pluie s'intensifiait.
_Apparemment, ils sont au moins cinq à garder la Forgeresse, déclara Radichou alors qu'il se concentrait sur un sort appelé œil de Kilrogg pour espionner de loin les affaires de la Horde. Je ne vois pas de soigneur.
_Six contre cinq, nous allons les manger tout cru, souriait Drakac.
_On tente une approche brutale ? Demanda Vidin.
_J'aime quand c'est brutal, sourit Kiwï.
Drakac et Vidin s'approchèrent les premiers de la zone de danger car ils demeuraient mieux protégés par leurs armures de plaques. Dissimulés derrière, Kiwï, Radichou et Igarf leur emboîtaient le pas et lançaient à distance les sorts qu'ils pouvaient. Sheela restait totalement cachée pour soigner ses camarades en toute discrétion.
Le groupe de la Horde fondit instantanément sur eux.
_Ils ont un soigneur, observa Igarf, il faut le trouver.
_Je fonce le débusquer, annonça Radichou qui enclencha à mi-course ses bottes fusées... qui rencontrèrent aussitôt un dysfonctionnement et paralysèrent Radichou sur place.
Blasée par l’ingénierie gnome, Kiwï se faufila entre les combattants pour accéder à la deuxième muraille, Igarf sur les talons. Dès que le duo dépassa le mur ruisselant de pluie, ils se retrouvèrent face à un énorme groupe d'ennemis armés jusqu'aux dents. C'est un gobelin avec une capuche qui tira le premier. Une balle se logea immédiatement dans le flanc de la gnomette.
En une seconde, elle créa trois sosies illusoires pour susciter une diversion et fit volte-face malgré la douleur qui lui scindait les reins, abandonnant ainsi lâchement Igarf. Un tauren tenta de lui barrer la route mais elle le transforma en tortue. Assis près de la sortie, un guetteur lui tournait le dos. Avec difficulté, elle sortit une potion de soin de sa besace et la but d'un trait. Le battement saccadé du pouls dans ses tempes s'évanouit et sa vision s’éclaircit. À pas de loup, malgré la pluie et la boue, Kiwï s'approcha du guetteur et, dans un craquement terrifiant, lui brisa le cou de ses deux mains.
Elle était isolée de son groupe et personne ne répondait à la radio. Le combat avait pris de l’ampleur au pied de la Forgeresse. Ce n'était plus son petit groupe contre quelques hordeux mais les deux armées entières face à face, empêtrées dans une boue lourde. Il ne restait plus beaucoup de temps pour prendre ce dernier rempart.
Après avoir repris des forces grâce à un petit pain de manne, Kiwï contourna le gros de la cohorte et s'obstina à atteindre le drapeau menant à la victoire. Sa radio grésillait : « Dites, y a du hordeux derrière la deuxième muraille ? ». Sans scrupule, Kiwï appuya sur le bouton et répondit « non, allez-y ». Un groupe isolé dépassa alors le deuxième mur et chacun de ses membres fut abattu un à un. Kiwï profita de cette diversion pour contourner l'ensemble et passer par derrière pour atteindre son objectif.
Au pied du drapeau, un mort-vivant aux orbites vides et à la mâchoire tombante regardait au pied du rempart et non dans sa direction. Elle l'immobilisa grâce à un cercle de givre et atteint enfin le drapeau tant convoité. Il nécessitait qu'elle reste quelques secondes en vie à côté de celui-ci pour valider la prise du fort.
Brusquement, le mort-vivant cassa le cercle de givre et la poignarda de sa dague empoisonnée. Kiwï sentit le poison remonter le long de ses veines et ralentir son rythme cardiaque. Sa vue se brouilla quand un allié transperça les poumons du mort-vivant. La gnomette tomba à genoux dans la boue froide.
_Reste assise, chuchota l'allié dont la voix lui semblait familière. Si nous restons en vie encore un petit moment, nous gagnons.
Des points noirs dansaient devant ses yeux mais son ouïe lui indiqua qu'un fusil venait d'être armé non loin. Avec une vitesse fulgurante, Kiwï saisit l'allié et s'en servi comme bouclier humain. Les trois balles percutèrent à la suite le cœur de son sauveur, le tuant sur le coup.
Une cloche au loin retentit. Le son de la victoire.
L'Alliance avait gagné Tol Barad.
Les combattants de la horde fuirent, tandis que ceux de l'Alliance les poursuivaient sans pitié. Le corps lourd de l'inconnu s'effondra aux pieds de la gnomette. Alors que celle-ci recouvrait la vue, elle fut tétanisée en découvrant le visage de l'homme qu'elle venait de tuer. Ce visage, elle l'avait vu six ans auparavant tout proche de sa maison d'enfance alors qu'elle était attaquée par un troll. Cet homme, c'était l'Homme. Le premier humain qu'elle avait rencontré. La première personne qui lui avait parlé de son don, qui l'avait encouragé à le développer. Celui qui lui avait dit qu'un jour c'est elle qui lui sauverait la vie. Et pour la première fois depuis la mort de sa mère, la première fois depuis plus d'un an et demi, elle pleura. Toutes les larmes restées au fond de son cœur, si lourdes et si amères se déversèrent en un immense torrent de regrets et de chagrins.
C'est ainsi que Radichou la retrouva, effondrée, entre le drapeau de la Forgeresse et le cadavre de son mentor, sous une pluie torrentielle. Radichou, avec toute la douceur du monde, souleva la gnomette dans ses bras et lui essuya la boue qu'elle avait sur le visage de son mouchoir en douce étoffe de braisesoie.
_Ne t’inquiète pas, ma douce, je te ramène chez toi.

Lentement, la porte s'ouvrit sur la petite maison de Joseph et Pimpanella, les parents adoptifs de Kiwï. Un feu brûlait dans la cheminée et une marmite offrait d'agréables effluves de ragoût aux légumes. Encore trempé, Radichou salua silencieusement les deux vieux nains qui lui indiquèrent l'ancienne chambre de la gnomette. Celle-ci s'était enfin endormie après une longue crise de larmes. Le gnome allongea avec douceur la mage dans son lit malgré la boue qui collait encore à ses vêtements, en lui retirant ses chaussures et ses chaussettes. Il lui lissa les cheveux avec bienveillance et lui chuchota avant de partir :
_Repose-toi, ma bien-aimée... Repose-toi.




Bibliographie : https://poeticloosers.forumgaming.fr/t2661-champs-de-bataille-en-guilde
https://poeticloosers.forumgaming.fr/t2467-il-etait-temps

Source : http://fr.wowwiki.wikia.com/wiki/Tol%27Barad
http://fr.wowwiki.wikia.com/wiki/Gnomeregan
http://fr.wowwiki.wikia.com/wiki/IMUN#WikiaArticleComments
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptySam 1 Avr - 14:34

Chapitre 15 – La Pandarie

Un bouchon rouge flottait et dodelinait au gré du langoureux courant de la rivière transparente. Quelques carpes oranges narguaient la ligne en sautant par-dessus. Le vent soufflait agréablement à la surface de l'eau sans affecter les roseaux en bordure. Les chants des oiseaux rendaient ce paysage encore plus harmonieux.
Tout à coup, l'eau paisible tremblota. La ligne de la canne à pêche sortit brusquement de l'eau, révélant une magnifique carpe dorée qui se tordait comme elle pouvait pour se défaire du terrible piège du hameçon.
_Oh ! Encore une carpe dorée, soupira Kiwï alors qu'elle déposait délicatement le poisson dans son panier de pêche. C'est Nat Paggle qui va faire la gueule !
Debout sur son petit radeau en bambou, Kiwï, coiffée d'un chapeau conique, remontait la rivière pour accoster quelques mètres plus loin. Sur la berge, elle donna une feuille de laitue à la petite tortue verte Bip-Bip qui la suivait partout.
_Ne t'inquiète pas Bip-bip, je pense à toi ! Et bientôt tu auras un nouveau compagnon de jeu. J'ai vu que tu t'amusais bien avec les petits pandas roux. J'en adopterai un prochainement, promis !
À quelques pas de là, Radichou, coiffé d'un casque d'explorateur, creusait consciencieusement la terre, puis rebouchait le trou pour en refaire un dix centimètres plus loin. Sa pelle cogna sur un objet dur. Le gnome à la fine barbiche blanche sourit. Il avait trouvé un tesson pandaren. Minutieusement, il en ôta la terre accumulée grâce à un pinceau et l'enveloppa d'une douce étoffe d'éolaine pour ensuite le ranger bien précautionneusement dans sa besace.
_Alors, tu as fait des découvertes archéologiques intéressantes ? Demanda avec amusement la gnomette.
Radichou sursauta. Il était tellement concentré dans ses découvertes, qu'il ne l'avait pas vu arriver.
_Ah ! Tu es là ma douce. La pêche a été bonne ? Lui demanda-t-il en lui déposant un léger baiser sur le nez.
_Oui ! De quoi faire un festin de poissons !
_C'est Nat Paggle qui va être content.
_Oh tu sais, plus il vieillit, plus il ne s’intéresse qu'aux poissons les plus rares. Mais depuis le temps qu'on se connaît, c'est toujours agréable de parler avec lui de nos plus belles prises.
_Je ne comprendrais jamais le plaisir de la pêche.
_Et moi, celui de l'archéologie ! Regarde-toi, tu as plein de terre sur ta chemise.
_Ah oui, dit-il en époussetant les grains marrons. Il faut s'habituer au travail de la terre sur ce continent. Entre l'archéologie riche en secrets et histoires et le petit jardin que je cultive à Micolline...
_Qui aurait cru que le noble Radichou se passionnerait pour le dur labeur de la terre.
_Oh mais pas n'importe quelle terre, jeune fille ! Ici, elle est si riche. Tu as vu la taille des navets !
_Oui ! C'est très impressionnant. Comme tout ce continent d'ailleurs. C'est si beau, toutes ces rivières tranquilles, cette herbe verdoyante, ces petits ponts de bois rouges, ces cerfs-volants qui flottent dans les airs, ces lampes toutes rondes, ces orangers, ces lotus et nénuphars, ces maisons toutes en courbes et ces habitants si gentils et généreux !
_Mais surtout gourmands ! Mes stocks de petits gâteaux au chocolat fondent comme neige au soleil !
_Je comprends pourquoi les pandarens ont été si longtemps un mystère pour les gens d'Azeroth... Pourquoi quitter un pays si fabuleux ?
_Oui. J'espère seulement que l’Alliance et la Horde ne vont pas brûler ce paradis terrestre par leur haine.
Kiwï baissa tristement la tête. En débarquant sur cette terre alors inconnue, la Horde et Alliance avaient déjà ravagé de nombreux sites sacrés.
_Ne t’inquiète pas, murmura Radichou à sa belle. Nous veillerons. Que ce soit sur cette terre, sur ses habitants mais aussi et surtout, l'un sur l'autre.
Elle sourit timidement et posa sa tête sur l'épaule de celui qui lui avait donné tant de douceur dans le cœur alors que tout était souffrance.
_Où dois-tu aller maintenant ? Demanda avec tendresse le vieux gnome.
_Je dois me rendre dans la forêt de l'ouest. Et toi, tu restes ici à déterrer de vieilles reliques ?
_Tout à fait ! Répondit-il avec un sourire juvénile.
_Bon courage.
_Sois prudente, hein. Tu m'appelles si tu as un souci. Mon cœur a déjà été trop souvent brisé pour que je te perde toi aussi.
_Je serais prudente, promis, jura Kiwï alors que ses lèvres effleurèrent celles de son bien-aimé.

Assise sur son dromadaire, Kiwï s'enfonçait dans une forêt de plus en plus épaisse infestée de moustiques. Durement, elle claqua son cou pour en écraser un.
_S'il y a bien quelque chose que je déteste, ce sont les insectes ! Déjà que j'ai horreur de mettre les pieds en Silithus, je n'ai pas envie de perdre tout mon sang dans cette forêt.
Ne pouvant plus avancer, elle descendit de son dromadaire pour progresser plus facilement. Les serpents sifflaient sous la végétation abondante et les lianes piégeaient les pas de la gnomette. Tout à coup, elle entendit un bruit étrange. Attrapant son bâton surmonté d'une tête de dragon vert, Kiwï restait à l’affût du moindre son.
_Bonjour, dit une douce voix féminine, qui venait de derrière.
Kiwï sursauta et manqua de tomber à la renverse. Interloquée, elle se retourna et vit une grande pandarène noire et blanche à l'air aimable, avec des mèches violettes qui lui tombaient sur les yeux.
_Je m'appelle Ptiteprune. Toi aussi tu cherches le maître caché ?
_Euh... Oui, articula-t-elle. Mais j'ai surtout rencontré les moustiques.
_Oh, oui. Je déteste ces bestioles. Et toi comment tu t'appelles ? Demanda-t-elle gentiment.
_Kiwï, mais tout le monde m'appelle Kiwette. Je suis une mage qui vient des Royaumes de l'Est, c'est un continent au-delà des mers...
Prune pouffa de rire. Kiwï se trompa sur l'origine de ce rire et se sentit obligée de se justifier :
_Ah oui, cela doit être très exotique pour toi mais sache que de nombreuses populations vivent sur une autre terre et...
_Ah ! Vous voilà enfin, émit une voix par-delà les arbres. Je vous attends depuis le thé du matin !
Prune et Kiwï se regardèrent d'un air surpris. En s'approchant, elles virent au milieu de la forêt, une petite clôture rouge qui entourait une magnifique maison pandarène avec une cour très bien entretenue. Un pandaren au sourire doux les dévisageait.
_Quel drôle de couple. Cela donne espoir pour la suite, affirma-t-il.
_Euh, nous venons tout juste de nous rencontrer, objecta Kiwï.
Le pandaren rit doucement. Un rire mystérieux qui signifiait aussi bien « mais oui bien sûr » ou « vous ne savez rien fillette ».
_Commençons par un test : l’épreuve du bambou. Vous allez devoir casser ces bambous avec la tranche de votre main, annonça le maître en désignant plusieurs bâtons de bambou couchés sur deux petits tréteaux en bois.
Kiwï et Ptiteprune se regardèrent d'un air sceptique. Prune s'engagea la première et d'un coup sec brisa les bambous. Kiwï fit de même sans trop de difficulté.
_La brume, dans cette forêt, est une nuisance permanente, poursuivit le maître zen, que je suis bien heureux de déléguer aux recrues comme vous. D’étranges créatures sont tapies dans la brume entre ces arbres et doivent constamment être repoussées. Considérez cela comme partie intégrante de votre entraînement.
Kiwï chuchota discrètement à Prune :
_Mais quel entraînement ?
_Chuuut !
_Ensuite, vous devrez allumer la Protection anti-brouillard du nord, la Protection anti-brouillard de l’ouest et la Protection anti-brouillard du sud.
_Oui, parce que cette forêt, c'est vraiment l'enfer, pesta la gnomette à couettes vertes.
_Un peu comme ton esprit, jeune gnome. Ton cœur est dans le brouillard, infesté par les moustiques de tes souvenirs douloureux. Tu devras les combattre et les accepter. Suis ma voie et je te guiderai pour que tu trouves la paix que tu n'as jamais eue. Tu sauras ignorer les moustiques et y voir clair. La sérénité est à portée de ta main. Vas-tu la saisir ?
Sans un mot, Kiwï s'éloigna, bien déterminée à repousser les nuisances et la brume elle-même. Elle comprit enfin pourquoi la providence l'avait amenée sur cette terre magnifique et fertile. Elle devait se libérer de son passé et trouver l'harmonie de son cœur, de son corps et de son esprit. Elle se sentait prête à recevoir l'enseignement du maître caché, le maître Patte-Meurtrie.
Ptiteprune, un doux sourire aux lèvres, suivit la gnomette en saluant avec respect le maître avant de s'enfoncer dans la forêt.

Tandis que le sage faisait la sieste, les deux recrues revinrent avec quelques éraflures sur le corps mais heureuses d'avoir accomplie leur mission.
Maître Patte-Meurtrie s'étira et les regarda en souriant :
_Vous avez bien progressé dans votre entraînement, je trouve. Venez avec moi et nous nous essaierons à l’épreuve du bois.
Ils retournèrent devant les petits tréteaux qui supportaient auparavant du bambou. A présent, s'y trouvaient plusieurs planches de bois empilées.
_Si je vous avais demandé de casser ces planches dès le début, jamais vous n'auriez pensé y arriver. Mais à présent, vous vous sentez prêtes à le faire. Plus votre entraînement avancera, plus vous accomplirez des actes que vous pensiez impossibles. Tel que se faire confiance, être en paix et découvrir que toutes les épreuves que vous avez traversé ont été positives. Ces épreuves vous ont permis de mieux vous connaître, d'expérimenter le champ des possibles et de mieux comprendre le monde qui vous entoure. Allez. C'est à vous !
Cette fois ce fut Kiwï qui devança Prune en fracassant les planches en un éclair. Ptiteprune fit de même.
_Pas mal pour de jeunes recrues, sourit le maître. Je perçois votre impatience, mais vous n’êtes pas encore prêtes. Votre entraînement doit se poursuivre avant l’épreuve finale. Votre prochaine tâche sera… d’aller me chercher des œufs. Oui, des œufs. Le marigot au sommet des collines à l’est abrite de nombreux oiseaux, tous de nature généralement pacifique. Vous ne devriez pas rencontrer de problèmes majeurs pour me rapporter suffisamment d’œufs pour quelques semaines.
_Pourquoi des œufs, Maître ? Questionna la gnome.
_Vous verrez le temps venu, jeune fille ! répondit sévèrement le pandaren.

Alors que Kiwï et Prune recherchaient les œufs, Kiwï interrogea :
_Pff, tu sais où se trouve le coin le plus prospère pour ramasser les œufs ?
_Pourquoi tu me demandes ça ? Comment le saurais-je ? Demanda la pandarène aux mèches violettes.
_N'as-tu pas grandit sur ce continent ?
Prune rit aux éclats, un rire qui ressemblait à celui d'une … naine !
_Je n'ai pas grandi ici mais à Kharanos, confia la pandarène en faisant un clin d’œil à une Kiwï médusée.
_Kharanos ? Mais c'est chez moi ! Là où j'ai grandi ! Mes parents adoptifs sont Pimpanella et Joseph.
_Kharanos est une grande ville mais je crois savoir qui est ton père, il travaillait à la forge, non ?
_Oui ! Oui ! Mais comment est-ce possible ? Je n'avais jamais vu de pandarène avant de sauter en parachute en Pandarie il y a quelques semaines.
_Héhé, je n'ai pas toujours été une pandarène. Je suis une naine de naissance, mais en prenant la voie du chamanisme, un autre destin m'attendait. Je suppose que pour mériter la confiance des pandarens, il fallait quelques sacrifices ou alors c'était une leçon que je devais apprendre, qui sait ?
_Mais... Mais... ça ne te dérange pas de ressembler à un panda ?
_La seule chose que je regrette c'est... mon mari... Qui n'a pas pu me suivre. Mais qui suis-je pour me détourner du chemin des éléments ? On a besoin de moi comme ça. Je l'ai accepté. L’empereur Shaohao disait : « trouvez la paix intérieure, pour que vous puissiez la partager avec le monde qui vous entoure ».
Kiwï demeurait perplexe. Mais elle avait compris en arrivant dans ce pays que rien n'était dû au hasard et que si sa route avait croisé celui de la naine pandarène, c'était pour apprendre une leçon de vie qu'elle ne saisissait pas encore mais qu'elle comprendrait un jour.
_En tout cas, j'espère que tous ces œufs ont une importance majeure parce que cela fait deux heures que nous nous échinons à les trouver et à combattre ces oiseaux de malheur !

En rentrant dans la cour du maître zen, Kiwi et Prune eurent l'ordre de combattre un gros bloc de granit. Sans trop poser de questions, elles frappèrent le bloc de leurs deux mains quand tout à coup, Patte-Meurtrie leur envoya les œufs amassés avec difficulté en pleine tête.
_Ne vous laissez pas déconcentrer ! Centrez-vous et continuez à fendre cette roche. Peu importe les obstacles et les pièges, vous devez croire en vos capacités et vous faire confiance.
C'est ainsi que sous les projections d’œufs visqueux, les deux acolytes frappèrent sans relâche l'énorme roche.
Puis, une fois nettoyées, Patte-Meurtrie banda les yeux de Prune et Kiwï.
Perché sur le gros rocher, il leur lança les œufs un à un. Les deux compagnes réceptionnèrent les œufs de leurs poings sans s'aider de la vue.
_Vous n'avez pas besoin de voir pour savoir. Vous n'avez pas besoin de voir pour sentir. Vous n'avez pas besoin de voir pour être. Vous êtes complètes et si votre corps est aligné, le chi vous parcourra pour développer tout le potentiel de votre existence. Vous êtes parfaites. Prenez-en conscience !
C'est à ce moment là que Kiwï sentit sa perception changer, son esprit s'ouvrir et accepter les sentiments et les actes du passé qui la hantaient. Progressivement, tout ce qu'elle avait refoulé se matérialisa devant ses yeux. Et ce n'était plus les œufs qu'elle tapait mais ses souvenirs sombres. Petit à petit, elle les combattait, elle faisait face et … elle acceptait. Un étrange poids se souleva de ses épaules et en lâchant totalement prise sur le passé, son corps se décrispa. Une énergie nouvelle l'emplit et un sourire doux se dessina sur son visage.
_Vous avez accompli beaucoup en peu de temps, Kiwï. Normalement, je ne vous proposerais pas cette épreuve aussi tôt, mais je sens que vous êtes prête, annonça Patte-Meurtrie en passant une main sur l'épaule de la gnomette. Le moment est venu de vous mesurer à l’épreuve de la pierre.
_J'ai fait tout ce que vous m'avez demandé. Je suis prête pour l'épreuve de la pierre.
Cinq pierres étaient déposées sur les tréteaux, attendant d'être brisées.
_Tout ce que vous avez à faire c'est de frapper cette pierre jusqu'à ce qu'elle se casse. Vous pourriez me dire « mais maître, c'est impossible », et vous auriez tort. Avec de la lucidité et de la concentration, rien, je dis bien rien, n'est impossible.
Avec une nouvelle détermination, un nouvel espoir, une nouvelle force, Kiwï s'approcha de la pierre et libéra son cœur, son esprit et son corps. Après plusieurs respirations profondes, Kiwï frappa. Encore. Et encore. Les pierres se fissurèrent lentement. Et au cinquième coup, elles s’effritèrent et s'écroulèrent. Le maître zen s'inclina devant la gnomette avec un grand respect.
_La pierre tremble et se rompt sous vos poings. Vous avez le pouvoir de déplacer des montagnes, si vous le désirez. Je ne peux plus rien vous apprendre.
Émue et étonnée, Kiwï s'inclina elle aussi et comprit qu'elle avait changé et que la paix avait intégré son cœur. Son sourire s'étira sur ses lèvres.

FIN

Épilogue

Kiwï trace ce dernier mot alors que le soleil darde ses premiers rayons sur la Pandarie. En levant les bras, elle étire les muscles douloureux de son dos restés dans la même position toute la nuit. Sa tasse de thé est froide, mais peu importe, la gnome rassemble tous les feuillets noircis durant la nuit, les enveloppe d'un beau ruban vert et goûte le vent froid de l'aurore en ouvrant la porte de sa petite maison ronde.
Avec un doux sourire, elle savoure la vision de ce lever de soleil et les doux frissons qui parcourent sa peau alors que le vent du matin tourbillonne autour d'elle. À grands pas décidés, elle se rend à la taverne de Micolline et dépose devant la porte de Ptiteprune son manuscrit à l'encre à peine sèche. Grâce à une brève incantation, Kiwï se téléporte dans la maison de guilde des Poetic Loosers. En entrant dans la petite chambre obscure, elle aperçoit Radichou tout emmitouflé sous le lourd édredon damassé. Sans un bruit, elle se déshabille et se couche auprès de son gnome, l’enlaçant de ses bras et collant sa tête contre la sienne. Dans son sommeil, le gnome resserre l'étreinte et sourit légèrement. Kiwï s'endort instantanément, sans demander son reste.

_Alors Douceure, tu as besoin de quoi pour les chaudrons du raid de ce soir? Demande Kiwï, la gnomette aux yeux verts.
_Si tu as des roses lumétoiles, je ne dis pas non, avoue l'elfette à la longue chevelure argentée coiffée en couettes.
_Oh mais j'en ai dans le fond de ma besace, dit Desmonedrae, la draenei aux lunettes d'ingénieur qui lui donnent un air littéralement branchée.
_Vous gérez toutes les deux, sourit Kiwette. Toujours là, toujours prêtes à aider, à participer, je vous adore, vous le savez au moins ?
_Rien que ça ? intervient Vidin. On dirait un discours d'adieu, rit-il alors qu'il vient de rejoindre le petit groupe qui commence à grossir pour partir en virée en guilde.
_Eh bien, il est peut-être temps pour moi de raccrocher mon bâton. Je sais qu'en douze ans, je l'ai souvent dit.
_Oh oui ! Sourit Radichou qui arrive à son tour et lui enlace la taille. Tout va bien, toi ? Souffle-t-il à son oreille.
_Oui, sourit largement Kiwï. Tout va bien. Mais je crois que je vais m'abstenir de partir avec vous ce soir.
_Ah ? Parurent étonnés les Poetic Loosers.
_Oui, je crois qu'il faut que j'évite le combat pendant quelques temps. Que je me préserve... Moi et le ou la gnome qui s'est incrusté.
Interloqué, Radichou met du temps à comprendre. Puis, l’œil brillant, il étreint la gnomette avec amour. Un nouveau champ des possibles s'ouvrait à eux.

Dégagée de ses obligations de guilde, elle a la soirée devant elle. Son estomac gargouille alors. Elle a envie de nouilles pandarènes. Elle se matérialise à Micolline, en espérant que les téléportations nombreuses ne chamboulent pas trop le bébé qui grandit en elle.
Comme tous les soirs, Ptiteprune cuisine dans la petite auberge avec gourmandise et entrain. « Les amis, la famille, la nourriture » ne cessent de répéter les pandarens, « c'est tout ce qui compte ».
Prune sourit en voyant la gnomette s’asseoir en face d'elle.
_Nouilles aux champignons ?
_S'il te plaît.
_C'est comme si c'était fait !
_Tu lis dans mon esprit.
_Oui et je lis aussi ton manuscrit.
_Ah ! Tu l'as lu, ça y est ?
_Oui, mais tu as oublié de me donner la fin.
_Ah bon ? J'étais persuadée de t'avoir donné tous les vélins ! Il a peut être glissé quelque part ce matin...
_Non, tu as bien écrit le mot FIN sur l'un d'eux mais tu as oublié l'essentiel.
_C'est à dire, dit Kiwï méfiante.
_Le pardon. Cette histoire sera terminée quand tu auras pardonné.
Kiwï garde le silence. Elle sait très bien où la pandarène veut l'emmener. Mais c'est une partie de son cœur qu'elle a toujours refusé d'ouvrir.
_Comment pardonner l'impardonnable ? Lance Kiwï dans un murmure.
_Le pardon, n'est pas logique. Notre ego réclame vengeance, notre mental demande justice, mais notre esprit n'aspire qu'au pardon. C'est le sommet des qualités spirituelles, celui que tous les grands sages essaient d'atteindre. Ce n'est pas rationnel mais c'est la voie du cœur. La seule qui apaisera tes souffrances du passé. Celui qui s'est vengé a toujours soif de sang, celui qui obtient justice, est hanté par les fantômes du passé mais celui qui a pardonné est en paix et il peut avancer, profiter du présent.
_Pff, tu as toujours raison, comme d'habitude ! Aujourd'hui, je sais pourquoi tu es venue sur mon chemin ce jour-là, pourquoi les esprits chamaniques t'ont transformé en pandarène... Parce que tu es toi-même une foutue sage !
_Ahah ! Si j'étais vraiment sage, je n'aurais pas tous ces kilos en trop ! J'essaie surtout de veiller sur les personnes que j'aime, dit Prune avec un clin d’œil. Va au moins la voir, et tu verras ce qui se passe. J'ai foi en toi, Kiwï. Je sais que tu es capable de grandes choses. De déplacer des montagnes, si tu le veux, cite Prune avec un rire cristallin, fière d'avoir repris les paroles de leur ancien maître Patte-Meurtrie.

_Bonjour Bubblegomm.
_Tiens c'est toi ? Sur la liste des personnes susceptibles de venir en visite, je ne t'avais même pas inscrite.
_Je m'en doute, dit Kiwï en tirant une chaise et s'asseyant devant sa sœur à la mine terreuse.
Ses joues sont creuses, ses couettes roses ternes et ses yeux fatigués. D'un coup Kiwï reçoit un énorme coup au cœur et c'est comme une évidence. Elle lui a pardonné depuis longtemps.
_Tu sais Bubblegomm que tu n'es pas obligée de rester en prison ? Tu t'es livrée mais... Tu n'as pas à subir ça.
_Bien sûr que si. J'ai tué notre mère.
_Notre mère est morte le jour de la chute de Gnomeregan.
_Comment tu peux dire ça ? Après que tu as trouvé ce putain de médoc, que tu as sauvé tous les gnomes, que, que... tu es une héroïne et je suis une merde. Je mérite de mourir.
_Bien sûr que non. Tu as pris une décision que j'étais incapable de prendre car j'étais trop faible. Nous n'avons pas sauvé tous les gnomes. Nous avons sauvé les moins affectés et les plus forts. Le remède n'a pas fonctionné à cent pour-cent. Je pense sincèrement que notre mère n'aurait jamais guéri. Et je te le dis avec une vision toute scientifique.
_Mais... Tu l'as entendue ! Quand... Quand... elle a parlé ! Elle a dit...
_Oui mais la vie avait déjà quitté son corps. C'est son ultime message. Ne pas nous battre l'une contre l'autre. Ce n'est pas ce qu'elle aurait voulu. Elle nous aimait, elle nous a sauvées toutes les deux de notre ville empoisonnée. Elle voulait que nous vivions, et elle n'aurait pas souhaité que tu moisisses dans une prison depuis quoi... sept ans maintenant ?
Un silence s'étire alors que Kiwï regarde les murs de pierre gris et la faible lumière qui perce la prison de Hurlevent. Bubblegomm a la tête baissée et les doigts abîmés.
_Tu avais raison, reprend Kiwï en brisant le silence. Je la voyais souffrir tous les jours. Je n'aurais jamais dû lui infliger ça.
_Mais tu avais l'espoir ! L'espoir de la guérir ! Tu as eu raison sur toute la ligne !
_J'aurais dû prévoir que son cas était trop avancé. J'aurais dû lâcher prise et la laisser partir. Mais j'avais trop peur de rester seule. Je ne voyais pas tous les êtres qui m'entouraient. Je ne pensais qu'à retrouver ma famille. J'ai été une fille adoptive exécrable, j'ai trahi ma guilde, mon mentor, mes amis. J'ai tellement fait d'erreurs. J'ai été vaniteuse. J'ai été cruelle. Et j'ai été... la pire des sœurs.
Bubblegomm ne sait quoi dire tant elle demeure interdite.
_Tu n'es pas là pour m'accorder ton pardon, murmure la gnome aux couettes roses, tu es là pour... enfin  te pardonner à toi-même. Comme je dois le faire. Nous devons nous pardonner. Nous avons pris de mauvaises décisions mais... nous les avons prises avec l'impression de faire le bien. À présent nous avons conscience que ce qui est bien pour nous ne l'est pas forcément pour le monde. C'est dur à avaler mais je crois que je viens juste de le comprendre.
_Tu as changé.
_J'ai eu le temps de réfléchir à pas mal de choses ces dernières années.
_J'aimerais que tu sortes d'ici. Que tu me rejoignes, que nous sachions enfin ce que c'est que d'être sœurs. Et surtout, il faut absolument que je te fasse manger quelque chose parce que tu es maigre comme un clou !
_Ahah, je ne crois pas que je sois encore prête à me confronter au monde et à me pardonner. Peut-être un jour... Je n'en suis pas au même stade que toi. Mais je ferai des efforts. Tu as l'air en paix.
_Oui ! Moi aussi je viens de comprendre qu'il faut vivre le présent maintenant. Vivre tout ce que la vie a à nous offrir. Je suis enceinte, tu sais. Et j'aimerais beaucoup que cet enfant ait une tante.
Bubblegomm, prise d'émotion, n'arrive pas à retenir une larme au coin de son œil.
_Je serai là, chuchote la gnome.
_Reviens quand tu veux. J'ai parlé au juge, il a compris. Tu sors quand tu veux.
_Tu... Merci.
_Non merci à toi de m'avoir ouvert les yeux. Merci d'avoir ouvert le champs des possibles.
Kiwï se lève alors de sa chaise et incante portail sur portail vers diverses destinations. Elle a toujours aimé faire ça, surtout en fin de raid pour les membres de sa guilde. Ainsi tous les portails sont concentrés sur un même point et les destinations suivent une rotation parfaite comme une sorte de toupie. Elle appelle ce phénomène : un portail surprise. Elle se tourne une dernière fois vers Bubblegomm et lance avec un clin d’œil :
_Qui sait ce qui nous attend ?
Et elle plonge tête la première vers une destination que seule la providence connaît.
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MessageSujet: Re: L'histoire de Kiwï (la suite)   L'histoire de Kiwï (la suite) EmptySam 1 Avr - 14:35



Remerciements

Et voilà. C'est fini ! Ouf ! Je tenais à faire mes remerciements. Parce que WoW est plus qu'un jeu, parce que j'y ai rencontré des gens exceptionnels qui m'ont apporté énormément. Je veux absolument citer la soixantaine de joueurs qui ont fait l'histoire de Kiwï. Alors merci, merci à (dans un ordre totalement chaotique):
Sokoss (pour m'avoir donné l'envie de créer Kiwï), Anakinsolo (pour toutes nos belles soirées), Prowler (pour tous les bons moments), Tourmaline (pour nos discussions), Darium (et nos échanges illégaux de mascottes entre l'HV horde et alliance), Joséphina (et tes blagues salaces), Grenor (et ton humeur toute naine), Gurthwulf (pour avoir été le premier a m'accueillir chez les PL), Morgolonas (j'espère que de là haut, tu penses à nous de temps en temps. En tout cas pour ma part, c'est le cas), Lorendhriel (et ses avis toujours justes), Galaki (et nos sorties Karazhan hilarantes), Gargaroth (et nos combats épiques), Kudran (et nos attentes lors des Zul Gurub), Lekoj (et nos chemins qui se sont si souvent croisés), Lightmaster (qui m'a beaucoup appris sur le jeu), Quistis (ma première amie en jeu), Asina (et sa bonne humeur), Rhélah (et son amitié), Sedna (qui a créé le forum des PL), Reders (et nos chants de Mozart l'opéra rock à tue-tête), Gihel (et nos sorties à BRD), Barekundan (qui a toujours voulu m'emmener vers le haut, notamment en HL alors que je n'ai et je n'aurais jamais le niveau!), Amonia (que je vénérerai jusqu'à ma mort), Drolio (mon filleul de wow, mon petit frère par alliance que j'aime fort), Jiiru (pour sa franchise et sa gentillesse), Elkynes (le gars le plus gentil du monde!), Anhewin (et Cannelle son lapin, pour ses super reportages photos et cette super soirée de catch), Bobbeldopple (et son incroyable créativité), Patdource (et son rire communicatif), Douceure (et sa gentillesse sans borne), Paren (pour ce super weekend Irl à parler jusqu'au bout de la nuit), Drakac (pour sa bonne humeur tellement communicative), Necrid (mon filleul de wow et mon ami pour la vie), Malgara (et son investissement sans borne), Desmonedrae (et ses bons conseils), Sheela (et nos épiques arènes JcJ), Imraël (et sa généreuse invitation dans son appart'), Igarf (pour... pff... tellement de choses ! sa gentillesse, sa patience, sa présence, son rire et ses vannes pourries), Cessis (et sa personnalité attachante), Obi (et ses bons conseils même si parfois je les prenais mal!), Hydraes (et sa gentillesse et ma jumelle de date de naissance!), Kyuuden (et son entrain communicatif), Bachia (et sa gentillesse et nos rencontres sur les autres MMO), Migranya (et ses conseils pour gagner des po et pour gagner les combats de mascottes), Grikk (fidèle du forum), Helvira (pour avoir claqué tous ses compos les plus précieux un soir pour que j'aie le niveau d'aller en rdr), Vidin (pour sa gentillesse sans borne, sa créativité, son recul, sa sagesse. Je t'ai vu quelque part grandir et c'est une chance.), Avrelivs (je pense à toi tous les jours et je sais que tu veilles sur nous de là où tu es). Mais aussi : Efydia, Aethera, Arwenfan, Pipichu, Rae, Glopglop, Ereva, Papiours, Antistène, Echindra, Pèremathieu, Hakuku, Jjacques, Ninadriel, Feiydreva, Inat, Syns, Bragollash, Kaleesii, Staugolas... et bien d'autres !

Et bien sûr, je ne pouvais pas refermer ce chapitre sans remercier Radichou, l'amour de ma vie, mon âme sœur. Nous nous sommes rencontrés la première fois alors qu'il me recrutait pour rejoindre les Poetic Loosers. Nous parlions très officiellement. Et puis quelques mois après être devenue une PL, il a eu pitié de moi alors que je galérais pour la quête mage de l'eau qui devait se réaliser à Hache Tripes. Il m'a gentiment accompagné plus par obligation de chef de guilde qu'autre chose. Et en plein milieu de la quête alors que les difficultés étaient élevées, j'ai eu chez moi une coupure de courant qui a duré plusieurs heures. À l'époque je vivais à Montréal et il y avait des coupures de courant assez... courantes (ahah). Comme il s'inquiétait, il m'a envoyé un message privé sur le forum des Poetic Loosers. Nous avons commencé à discuter en messages privés et découvert des affinités. Mais il était à Paris et moi Montréal. Nous nous sommes attendus six mois, le temps que je finisse mon voyage et notre première rencontre en IRL s'est déroulée peu après la sortie de BC. Depuis, nous sommes mariés, nous avons deux adorables garçons et nous sommes heureux. Alors merci World of Warcraft, merci à la communauté et merci la vie.

J'espère que vous avez apprécié mon récit, n'hésitez pas à me l'écrire et me dire aussi ce que vous avez le moins aimé pour que je m'améliore.

Merci de m'avoir lue jusqu'au bout !

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